Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

L'homme seul (1). Les sept parmi les hommes

En 1705, un flibustier français sauve deux dames de la haute société anglaise échouées sur une plage des Antilles, puis rencontre sur les mers un autre autre navire français porteur d’une prise anglaise et de son équipage. Tous, accompagnés du bon et jovial Père Anselme, vont, alliés comme ennemis prisonniers, célébrer la fête du Roi de France sur la plage d’une île paradisiaque et déserte. Ce « boucan de cochon » mémorable sera l’occasion pour ces hommes de raconter à tour de rôle, en une sorte de joute oratoire des plus civilisée, à la lumière du feu, des histoires toutes plus extraordinaires ou émouvantes les unes que les autres…

Les corsaires du roi

" Depuis [que Blaise Cendrars] n'est plus je me sens si peu séparé de lui que je le retrouve à chaque instant près de moi, assis, comme je l'ai vu tant de fois, sur le large canapé, en face de ma table de travail, à me régaler de son interminable monologue à voix rugueuse, qu'il n'interrompait que pour allumer une quarantième gauloise ou vider un verre de fine, la bouteille constamment à sa portée.
Je suis pourtant seul maintenant à garder cette amitié qui durera autant que moi, et sans doute au-delà, car il n'y a pas de raison pour que deux substances aussi bien liées ne se retrouvent pas dans quelque lointaine galaxie, et pour quelques millions d'années lumière. " On comprendra, à la lecture de ce livre, qu'une telle amitié - " où la littérature avait très peu de place " - fut sans égale dans le monde des lettres, et qu'A.
T'Serstevens était l'homme le plus qualifié pour brosser le portrait de ce " prospecteur des plus riches filons ".

L'homme que fut blaise cendrars

D'une expérience de jeunesse tragiquement conclue, en 1920, Albert t'Serstevens, alors âgé de 34 ans, tira les éléments d'un roman intitulé Un apostolat. Il s'agit de la satire amère de la quête de quelques jeunes gens tentés par la vie communautaire. Depuis la formation d'un phalanstère jusqu'à son éclatement sous la poussée des individualités et à l'ultime déambulation solitaire et désespérée d'un héros bien fatigué. Le récit décrit les phases d'une décomposition à laquelle, un demi-siècle plus tard, assisteront aussi les enfants de Mai 68.
Ce roman est complété par l'essai de Jean-Pierre Martinet, " Un apostolat " d'A. t'Serstevens, misère de l'Utopie, suivi de Le prix Goncourt 1920 au jour le jour et un dossier de presse. Cet ensemble critique remarquable a été édité par Alfred Eibel en 1975 et était jusqu'alors rigoureusement introuvable.
Anecdote toujours d'actualité : Un apostolat était donné comme favori par toute la presse pour le Goncourt de 1920. C'est un certain Ernest Pérochon qui l'a obtenu...

Un apostolat

Grand voyageur, ami intime de Cendrars, dont il partagea le goût de l'aventure et des rencontres, t'Sertevens nous invite cette fois en Italie à travers un périple lumineux. Du nord au sud, empruntant les sentiers de campagne, nous rencontrons tour à tour mendiants, prophète illuminé, médecins peu scrupuleux... autant de personnages rassemblés dans un recueil d'une trentaine de récits baignés du soleil méditerranéen.

La Fête à Amalfi

" J'ai toujours cherché, dans mes voyages, à atteindre l'intimité des pays que je visitais. Le tourisme superficiel, Baedeker en main, à travers les musées et les monuments historiques, ne m'intéresse pas. Ces choses-là font partie d'un voyage mais n'en devraient jamais occuper le premier plan. Sous l'angle de la curiosité, un cabaret vaut bien une cathédrale, et m'en dit parfois bien plus long sur la cathédrale elle-même. "
Ainsi parle A. t'Serstevens, qui fut le voyageur exemplaire du XXe siècle, à la curiosité inlassable et à la parole chaleureuse de conteur. L'auteur du Nouvel itinéraire espagnol - son meilleur récit de promeneur inspiré, parmi tant d'autres - ne partait pas à la découverte du monde pour son seul plaisir. Il voulait donner aux autres de quoi voir, sentir, entendre, respirer. Son livre est un guide concret, un journal méticuleux, en même temps qu'un "essai déguisé" - selon ses propres termes - sur l'Espagne.
En réalité, il fit plusieurs voyages pour saisir toute l'Espagne. Après avoir été publié en 1933, refondu en 1951 et réécrit en 1963, l'ouvrage a atteint une densité où se mêlent sans cesse l'éternel et l'éphémère, l'analyse profonde et l'anecdote. De Barcelone à Valencia, d'Alicante à Grenade, de Séville à Cordoue, un pays entier, divers, contradictoire, révèle ses secrets, dans le tumulte des rencontres et au cœur des lieux grandioses où, comme à l'Alhambra de Grenade, " le silence a une forme et une couleur ".
Dans sa préface, Alfred Eibel retrace la longue carrière de ce " grand écrivain scandaleusement méconnu " et cite ce que Michel Butor disait à propos d'un autre de ses livres, Le Dieu qui danse : " A certains moments cela annonce Borges ".

L'homme seul (1). Les sept parmi les hommes

Résumé

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