""Germinie Lacerteux"", roman sur la double vie de la servante des frères Goncourt était un ""grand livre aux yeux d un Zola qui osait- à peu près seul contre tous- vanter une ""indomptable énergie"", un mépris souverain des sots et des timides, une audace large et superbe, une vigueur extrême de coloris et de pensée, un soin et une conscience artistiques rares en ces temps de production hâtives et malvenues""."

Germinie Lacerteux

Fille elisa (la)

Dans Soeur Philomène (1861) sont évoqués le couvent, l'église, un sujet est presque inventé, l'hôpital. Ces lieux étaient étrangers aux Goncourt. Ils ont enquêté. Leur tableau est étonnamment précis. L'hôpital les a effrayés et bouleversés. Aussi ont-ils pratiqué un art visuel de la litote et choisi d'extraire de ces mondes quelques beautés, de les rendre en artistes. Ils énoncent clairement ici que la croyance est féminine, liée à une névrose, que l'état, amoureux et spirituel, de leur héroïne relève de l'étude clinique. L'âge des mélancolies et des consomptions « romantiques » est vraiment passé. Leur roman est le premier fleuron du naturalisme. En même temps s'y trouve tant de non dit. Suggérant leur propre perplexité, les auteurs nous laissent face au mystère du sentiment de Barnier pour Romaine, de la soeur pour Barnier.

Alex Lascar, agrégé de lettres classiques, docteur d'État, a consacré et consacre ses recherches aux aspects les plus divers du roman du XIXe siècle, de Balzac, G. Sand, Stendhal et des Goncourt aux oeuvres «populaires » (celles notamment de Soulié, de Sue) et aux minores.

Oeuvres complètes Tome 2 ; soeur Philomène

Pendant vingt ans, Flaubert et frères Goncourt échangèrent des lettres extrêmement précieuses pour comprendre, certes, les " créatures " contradictoires, changeantes et vulnérables, mais surtout les grands artistes qu'ils furent tous trois. " Qui révélera mieux que la lettre autographe la tête et le coeur de l'individu ? [... ] Seule la lettre autographe sera le confessionnal où vous entendrez le rêve de l'imagination de la créature, ses tristesses et ses gaîtés, ses fatigues et ses retours, ses défaillances et ses orgueils, sa lamentation et son inguérissable espoir. " Par ces quelques lignes de la préface de leurs Portraits intimes du XVIIIe siècle les frères Goncourt, grands amateurs et collectionneurs d'autographes s'il en est, révèlent tout le prix qu'ils attachent aux correspondances. Et de fait, celle qu'ils échangèrent avec leur ami, maître et rival Flaubert au long d'une relation de vingt ans (1860-1880), se révèle, en écho et en opposition parfois à leur célèbre Journal, extrêmement précieuse pour comprendre, certes, les " créatures " contradictoires, changeantes et vulnérables, mais surtout les grands artistes qu'ils furent tous trois, artistes qui considéraient la littérature comme un véritable sacerdoce et se percevaient comme les derniers représentants d'un art " pur ", sacré, à l'abri du mercantilisme et de la " blague " moderne : " La pure littérature, le livre qu'un artiste fait pour se satisfaire, me semble un genre bien près de mourir. Je ne vois plus de véritables hommes de lettres, de sincères et honnêtes écrivains que Flaubert et nous " (Journal, 9 août 1868). Cette correspondance est aussi éminemment instructive (et complète en cela de façon irremplaçable le Journal) pour la connaissance du champ littéraire sous le Second Empire et la compréhension des sociabilités d'écrivains, penseurs et artistes.

Je commence déjà à être las de toutes les stupidités qui seront dites à l'occasion de ce livre - Correspondance

Chérie paraît en 1884. Cet itinéraire suspendu d'une jeune fille de la haute bourgeoisie a déconcerté par sa méthode : une intense compilation documentaire, qui prétendait vider le roman de toute intrigue. E. de Goncourt pousse ainsi les implications scientifiques du naturalisme, tout en s'inscrivant dans l'esthétique symboliste.

Oeuvres narratives complètes Tome 12 ; chérie

Tendres et coquins : portraits de cinq femmes exceptionnelles suivies jusque dans leur intimité par des romanciers de génie.Les illustres frères Goncourt vous font revivre la vie privée des grandes figures féminines du XVIIIe siècle, ère de la femme par excellence !Découvrez les secrets et les indiscrétions du règne des célèbres maîtresses de Louis XV, qu'elles fassent parties de la noblesse comme Mme de la Tournelle, de la bourgeoisie comme Mme de Pompadour ou du peuple comme Mme du Barry. Époque de splendeur et de décadence, découvrez les petites histoires de ces femmes qui ont fait la grande Histoire.S'appuyant sur une documentation aussi riche qu'originale, exploitant correspondances familières, mémoires secrets, livres de comptes, Edmond et Jules de Goncourt ont réalisé une galerie de portraits qui compte parmi les plus vivants et les plus délicats, les plus coquins et les plus émouvants.Un véritable hymne à la féminité triomphante.

