L'amérique en guerre ; irak-afghanistan
Feu nomade et autres poèmes
Publié par Gallimard, le 14 novembre 2016
182 pages
Résumé
« Rien que la terre. Toute la terre. Gérard Chaliand est un nomade. Cavalier rapide plutôt que pressé, sans fin il parcourt la steppe ou la savane, la forêt ou le fjord, le cap Vert ou la Terre de Feu, New York ou Bamako, Kaboul ou Buenos Aires. Passion des lieux, des paysages, des villes - de leur beauté et leur diversité. Pourtant, c'est la passion pour la guerre qui l'aura fait le plus souvent bondir aux quatre coins de la planète. Il a la passion des lieux parce qu'il aime ce qu'en a fait l'oeuvre des hommes. Mais pour qu'une civilisation édifie, il faut qu'elle ait su être triomphante. Dans la guerre, par la lutte, avec du sang versé. C'est une des lois de ce monde - troublante, cruelle, absolument humaine - que Chaliand nous oblige à regarder lucidement. Il n'a rien de l'homme d'armée, soldat au capitaine. Il aime en revanche l'odeur de la poudre, le départ des chevaux, les nuits sous la tente, l'art d'attaquer, le tranchant ou l'éclair des armes. Il aime les risques de la guerre parce qu'elle fait vivre intensément le lieu et l'instant. Partout, aujourd'hui autant qu'hier, se déroule un épisode de l'immémoriale aventure faite de batailles pour survivre, de combats contre l'oppression, de conflits pour affirmer un pouvoir. Des parties décisives ne cessent de se jouer entre les hommes et les terres, bouleversant l'histoire, bousculant la géographie, transformant le monde. Luttes sourdes, guerres mal déclarées, brasiers sous la cendre ou violents incendies. De la plus forte, la plus irrévocable des histoires humaines, Gérard Chaliand a voulu être le témoin, en dire le sens, la noblesse, la sauvagerie. (...) Loi de la guerre, loi de la poésie. Ce sont les mêmes. La main du poète ne doit pas plus trembler que celle du guerrier. Même art du trait, du jet au coeur de la cible, de l'emprise souveraine. Même rigueur dans l'emploi des moyens. Même passion de la prise - ici de la prise par les mots et toujours pour célébrer la beauté de l'instant capturé dans ce filet des mots. Gérard Chaliand est un poète-archer, sobre, intense, lumineux. « Me voici ». Gérard Chaliand est un poète de la présence. Consistante, résistante, avide. Le voici « prêt à vivre (son) temps unique et dérisoire ». La poésie de ce siècle nous a habitués à des je qui convoquaient trop aisément les nuages ou les neiges, qui s'enivraient vite d'une illusion de maîtrise verbale sur le monde. Quand Chaliand dit : J'arrache les forêts je les jette à la mer et je courbe sanglant le temps qui me détruit, sa parole de lutteur s'impose, nette et irrécusable. C'est bien de la même source que jaillissent la hardiesse de l'imaginaire poétique et l'énergie obstinée du guerrier. ». (extraits de « La geste de Gérard Chaliand », préface de Claude Burgelin)
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