Mondialiser le non sens

Véritable phénomène de croyance partagée, la vogue des références aux valeurs humanitaires constitue-t-elle une nouvelle forme d'humanisme ou un antihumanisme, un progrès de la pensée ou une régression, un ferment de progrès ou l'une de ces réifications manichéennes du Bien et du Mal dont raffole l'Occident ?
Les sciences sociales se doivent de remettre en question et de questionner les valeurs humanitaires qui se présentent comme universelles, ou allant de soi. Que disent les actions et les discours humanitaires, et qu'omettent-ils de dire ou de clarifier ?
Les pratiques et les discours humanitaires, trop tonitruants pour être pris pour ce qui se fait ou dit au nom de l'humanité (laquelle ?) s'accompagnent souvent et servent à dissimuler, entre autres, des phénomènes comme la mondialisation, l'impuissance ou les ambiguïtés mortifères du droit international, une émancipation programmée qui ressemble fort à la mise en place de nouvelles règles d'exploitation des pauvres.
Et la globalisation morale opérée par l'idéologie humanitaire s'accompagne parfois d'exclusion au monde et de déni de l'altérité.

Mondialiser le non sens

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