Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

Le brigand Cartouche

La vie amoureuse de josephine de beauharnais

Voici un auteur qui met son talent très particulier à imiter les écrivains qu'il a pratiqués, souvent admirés. Je dis imiter, non parodier ni pasticher. Car le pastiche est, quelquefois, une sorte de commedia dell'arte, où il s'agit encore plus d'attirer l'attention sur l'artiste, que sur la fable qu'il est censé représenter. Le pasticheur, par maints clins d'oil et roulements de hanches, sollicite sans cesse le lecteur (le spectateur) de s'écrier : « Comme il est malin ! ». Silvain Monod, point. Cet homme sérieux, sinon grave, ne prétend pas tant à vous égayer aux dépens de son modèle, qu'à en copier les traits avec une patience, un réalisme, une finesse, qui puisse faire confondre la copie avec l'original. Il n'a d'autre but, comme les peintres en trompe-l'oil, que de faire ressemblant. Paul Reboux, qui est orfèvre, le souligne dans sa brillante introduction à l'ouvre d'un cadet qu'il estime. Au fait, c'est aux maîtres du naturalisme baroque qu'il s'apparente ; il y a de l'Arcimboldi dans sa manière égale et minutieuse qui, au troisième coup d'oil, révèle un visage, une effigie parlante - là où vous n'aviez vu, d'abord, que des rochers ou une botte de légumes. Il n'est pas donné à quiconque d'atteindre, par les voies modestes du dessin d'après nature, à de tels éclairs de découverte. Cela suppose aussi la complicité du lecteur cultivé, qui ne demande pas de farces ni de gauloiseries, mais de retrouver par des moyens difficiles ou faciles (c'est selon) le secret de quelqu'un de ses auteurs familiers. L'exactitude, c'est le but final de Silvain Monod, comme il le fut d'Henri Monnier par exemple et aussi, sur un autre plan, de Vermeer. Il s'est astreint, pour en approcher - et souvent y atteindre - à un travail d'horloger, de bénédictin enlumineur. L'on devrait - pour définir telles de ces miniatures, où se trouve imitée jusqu'à la poussière du temps - inventer un mot nouveau, un vocable qui leur soit propre : par exemple celui de facsimilé. Maximilien Vox

Pastiches

Les deux amours de Cléopâtre

Mon ami Bob Roberts n'est pas un gars facile, c'est ce que vous diront ceux qui se sont bagarrés avec lui. Mais ses amis vous diront, eux, que ce coriace est un tendre. Une romance de faubourg le fait chialer, une belle fille qui passe le fait sourire, une bonne bouteille le fait s'arrêter. C'est la vie. Et c'est SA vie. Elle n'est peut-être pas très belle, comme on dit, mais elle est déjà longue et ses aventures ne sont pas finies. Il y a des gens qui récoltent, dans leur assiette, la seule arête du poisson, le seul cheveu de la soupe, et qui sortent du métro avec la seule puce du compartiment. Bob Roberts, lui, c'est l'aventure qui le cherche. Et serait-elle chassée de partout, dans un monde de conformisme sans joie, l'aventure, que c'est chez lui qu'elle irait frapper. "Vous parlez d'une connerie", qu'il dit. Mais, au fond, il est ravi. Je l'ai rencontré pour la première fois dans un bar. Évidemment. Il se cachait derrière un cigare de millionnaire et son oil bleu riait vers une fille qui ne cachait pas grand chose de sa poitrine. Cinq minutes après, ils partaient ensemble. La fille, c'était ma maîtresse et j'aurais pu me fâcher. À quoi bon ? J'ai préféré devenir son ami, à Bob. Une femme, ça se retrouve toujours ; des belles histoires comme celles que Roberts me raconte, ça ne court pas les rues. Je pense que ce sera votre avis, vous qui lirez celle-ci, ou qui venez de la lire.

Drôle de macchabée

"La mort de Mme de Pompadour fut diversement appréciée. "Les chansonniers et les faiseurs de couplets écrivirent "Ci-gît, qui fut vingt ans pucelle, "Dix ans catin, et douze ans maquerelle. "Une loi formelle interdisait de laisser un cadavre séjourner dans la demeure royale. Le soir même du décès, deux hommes emportèrent la Marquise sur une civière. Elle était couverte d'un drap qui laissait paraître la forme de la tête, de la poitrine ruinée, du ventre et des jambes. "Le Roi ne laissa rien paraître de ses sentiments intimes. Seul Sénac, son médecin, l'entendit dire, d'une voix altérée :
" - Il n'y a que moi, Sénac, qui sache la perte que je fais..."

Le brigand Cartouche

Résumé

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