Les Maîtresses de Louis XV et autres portraits de femmes

The partnership of Edmond and Jules de Goncourt is probably the most curious and perfect example of collaboration recorded in literary history. The brothers worked together for twenty-two years, and the amalgam of their diverse talents was so complete that, were it not for the information given by the survivor, it would be difficult to guess what each brought to the work which bears their names. Even in the light of these confidences, it is no easy matter to attempt to separate or disengage their literary personalities. The two are practically one. Jamais âme pareille n'a été mise en deux corps. This testimony is their own, and their testimony is true. The result is the more perplexing when we remember that these two brothers were, so to say, men of different races. The elder was a German from Lorraine, the younger was an inveterate Latin Parisian: "the most absolute difference of temperaments, tastes, and characters?and absolutely the same ideas, the same personal likes and dislikes, the same intellectual vision." There may be, as there probably always will be, two opinions as to the value of their writings; there can be no difference of view concerning their intense devotion to literature, their unhesitating rejection of all that might distract them from their vocation. They spent a small fortune in collecting materials for works that were not to find two hundred readers; they passed months, and more months, in tedious researches the results of which were condensed into a single page; they resigned most of life's pleasures and all its joys to dedicate themselves totally to the office of their election. So they lived?toiling, endeavouring, undismayed, confident in their integrity and genius, unrewarded by one accepted triumph, uncheered by a single frank success or even by any considerable recognition. The younger Goncourt died of his failure before he was forty; the elder underwent almost the same monotony of defeat during nearly thirty years of life that remained to him. But both continued undaunted, and, if we consider what manner of men they were and how dear fame was to them, the constancy of their ambition becomes all the more admirable.  Edmond de Goncourt  Despising, or affecting to despise, the general verdict of their contemporaries, they loved to declare that they wrote for their own personal pleasure, for an audience of a dozen friends, or for the delight of a distant posterity; and, when the absence of all appreciation momentarily weighed them down, they vainly imagined that the acquisition of a new bibelot consoled them. No doubt the passion of the collector was strong in them: so strong that Edmond half forgot his grief for his brother and his terror of the Commune in the pursuit of first editions: so strong that the chances of a Prussian bomb shattering his storehouse of treasures?the Maison d'un artiste?at Auteuil saddened him more than the dismemberment of France. But, even so, the idea that the Goncourts could in any circumstances subordinate literature to any other interest was the merest illusion. Nothing in the world pleased them half so well as the sight of their own words in print. The arrival of a set of proof-sheets on the 1st of January was to them the best possible augury for the new year; the sight of their names on the placards outside the theatres and the booksellers' shops enraptured them; and Edmond, then well on in years, confesses that he thrice stole downstairs, half-clad, in the March dawn, to make sure that the opening chapters of Ch?rie were really inserted in the Gaulois. These were their few rewards, their only victories. They were fain to be content with such small things?la petite monnaie de la gloire.

Renée Mauperin

Jean-Honoré Fragonard s'est illustré par la variété et la richesse de son inspiration, de son style et de sa technique : des portraits aux scènes familières, des thèmes religieux aux scènes galantes, il n'est pas simplement l'incarnation séduisante de l'esprit rococo, il exprime avec sensibilité les recherches et les hésitations de ce demi-siècle de peinture qui va du Versailles de Louis XV au Paris napoléonien. Pour le bicentenaire de la mort de l'artiste, rééditer Fragonard de Jules et Edmond de Goncourt, permet d'approcher la vie et l'œuvre de celui qui a été plus loin que personne dans cette peinture enlevée qui saisit l'impression des choses et en jette sur la toile comme une image instantanée. Le XVIIIe siècle touche tout particulièrement les Goncourt parce qu'il est le siècle où s'affirme une peinture résolument intimiste, cultivant la grâce, le raffinement et la sensualité, une peinture qui s'éloigne de la mythologie et de l'histoire pour aller vers la représentation de la vie quotidienne. Cet intérêt explique pourquoi les frères réunirent sous le titre L'Art du dix-huitième un ensemble de fascicules, qui englobe de nombreuses biographies d'art rangées de manière chronologique et successive. Retrouvé aujourd'hui, Fragonard, tel qu'il a été pensé et écrit initialement, reprend son caractère d'originalité, prélevé de la totalité, il fonctionne en tant qu'œuvre autonome, il retrouve tout son sens.

Fragonard

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Germinie Lacerteux

Résumé

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