Les îles étranges - Mémoires (2e partie)
La révolution perdue - Mémoires (3e partie)
Publié par L'Harmattan, le 01 juillet 2008
482 pages
Résumé
Les guerres, on les gagne ou on les perd. Et les révolutions ? Ernesto Cardenal nous raconte comment les Nicaraguayens ont gagné la révolution contre la dictature Somoza en 1979, puis comment ils l'ont perdue aux élections de 1990. L'enthousiasme de la victoire, la volonté de changer le monde et les conditions de vie des pauvres et des illettrés n'ont pu empêcher quelques erreurs mais ont surtout pesé bien peu face à la volonté hégémonique des Etats-Unis de mettre fin par tous les moyens à cette expérience originale d'union entre marxistes et chrétiens. La guerre menée par la Contra - financée et dirigée en sous-main par la CIA - a freiné les réformes et entraîné beaucoup de sacrifices et de pertes en vies humaines. Mais la vraie victoire des Etats-Unis a été de placer, en 1990, les électeurs nicaraguayens face à une alternative : sauver la révolution, donc continuer la guerre, ou bien revenir dans le giron du tout-puissant voisin du nord. La révolution était perdue. Ernesto Cardenal, mystique et révolutionnaire, prêtre et ancien ministre du gouvernement sandiniste du Nicaragua, est un des grands poètes de notre époque, à l'origine du mouvement " extérioriste " en Amérique latine. Parallèlement à son œuvre poétique, il a entrepris, à 73 ans, d'écrire ses Mémoires. Si le premier tome, Vie Perdue, est le récit de sa conversion religieuse, le deuxième, Les Iles Etranges est celui de sa conversion politique. On y assiste à sa lente évolution, en osmose avec les jeunes de Solentiname et avec les paysans de ces îles du Lac Nicaragua : Solentiname, c'est la naissance d'un esprit révolutionnaire qui plonge ses racines dans les commentaires de l'Evangile, faits en commun à la messe du dimanche, indissociables de l'expérience quotidienne de chacun des participants. Dans ce troisième tome, toujours en s'adressant directement à son lecteur, Ernesto Cardenal décrit les soulèvements populaires et la victoire contre la dictature, les bouleversements sociaux et culturels réalisés par le peuple lui-même, puis les jours sombres de la guerre menée par les contre-révolutionnaires. Ce représentant de la Théologie de la Libération, publiquement morigéné par Jean-Paul II en 1983, puise sa force et sa foi dans la lecture d'un Évangile qui, s'il libère l'homme, peut le conduire au sacrifice ultime. Cet hétérodoxe, fasciné par le martyre des jeunes révolutionnaires, se passe de l'autorisation du Vatican pour faire d'eux et de Mgr. Romero, l'évêque salvadorien qui a donné sa vie pour la défense des pauvres, des saints qui font avancer le Royaume de Dieu sur terre.
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