Un tortionnaire offre sa clémence à une prisonnière, en échange, chaque jour, d’un dessin… Un fonctionnaire timide se trouve pris au piège d’une administration tentaculaire… Un imperméable sème le trouble dans la vie d’une juge de Bucarest… Le nouvel ami d’un couple naïf se révèle bientôt malfaisant… Quatre histoires glaçantes, qui nous plongent dans un monde dominé par la peur et la délation.

Le bonheur obligatoire

"Sur les murs du cirque totalitaire, les portraits du Grand Clown grimaçaient, victorieux, à l'adresse de l'Auguste, solitaire. " Face à la puissance du dictateur, face aux redoutables moyens de manipulation et de déformation des tyrannies, l'artiste se sent bien seul, quand il tente de révéler ou de réhabiliter la vérité. Il est vite broyé, à moins d'inventer des ruses, comme l'opacité et la duplicité. Norman Manea dépeint la Roumanie des années 80, dans le cirque infernal du Grand Clown des Carpates, Ceausescu, entre tragédie et comédie. Il revisite aussi certains pans obscurs de la mémoire roumaine, en particulier le passé sulfureux de Mircea Eliade, quand il était un fervent adepte de la Garde de fer, mouvement d'extrême droite, nationaliste et antisémite. Ces textes, courageux, ont parfois suscité de vives polémiques. Ils sont d'une brûlante actualité, dans une époque où les clowns sont de nouveau nombreux sur la scène.

Les clowns ; le dictateur et l'artiste

Un superbe printemps à Bucarest, dans les années 80 : le fracas des démolitions et les chantiers du bonheur calibré; les queues interminables pour la survie quotidienne; le règne de la suspicion et de la terreur, de la soumission et de l'humiliation. Nous sommes sous la dictature du Grand Bredouilleur. 

Tolia, intellectuel excentrique et provocateur, enquête sur la mort de son père, qui s'est suicidé ou a été assassiné quarante ans plus tôt après avoir reçu une enveloppe noire portant l'emblème de la Garde de fer. Sur les traces d'un mystérieux photographe, il découvre l'existence d'une inquiétante organisation dont les membres sourds-muets sont des modèles d'obéissance. Tolia côtoie aussi Marga, médecin des fous : mieux vaut rire, en effet, et vivre dans le rêve ou la folie qu'accepter de rentrer dans le rang, parmi les figurants de cette grande farce de l'Histoire. Mais qui est le fou, qui est le clown? Où commence la réalité?

Un roman intense, halluciné, à l'humour noir, qui remue aussi le passé amoureux et brouille les cartes, dans un monde totalitaire et schizophrène.

Traduit du roumain par Marily Le Nir

Bio de rabat :

Né en Bucovine en 1936, Norman Manea est déporté à l'âge de cinq ans en Transnistrie, comme tous les juifs de cette province. Il connaît ensuite l'impasse communiste, jusqu'à sa décision de quitter la Roumanie, en 1986. Il s'établit à Berlin, puis finalement à New York, où il vit aujourd'hui. Il est l'auteur roumain le plus traduit au monde et son ouvre a été couronnée par de nombreux prix, dont le Médicis étranger en 2006 pour Le Retour du hooligan.

L'enveloppe noire

Nell'inverno del 2009 il giornalista tedesco Hannes Stein viaggia in treno a nord della Hudson Valley, lasciandosi alle spalle lo skyline, i grattacieli e i palazzi di vetro di New York, per addentrarsi nella wilderness americana. Lì, fra i boschi, si trova il Bard College, dove incontrerà Norman Manea, figura fondamentale della cultura ebraica di matrice europea. Sono lunghe conversazioni quelle che nascono da questo incontro, sono ricordi della deportazione nazista in Transnistria, della nascita della Romania stalinista e della sua degenerazione, della dittatura di Ceausescu. Sono riflessioni sul voluto oblio dell'Olocausto, sulla questione israeliana e la condizione odiernadegli scrittori negli Stati Uniti d'America. Da più di vent'anni Norman Manea ha lasciato la Romania, stanco della censura, di una vita non libera, della dittatura. Ora, professore di cultura europea, racconta di quando, allievo modello e segretario dell'Organizzazione della gioventù comunista, sembrava piacere molto alle ragazze, anche se avere una relazione intima nella Romania comunista era a dir poco un'avventura. Di come, già a scuola, si disamorò dello stalinismo. Delle assurdità della burocrazia romena. Della decisione di vivere a Bucarest, di laurearsi in ingegneria e di diventare uno scrittore. Racconta ancora di come, poco prima del crollo della dittatura, approdato in Germania grazie a una borsa di studio, scelse con consapevolezza di non tornare in patria e di essere uno scrittore in esilio. Ebreo, decise di non andare in Israele, approdò invece negli Stati Uniti, stato dalle molteplici facce, regno degli opposti, dove ora coltiva la sua amicizia con Philip Roth e dedica il suo studio agli scrittori romeni - Celan, Cioran, Eliade - e all'amato Nabokov. Sono lunghe conversazioni, quelle fra Norman Manea e Hannes Stein, sono un racconto di vita, dove la vita quotidiana, più che mai, è un nodo inestricabile di storia, letteratura, riflessioni, patria, amore.

