Sainte nenette

Belladone allait fêter ses cent-soixante-dix-neuf hivers, ce qui pour une jeune sorcière la mettait en âge de se marier. Mais personne n'y pensait sérieusement, car pour la jouvencelle les choses étaient allées de mal en pis depuis le jour de sa naissance. On avait dit qu'une fée s'était penchée sur son berceau, et malheureusement tout le laissait à penser. Son père, le terrible Balbuzard, n'en avait pas cru ses yeux : sa fille était belle, affreusement belle !

Belladone

Quelque part entre Ponge et Delerm, Bruno Roza prononce ses Leçons de choses avec une minutie patiente et éblouie, évalue le vinaigrier, scrute le tue-mouches, parcourt la cuisine, cerne le presse-purée, dit les meules, le galet, l'étiquette. Et ses courts textes ne seraient qu'une ribambelle de jolis camées, des vignettes concrètes, s'il n'y avait, tapi sous les mots, le secret désir de toucher à l'essence des choses, de sentir sous sa plume l'absolue rondeur du monde.

Leçons de choses

Ma mère n'aimait pas les blondes. C'est un sentiment assez ordinaire chez les petites boudinées au poil brun. N'empêche, tes blondes le lui ont bien rendu. Elle détestait aussi les médecins. Seulement cette fois, c'était pour les avoir trop aimés. Le premier qu'elle engloba dans cette haine fut sans conteste celui qui la délivra de moi. Le 21 juin 1958, Anne-Marie a tout juste vingt ans quand, après douze heures d'un travail difficile, ce toubib administre une vigoureuse fessée à l'enfant qu'elle vient de mettre au monde. Je suis laid, maigre et plutôt blond pour ce que la rareté de mes cheveux permet d'en juger. Ma mère m'appelle Bruno : elle a décidé que je serai grand, fort et brun.

Sainte nénette

Les livres peuvent-ils changer notre vie ? Les personnages de cette histoire ne demandent qu'à le croire, à commencer par le chien qui nous la raconte de son point de vue plein d'humour. Mais si nous rions beaucoup en sa compagnie, grandir n'est pas facile pour son jeune maître. Ses parents le savent bien. À quelle école aller, qui nous élève au meilleur de nous-mêmes ? Et qui, avec son chien, peut espérer qu'un simple livre lui viendra en aide ? De quel livre s'agit-il ? Peut-être de celui que vous avez entre les mains ! Avec ce nouveau livre pour la jeunesse (après Une Reine dans un jardin, paru aux mêmes éditions), Bruno Roza, auteur notamment de Leçons de choses (Le Dilettante), propose une réflexion pleine de finesse sur le pouvoir des livres et la difficulté, pour des enfants et des êtres différents, à être acceptés par l'école et la société tels qu'ils sont, et à pouvoir y grandir. Une leçon discrètement fondée sur l'expérience personnelle - une leçon délicate et légère sur l'amitié et l'attention, que jeunes mais aussi bien adultes goûteront avec profit.

Le chien qui aimait les livres

Nous pensions le connaître, ce petit chemin des contes qui court dans le vert du sous-bois. Mille personnages y marchent depuis des temps immémoriaux : des ogres et des sorcières, des nains et des géants, des dragons, des fantômes. Sept d'entre eux passent ici, chargés de leur légende, de leurs faits d'arme et de leur gloire, mais c'est pour ajouter une aventure à leur histoire. Une aventure nouvelle, pétrie de réel et de merveilleux, une aventure qui nous invite à regarder ce qui se cache derrière les masques. Car tous ces monstres, la Souris Noire nous le dira, qu'ils soient de poils ou bien d'écailles, qu'ils portent cornes ou portent griffes, ont un étrange dé- faut dans la cuirasse une sorte de fragilité du côté coeur.

Sainte nenette

Plus de livres de Bruno Roza

Critiques

Ce livre n'a pas encore de critiques