Faut-il brûler Sade?

«Je rêvais d'être ma propre cause et ma propre fin ; je pensais à présent que la littérature me permettrait de réaliser ce vœu. Elle m'assurerait une immortalité qui compenserait l'éternité perdue ; il n'y avait plus de Dieu pour m'aimer, mais je brûlerais dans des millions de cœurs. En écrivant une œuvre nourrie de mon histoire, je me créerais moi-même à neuf et je justifierais mon existence. En même temps, je servirais l'humanité : quel plus beau cadeau lui faire que des livres? Je m'intéressais à la fois à moi et aux autres ; j'acceptais mon "incarnation" mais je ne voulais pas renoncer à l'universel : ce projet conciliait tout ; il flattait toutes les aspirations qui s'étaient développées en moi au cours de ces quinze années.»

Mémoires d'une jeune fille rangée

Les bouches inutiles

Le Deuxième Sexe, Tome II

Are the elderly men? To see how our society treats them, it's doubtful. It admits that they've neither the same needs, nor the same rights as other members of the community, since it denies them the minimum that they deem necessary, and it condemns the deliberate misery, slums, to disability, loneliness, despair.To appease its conscience, its ideologues have forged myths, however contradictory that encourage adults to see the old man, not its fellow man, but another. He's the venerable Sage, which dominates the world of high ground. It's an old fool who ramble and raves. Whether one is above or below our species, at least, we in exile. But rather than disguising the reality, it's estimated even better to ignore him completely: old age is a shameful secret and a forbidden subject. Therefore, we must break the conspiracy of silence.Les vieillards sont-ils des hommes ? À voir la manière dont notre société les traite, il est permis d'en douter. Elle admet qu'ils n'ont, ni les mêmes besoins, ni les mêmes droits que les autres membres de la collectivité, puisqu'elle leur refuse le minimum que ceux-ci jugent nécessaire ; elle les condamne délibérément à la misère, aux taudis, aux infirmités, à la solitude, au désespoir. Pour apaiser sa conscience, ses idéologues ont forgé des mythes, d'ailleurs contradictoires, qui incitent l'adulte à voir dans le vieillard non pas son semblable, mais un autre. Il est le Sage vénérable qui domine de très haut ce monde terrestre. Il est un vieux fou qui radote et extravague. Qu'on le situe au-dessus ou en dessous de notre espèce, en tout cas, on l'en exile. Mais plutôt que de déguiser la réalité, on estime encore préférable de radicalement l'ignorer : la vieillesse est un secret honteux et un sujet interdit. C'est pourquoi, il faut briser la conspiration du silence.

La Vieillesse

«– Qu'est-ce qui ne va pas ?– Rien, tout va très bien, dis-je d'un ton dégagé.– Allons ! Allons ! je sais ce que ça veut dire quand tu prends ta voix de dame du monde, dit Robert. Je suis sûr qu'en ce moment ça tourne dur dans cette tête. Combien de verres de punch as-tu bus ?– Sûrement moins que vous, et le punch n'y est pour rien.– Ah ! tu avoues ! dit Robert d'un ton triomphant ; il y a quelque chose et le punch n'y est pour rien ; quoi donc ?– C'est Scriassine, dis-je en riant ; il m'a expliqué que les intellectuels français étaient foutus.»

Les Mandarins: Tome 1

"Non" ; elle a cri� tout haut. Pas Catherine. Je ne permettrai pas qu'on lui fasse ce qu'on m'a fait. Qu'a-t-on fait de moi ? Cette femme qui n'aime personne, insensible aux beaut�s du monde, incapable m�me de pleurer, cette femme que je vomis. Catherine : au contraire lui ouvrir les yeux tout de suite et peut-�tre un rayon de lumi�re filtrera jusqu'� elle, peut-�tre elle s'en sortira... De quoi ? De cette nuit. De l'ignorance, de l'indiff�rence.

Les Belles Images

«Simone de Beauvoir gehört zu jenen außergewöhnlichen Menschen, die ihre Zeit geprägt haben. Ihr Leben, ihre Werke und ihre Kämpfe haben zum Fortschritt des Bewußtseins der Männer und Frauen von heute in Frankreich und in der Welt beigetragen.» (François Mitterrand)«Eines der eindrücklichsten Bücher von Simone de Beauvoir handelt vom Tod ihrer eigenen Mutter. Die Schriftstellerin erzählt, wie sie tage- und nächtelang am Sterbebett weilte und wachte; wie sie der Frau, die ihr das Leben geschenkt hatte, in den allerletzten Tagen näherkam. Dem Buch gab Simone de Beauvoir einen wehmütigen, beinahe staunenden Titel: ‹Une mort très douce›. Jetzt ist sie, 78 Jahre alt, ‹so sanft› entschlafen.» (Die ZEIT).

Faut-il brûler Sade?

Plus de livres de Simone de Beauvoir

Critiques

Ce livre n'a pas encore de critiques