Conversazioni in esilio

" Sur les murs du cirque totalitaire, les portraits du Grand Clown grimaçaient, victorieux, à l'adresse de l'Auguste, solitaire. "

Face à la puissance du dictateur, face aux redoutables moyens de manipulation et de déformation des tyrannies, l'artiste se sent bien seul, quand il tente de révéler ou réhabiliter la vérité. Il est vite broyé, à moins d'inventer des ruses, comme l'opacité et la duplicité.

Norman Manea dépeint la Roumanie des années 80, dans le cirque infernal du Grand Clown des Carpates, Ceau¿escu, entre tragédie et comédie. Il revisite aussi certains pans obscurs de la mémoire roumaine, en particulier le passé sulfureux de Mircea Eliade, quand il était un fervent adepte de la Garde de fer, mouvement d'extrême droite, nationaliste et antisémite.

Ces textes, courageux, ont parfois suscité de vives polémiques. Ils sont d'une brûlante actualité, dans une époque où les clowns sont de nouveau nombreux sur la scène.

Traduit du roumain par Marily Le Nir et Odile Serre

Les clowns - Le dictateur et l'artiste

Profesorul Augustin Gora, exilat de mult in America, este confruntat cu aparitia neasteptata a fostei sale sotii, Lu, si a varului si iubitului ei, Peter Gaspar. In vreme ce Gora si Peter incearca sa restabileasca un vechi dialog, acesta din urma, devenit un improvizat profesor de colegiu, primeste o stranie scrisoare de amenintare cu moartea, despre care autoritatile banuiesc ca ar veni dinspre un grup de exilati de extrema dreapta, suspectati de politia americana a fi asasinat un important carturar roman. Halucinante amintiri din traumatica biografie sub nazism si comunism persista in existenta personajelor. Gora se retrage tot mai mult intre carti, Peter dispare in mod misterios, iar Lu ramine obsesia luminoasa si enigmatica a celor trei barbati care au iubit-o: Gora, Peter si naratorul insusi.O naratiune fascinanta despre iubire, esec si speranta, noul roman al lui Norman Manea este un veritabil „thriller” literar care, cu o irezistibila putere de sugestie, poarta cititorul din atmosfera comunista si postcomunista a Romaniei in tensiunile si burlescul Americii de dinainte si de dupa 11 septembrie 2001. Holocaustul si statul politist comunist, coruptia si complicitatile sub dictatura, ravagiile terorismului islamic si vulgarizarea societatii de consum sint reliefate intr-o trama epica tensionata si originala. Interogatiile autorului despre iubire si moarte, suferinta, solitudine si frumusete, exil si libertate, credinta si culpabilitate sint ale unui scriitor inconfundabil, de o seducatoare expresivitate si admirabila forta analitica. Personajele mereu captivante si vii ale romanului poseda o misterioasa iradiere pe care vizuina cartii o codifica si o reveleaza deopotriva.

La Tanière

Augustin Gora a quitté la Roumanie communiste pour s'établir à New York où il vit seul, entouré de livres. Au fond de sa tanière, à l'abri du réel, il s'adonne à son occupation favorite : rédiger les nécrologies ironiques des morts en devenir que sont ses contemporains. Gora est hanté par son passé roumain, et surtout par le fantôme de sa femme, la belle Lu, qui a refusé de le suivre dans son exil. Elle réapparaîtra pourtant, accompagnée de son cousin et amant Peter Ga¿par, fils de déportés, inadapté chronique qui revendique son irresponsabilité.

Mais lorsque Ga¿par reçoit une carte postale anonyme le menaçant de mort, le temps s'accélère. Appelé à l'aide, le sage Gora pourra-t-il remonter le fil du labyrinthe ? Un labyrinthe où l'on retrouve la figure du Maître, un grand érudit mondialement célébré mais au passé controversé pour ses compromissions avec l'extrême droite.

Un roman haletant, très dialogué, qui nous plonge dans le présent de l'exil, où les ombres du passé surgissent sans cesse, où la vie apparaît comme une suite de mystères sans réponse. On retrouve le jeu si cher à Manea entre la réalité et l'imaginaire, la poésie et la terreur, le rire et la tragédie, dans ce texte résolument moderne où New York est " la ville des errants " et la capitale Dada.

Traduit du roumain par Marily Le Nir

Né en Bucovine en 1936, Norman Manea est déporté à l'âge de cinq ans en Transnistrie, comme tous les juifs de cette région. Il connaît ensuite l'impasse communiste, jusqu'à sa décision de quitter la Roumanie, en 1986. Il s'établit à Berlin, puis finalement à New York, où il vit aujourd'hui. Il est l'auteur roumain le plus traduit au monde et son ouvre a été couronnée par de nombreux prix, dont le Médicis étranger en 2006 pour Le Retour du hooligan.

La tanière

L'heure exacte esquisse l'impossible retour à la vie après l'expérience de la déportation.
 Jamais norman manea n'oubliera son enfance passée dans les camps de transnistrie, son "initiation" à l'horreur, à la peur, à la mort, à l'innommable enfin. l'écriture est pourtant un exutoire par où s'épanche cette blessure qui ne cicatrise pas, un palliatif au bonheur obligatoire sous le régime du clown des carpates, puis à la douleur du déracinement, de l'exil. une écriture dense et pudique, qui fait la part belle à l'image et à la métaphore, touchant à l'onirisme et à l'hallucination : comme si le petit déporté était désormais incapable d'appartenir au réel et de réintégrer la vie.

Le bonheur obligatoire

Résumé

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