Still Life
Tous les soleils d'hier
Publié par Stéphane Marsan, le 16 mai 2018
224 pages
Résumé
À la mort de sa mère, menacé par un père violent qui lui reproche son manque de virilité, Ellis trouve refuge chez une femme généreuse, qui a déjà pris sous son aile un autre garçon : Michael. Ils étaient amis, les voilà frères, et surtout inséparables. Alors qu'ils deviennent des hommes, l'attirance qu'ils éprouvent l'un pour l'autre se précise. Ils quittent Bristol et font un grand pas vers le soleil pour passer des vacances dans le Midi, là où la lumière et la vie sont si intenses, là où poussent les tournesols si chers à la mère d'Ellis, là où, peut-être, ils seraient libres de s'aimer. Mais c'est compter sans le train du retour, qu'on prendra quand même, la mort dans l'âme, et sans cette femme qu'Ellis va rencontrer. Michael peut-il vraiment se contenter d'être le témoin de leur mariage ? Une ode lumineuse et poignante à la générosité humaine, à l'amitié et à la persistance du souvenir. « Le meilleur de Sarah Winman ! » The Observer « Une histoire d'amour et de deuil d'une grande délicatesse. » The Guardian « Une merveille ! » Sunday Express « D'une beauté étourdissante. » Matt Haig Extrait : « Et si on rentrait jamais ? il a dit. Alors, les quatre jours qu'il nous restait ici - nos quatrevingt-seize dernières heures en France -, nous nous sommes écrit un avenir loin de tout ce que nous avions connu. Nous imaginions notre maison, une ancienne grange en pierre pleine de vieilleries, de bouteilles de vin, de tableaux, au milieu de champs de fleurs sauvages que les abeilles viendraient butiner. Je me souviens de notre dernier jour dans la villa. On était censés repartir le soir, reprendre un train-couchette direction l'Angleterre. J'étais tendu, fou, un mélange d'anxiété et d'excitation, tandis que j'essayais de déceler chez lui le moindre indice qui, dans son comportement, aurait trahi qu'il était sur le départ, mais rien. Nos affaires de toilette traînaient encore sur les étagères de la salle de bains, nos sapes sur le sol. On est allés à la plage, comme d'habitude, on s'est posés au même endroit, côte à côte. La chaleur était à crever, on ne se disait pas grand-chose, et surtout rien de nos projets de vivre dans le Midi, ce pays de lavande et de lumière. De champs de tournesols. J'ai regardé ma montre. C'était presque l'heure. Notre rêve, il était juste là. Pendant qu'il se reposait sur le lit, je suis sorti à l'épicerie acheter de l'eau et des pêches. Je suis retourné à la villa en courant, j'ai monté les marches quatre à quatre. Et je suis mort. Nos sacs à dos étaient ouverts sur le lit, nos chaussures déjà rangées à l'intérieur. Je l'ai regardé depuis la porte. Il était là, silencieux, les yeux rouges. Il pliait ses affaires soigneusement, mettait les sales à part dans un autre sac. J'ai eu envie de hurler. J'ai eu envie de lui sauter au cou, de m'agripper, de ne plus le lâcher jusqu'au départ du train. Mais j'ai dit J'ai pris des pêches et de l'eau pour le trajet. Merci, il a dit, tu penses toujours à tout. C'est ça, l'amour. »
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