On ne naît pas criminel, on peut le devenir. L'homme est un animal politique. Il marche tantôt vers le bien quand il se lie aux mythologies collectives et aux lois de sa cité, tantôt vers le mal s'il est hanté par la démesure. L'autolimitation de l'individu et de la communauté politique à travers l'imposition collective de la loi est une question essentielle. L'anthropologie criminelle, science de synthèse, prend en compte l'économie générale qui régit des comportements humains.

Anthropologie du crime

Dans la continuité de l'esprit qui anima les Rencontres sociologiques de Besançon (1991-2001), dont les conférences inaugurales ont été publiées dans la même collection sous l'intitulé : Comment peut-on être socio-anthropologue ? des chercheurs - jeunes et anciens - se sont réunis à l'automne 2012 à Besançon pour échanger et débattre autour de la question : Etre socio-anthropologue aujourd'hui ? Sans doute les trajectoires individuelles expliquent-elles pour partie les conceptions particulières du métier exprimées ici par les différents intervenants, mais elles n'épuisent pas le sujet. Sans céder à la facilité consistant à rigidifier des postures socio-anthropologiques générationnelles il s'agissait de tenter de mettre en perspective des éléments de contextes sociaux et institutionnels pouvant rendre compte d'une évolution du métier de socio-anthropologue. Etre socio-anthropologue n'est plus aujourd'hui ce qu'il était hier car le monde social et l'homme, objets de notre observation, de notre réflexion et de notre analyse, ont changé. Pour autant il n'y a pas les sociologues d'hier, ou d'avant-hier et ceux d'aujourd'hui et de demain, mais des prédécesseurs et des successeurs à des places données dans une histoire plus générale de la discipline.

Etre socio-anthropologue aujourd'hui ?

Le socio-anthropologue n'est plus aujourd'hui ce qu'il était hier car le monde social et l'homme, objets de notre observation, de notre réflexion et de notre analyse, ont changé. Pour autant il n'y a pas les sociologues d'hier, ou d'avant-hier et ceux d'aujourd'hui et de demain, mais des prédécesseurs et des successeurs à des places données dans une histoire plus générale de la discipline. Cet ouvrage s'inscrit dans la continuité de Comment peut-on être socio-anthropologue paru dans la même collection.

L'interrogation générale sur le thème " Crimes et cultures " conduit à une réflexion sur l'altérité, les différents systèmes de valeurs cimentant les groupes humains diversifiés dans l'espace et dans le temps. Mais aussi sur les rapports entre cultures dominantes et cultures dominées, violence légitime et violence illégitime, imposition de normes et réputation sociale.

CRIMES ET CULTURES

Étude anthropologique et récit de voyage, Mémoires Éthiopiennes relate la vie de femmes et d'hommes du haut plateau abyssin à travers leurs témoignages. Mémoires d'Éthiopiennes et d'Éthiopiens qui rapportent des temps forts de leur vie, exprimant leur vision de leur pays. Iyassou, Zeoudé, Likyelech, Meri, Yohannes, Laquew, Bekele... disent tour à tour l'Éthiopie biblique, la vie paysanne, la guerre de résistance à l'envahisseur italien, les forces de l'esprit, les gestes quotidiens, le deuil, la fête, la Révolution... Réseau de mémoires croisées, histoires de vies se réfléchissant comme en un jeu de miroir et reflétant ensemble le monde de l'Éthiopien chrétien du haut plateau. Vicissitudes et réflexions retraçant le passage marqué par une des révolutions les plus radicales qu'ait connue l'Afrique, d'un empire millénaire à une société en voie de transformation. Histoires d'autres, histoire de soi : ainsi en va-t-il de toute recherche personnelle, de toute vie. Et ces Mémoires Éthiopiennes sont aussi les mémoires d'une femme - Anne Cassiers - évadée de " l'Europe aux anciens parapets " qui sur la terre d'Éthiopie s'ouvrit à ces " autres vies qui à chaque être semblent dues ". Mémoires Éthiopiennes est le fruit de ces mémoires conjuguées. Douze années de travail " sauvage ", immédiat, au cœur du haut plateau, période d'incorporation, au sens propre, d'une culture autre, ouvrant à douze autres années d'enquête, de réflexion et d'écriture en étroite collaboration avec Jean-Michel Bessette qui a rencontré la plupart des témoins qui ont fait Mémoires Éthiopiennes.

Memoires Ethiopiennes

Entre 1991 et 2001 les enseignants-chercheurs du Département et du Laboratoire de Sociologie et d'Anthropologie de l'université de Franche-Comté ont organisé Les Rencontres sociologiques de Besançon. Ces rencontres visaient à regrouper autour d'un " ancien " l'ensemble des étudiants et des enseignant-chercheurs du Département et du Laboratoire pour aborder la question : Comment peut-on être socioanthropologue ? L'objectif de ces journées n'était pas de traiter prioritairement des travaux de la personnalité scientifique invitée, mais de situer la perspective socio-anthropologique à travers ses recherches et son oeuvre. Nous avons pensé qu'il serait intéressant de regrouper les conférences inaugurales prononcées par les différents invités de ces Rencontres dans un seul volume, afin de soumettre au lecteur les réponses apportées par chacun à la question qui leur était posée. A travers ces conférences, c'est – de façon impressionniste –, une sorte de portrait idéal-typique de l'anthropologue qui se trouve ainsi esquissé.

Comment peut-on être socio-anthropologue ?

On ne naît pas criminel, on peut le devenir... Il existe bien des choses prodigieuses, niais rien n'est plus prodigieux que l'homme, nous dit Sophocle. Prodigieux, c'est-à-dire tout à la fois merveilleux et monstrueux. L'homme est tel parce que rien de ce qu'il fait ne peut être attribué à un don " naturel ". De fait, isolé, abandonné à lui-même, l'individu humain est incapable d'actualiser les fantastiques potentialités qu'il recèle. L'homme est animal politique : c'est la société, à travers les croyances et les modes de conduite institués par la collectivité, qui lui insuffle les ingrédients nécessaires à son édification. Cette puissance créatrice qui l'habite détermine chez l'homme une réalité double : le faisant marcher tantôt vers le bien, tantôt vers le mal. Vers le bien quand il parvient à faire lien avec les mythologies collectives et les lois de sa cité. Mais si, au contraire, hanté par la démesure, il se trouve hors des réseaux de " bonne " socialisation. il tend vers l'anomie... Ainsi, une question essentielle de la vie en société est l'autolimitation de l'individu et de la communauté politique à travers l'imposition collective de la loi. Telles sont les prémisses à partir desquelles l'anthropologue, s'attachant à décrypter les faits et les dits des hommes, est conduit à fonder sa recherche. L'anthropologie criminelle, science de synthèse, s'efforce de réunir dans une vision globale — prenant en compte l'économie générale qui régit les comportements humains — l'étude des divers aspects constitutifs du phénomène criminel. Tel est l'esprit, fondamentalement transdisciplinaire, qui a présidé à cette Anthropologie du crime.

Que sont les différents types de crimes ? Y-a-t'il une hiérarchie socioprofessionnelle de la criminalité ? Existe-t'il une hérédité qui justifierait, du moins en partie, le phénomène criminel ? Quels sont les mécanismes généraux qui régissent les réponses comportementales d'un individu ? Autant de questions, et plus encore, auxquelles Jean-Michel Bessette, professeur des universités, Directeur adjoint du Laboratoire de sociologie et d'anthropologie de l'Université de Franche-Comté et administrateur de l'Association française de criminologie, tente de répondre dans ce livre publié en 1982.

Anthropologie du crime

Résumé

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