Mendel Singer alluma la bougie dans la bouteille verte à côté du lit et alla à la fenêtre. Là, il vit le reflet rougeâtre de la vivante nuit américaine qui se jouait quelque part et l'ombre argentée intermittente d'un projecteur qui semblait désespérément chercher Dieu dans le ciel nocturne. Oui, Mendel voyait même quelques étoiles, quelques misérables étoiles, des constellations déchiquetées. Mendel se souvenait des nuits claires et étoilées au pays, du bleu profond du ciel immensément étendu, du croissant de lune doucement courbé, du sombre murmure des pins dans la forêt, des voix des grillons et des grenouilles.

Job, roman d'un homme simple

Il est aussi rare de trouver des inédits de grands écrivains disparus que des textes de grands auteurs étrangers qui ne soient pas encore traduits. Ces deux éléments sont exceptionnellement réunis dans ce volume qui rassemble un roman inachevé de Joseph Roth, exhumé en 1978, soit près de quarante ans après sa mort, et huit nouvelles qui n'ont encore jamais paru en français. C'est dire l'importance de cet ensemble, qui vient enrichir l'oeuvre de l'un des romanciers majeurs du XXe siècle.
Perlefter, histoire d'un bourgeois est le portrait éblouissant d'un conformiste. Homme tiède, hypocrite, incapable d'aimer ou de haïr, égoïste, pingre et pétri de peurs, cet affairiste se montre prêt à toutes les compromissions dès lors qu'elles servent ses intérêts. Il sait s'adapter à tous les régimes, la monarchie comme la république, mais redoute la révolution et toute forme de désordre susceptible de nuire à sa réussite. Perlefter est le prototype de ces opportunistes qui, le moment venu, soutiendront sans scrupules Hitler et son régime.
Roman politique et social, Perlefter, histoire d'un bourgeois offre une fascinante étude de caractères, comme chacune des nouvelles ici magnifiquement restituées par Pierre Deshusses. On y retrouve l'une des caractéristiques de Joseph Roth : la nostalgie d'un monde perdu, avec cette tension constante entre le passé et le présent. Mais si l'auteur de La Marche de Radetzky refuse l'exaltation du progrès et de la modernité, il n'idéalise pas pour autant cet univers disparu et fait preuve à son égard d'une grande lucidité critique, y décelant des germes de violence et de brutalité annonciateurs du pire.
La force de ces récits tient aussi à l'écriture de Roth : ce style si particulier et si bien rythmé où alternent évocations sensorielles et pointes philosophiques, satire et paradoxes.

Perlefter, histoire d'un bourgeois

Nascido em 1894, Joseph Roth viveu o fim do Império Austro-Húngaro. Da tragédia histórica que o marcou pelo resto da vida, nasceu o observador privilegiado dos novos tempos e, em especial, da Berlim da década de 1920. Nos artigos de Berlim, Roth registra o espetáculo múltiplo e ambíguo da velha capital prussiana, tomada de assalto por refugiados, bondes e arranha-céus, e transformada de uma hora para outra em epicentro da República de Weimar e da cruel história européia das décadas seguintes.Andando por Berlim, Roth descobre asilos de refugiados, banhos noturnos e ruas de imigrantes; espreita os olhos cegos e brilhantes dos semáforos reinando sobre a nova paisagem de ferro, passeia ao lado de um criminoso recém-liberto, para tomar a medida cabal da transformação da cidade; e finalmente, como um Orfeu descendo aos infernos, percorre uma noitada berlinense. O que emerge de Berlim é menos o retrato objetivo de um lugar do que a imagem convulsiva de uma era que derrubava fronteiras, impérios e quarteirões com igual indiferença - e que ainda não acabou.

