Des cheveux de venus aux splendeurs de la nuit

A l'origine, c'est à partir de certains développements de ses recherches sur la plage de Malmö en 1974 que film et photographies isolaient déjà le premier panneau 0 m. du reste d'un système. P. -A. Gette n'omet pas de rappeler qu'il est un pur emprunt à une méthode scientifique de repérage et de mesure dans le paysage. Il livre une définition dépourvue de sens figé : "Le 0 m. est le premier élément d'un transect, système de repères qui permet aux botanistes et aux géologues de déterminer le commencement de quelque chose pour pouvoir faire, à partir de ce point, des relevés de décade en décade : 0 m. , 10 m. , 20 m. , etc. J'ai commencé par utiliser le système complètement, puis j'ai fini par ne garder que le "0 m". , dont, d'une manière ironique, j'ai fait le début du paysage". Depuis, les potentialités de l'indication 0 m. enthousiasment l'artiste. Figure polysémique par excellence, d'une extrême simplicité, ce petit signe est devenu l'un des traits spécifiques de son vocabulaire artistique. Selon les contextes de son utilisation, il interfère et génère de nouvelles lectures.

L'odyssée du 0 m.

De quelques nymphes et imagos

De l'immobilité du voyage

Impressions scandinaves & d'ailleurs

Le Musée d'Art moderne invite Paul Armand Gette à faire un petit parcours rétrospectif autour d'une pièce appartenant à la collection du Musée.
Paul Armand Gette y présentera une série d'oeuvres emblématiques de son travail, qui se déploie dès le début des années cinquante en dehors de l'étroite scène délimitée par les lois et la morale imposées par la société.
Une oeuvre exigeante où l'appropriation des méthodes scienti?ques des botanistes, des géologues et des entomologistes participe du même mouvement que le goût très carrollien pour les mots et l'érotisme.
Le personnage d'Alice est en e?et un point d'entrée majeur dans cette oeuvre qui, tout en interrogeant en permanence l'histoire de l'art, se plaît à brouiller les pistes. Une oeuvre qui explore les lisières, et donc le miroir, celles qui passent entre l'art, la science et la nature, recherchant les dimensions métaphoriques des lieux du corps et des paysages.

Un parcours alicien

Passionné de femmes, de déesses, de vulves, d'éruptions volcaniques et d'entomologie, l'artiste n'est pas atteint d'effroi devant ce point aveugle du désir, Méduse ou Gorgone ; il la dévoile au contraire d'une langue et d'un œil complices sans sublimation esthétisante, vulve humide photographiée dans tous ses états ou dessinée-léchée, mais aussi corps mis en scène par les Nymphes elles-mêmes. Laissant la liberté au modèle pour mieux contempler son impromptu dénudé, il effectue une création à une inconnue (comme l'on dit des équations) abandonnant son regard aux voluptés de l'imprévu offert par les initiatives des jeunes filles, qui jouent parfois d'accessoires symboliques ou inattendus, de poses surprenantes.

Des cheveux de venus aux splendeurs de la nuit

Plus de livres de Paul-Armand Gette

Critiques

Ce livre n'a pas encore de critiques