Automne à Berlin

Fra i grandi scrittori del nostro secolo, Joseph Roth è quello che più pervicacemente ha saputo tener fede alla figura del narratore. Raccontare storie disparate, intesserle, farle risuonare l’una con l’altra, fare dei propri racconti «una grande casa con molte porte e molte stanze per molte specie di uomini»: questo è il sogno che Roth perseguì in tutta la sua vita di scrittore. E lo riconosciamo subito leggendo i suoi racconti riuniti in questo volume, narrazioni sparse nell’arco di più di vent’anni, chiuse alcune nella misura essenziale dell’apologo, dove avvertiamo ogni volta di muoverci all’interno di un unico, ma quanto vasto e variegato mondo. Dalla febbrile aura espressionista dello Specchio cieco alla pura gioia del nominare, in Aprile, alla snebbiata lucidità mondana del Trionfo della bellezza, sino alla scansione da epos chassidico del Leviatano: molte sono le vie che Roth tenta in questi racconti, e più di una volta si può dire che esse conducano alla terra della perfezione, come nel caso almeno del Capostazione Fallmerayer, della Leggenda del santo bevitore e del Leviatano. Ma, percorrendo di seguito queste pagine, più ancora della compiutezza del singolo testo colpisce la comune linfa che circola in ogni pagina, quasi la continuità fra tutte le storie. Come i coralli per il «mercante di coralli» Nissen Piczenik, protagonista del Leviatano e immagine testamentaria di Roth stesso, qui le singole storie sono di per sé oggetto di un amore inesauribile, vengono osservate e carezzate nella sconcertante varietà delle loro forme, perché tutte ugualmente provengono, tutte sono state nutrite dalle acque profonde, là dove gli oceani comunicano con le paludi dell’Europa centrale. E Roth allora ci appare come il «mercante di coralli» che ogni volta attinge dalla fluidità originaria una storia e la adagia sul tappeto della sua prosa, come uno di quegli esseri nomadi da lui prediletti, che traversavano in ogni direzione, con i loro lievi tesori, l’«unica possibile patria per i senzapatria», l’Impero, prima di scegliere un definitivo esilio.

Le Marchand De Corail: Nouvelles

Ein Kapitel Revolution ist eine Erzählung von Joseph Roth.

Auszug:

Der Zug brauchte mehr als achtzehn Stunden, um die kurze Strecke zwischen Kursk und Woronesch zurückzulegen. Es war ein kalter und klarer Wintertag. Ein paar karge Stunden schien die Sonne so kräftig von einem dunkelblauen, fast südlichen Himmel, daß die Männer an jeder der häufigen Haltestellen aus den kalten und finstern Waggons hinaussprangen, die Röcke ablegten wie bei einer schweren Arbeit im heißen Sommer, sich mit dem knirschenden Schnee wuschen und von der Luft und der Sonne trocknen ließen. Im Verlauf dieses kleinen Tages hatten sie alle gebräunte Gesichter bekommen wie die Leute im Winter auf den sportlichen Höhen der Schweiz. Aber die Dämmerung kam plötzlich, und ein scharfer, kristallener, gleichmäßiger, singender Wind verschärfte die finstere Kälte der langen Nacht und schien den Frost unaufhörlich zu schleifen, damit er noch schneidender und spitzer werde.

Ein Kapitel Revolution

Ein Buch über den Untergang einer ganzen Welt: Mehr als sechs Jahrzehnte der Donaumonarchie, beginnend mit der Schlacht von Solferino, 1859, bis zum Tod von Kaiser Franz Joseph I., 1916, umfasst die Handlung des Meisterwerks von Joseph Roth. Es ist die Geschichte einer Familie: erst des Großvaters, der als kleiner Frontoffizier überraschend zum Helden und dafür vom Kaiser höchstpersönlich befördert und geadelt wird, einer weiteren militärischen Karriere jedoch missmutig entsagt; dann des Vaters, der es bis zum hohen kaiserlichen Verwaltungsbeamten bringt; und schließlich des Sohnes, der als junger Leutnant begeistert seinem Kaiser dient, dabei aber, schon von Kind an im nahezu übermächtigen Bann des längst verstorbenen Großvaters stehend, an den Widrigkeiten eines Schicksals aus früh verlorener Liebe, unglücklichen Fügungen und bloßer Ignoranz zu scheitern droht, so wie nach und nach das gesamte Reich des Kaisers dem unausweichlichen Untergang entgegentaumelt. Joseph Roths bekanntester Roman ist erfüllt von der Trauer um eine längst versunkene Welt, doch voller liebender Menschenkenntnis, durchwebt mit feiner Ironie und leise klingenden Sprachbildern von unvergleichlicher Eleganz, in denen das alte Österreich der Habsburger noch einmal wiederaufersteht und für immer weiterlebt.

Radetzkymarsch

" Quel fourmillement dans ce monde, une heure avant sa fin ! Les ministres, ces garçons de course de l'Europe, courent d'un poste perdu à un autre et un malheur nouveau fleurit dans les ruines ! Tous les États entretiennent avec eux des "relations amicales". Leurs relations amicales [...] reposent en outre sur le principe de la soi-disant "non-ingérence", c'est-à-dire qu'il est interdit au locataire Müller du premier étage de monter au deuxième quand justement le locataire Meier bat son enfant à mort. " Joseph Roth, 1934

Une heure avant la fin du monde

Si La Marche de Radetzky (rééditée en Cadre vert en 2012) illustrait la désagrégation de l'Autriche-Hongrie au rythme de la marche militaire de Johann Strauss, véritable symbole musical de la double monarchie sous François-Joseph, La Crypte des capucins est alors une marche funèbre qui décrit l'ordre défait, l'Autriche disloquée où le drapeau noir et jaune à l'aigle bicéphale laisse place à l'étendard à croix gammée.
Le roman débute à Vienne au printemps 1914 (là où s'arrêtait La Marche de Radetzky ) et se termine à l'Anschluss de 1938. Le narrateur, François-Ferdinand von Trotta, lointain parent des Trotta de La Marche de Radetzky, a connu une jeunesse insouciante dans la Vienne de la Belle Époque. Mais la guerre, qui l'entraîne aux confins de l'Empire où il sera fait un temps prisonnier des Russes, provoque l'écroulement de son pays, la débâcle de sa fortune et de ses illusions. À son retour, Vienne autrefois riche, lumineuse, joyeuse, n'est plus que ruines, misère, amoralité. En mars 1938, les nazis entrent dans Vienne. Alors, le dernier Trotta pressent les temps de barbarie. Il va chercher refuge sur la tombe de l'empereur François-Joseph, dans la crypte des capucins, caveau des Habsbourg, mais la trouve fermée. Il n'y a plus nulle part où aller.

La crypte des capucins

Si La Marche de Radetzky illustrait la gloire et le déclin de l'Autriche-Hongrie au rythme enjoué de la marche militaire de Johann Strauss, le titre même de La Crypte des capucins, qui décrit le désordre de l'Autriche disloquée, évoque une marche funèbre. Le roman débute au printemps 1914 et se termine à l'Anschluss de 1938. Le narrateur, François-Ferdinand von Trotta, lointain parent des Trotta de La Marche de Radetzky, a connu une jeunesse insouciante dans la Vienne de la Belle Epoque. Mais la guerre, qui l'entraîne aux confins de l'Empire, où il sera un temps prisonnier des Russes, provoque l'écroulement de son pays, la débâcle de sa fortune et de ses illusions. A son retour, Vienne, autrefois riche, lumineuse, joyeuse, n'est plus que ruines, misère, amoralité. En mars 1938, les nazis entrent dans Vienne. Alors, le dernier Trotta pressent les temps de barbarie. Il va chercher refuge sur la tombe de l'empereur François-Joseph, qui dort son dernier sommeil dans la Crypte des capucins. Mélancolique et lucide, cet ultime roman de l'auteur apparaît comme son testament-confession.

Job, roman d'un homme simple

Résumé

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