Essais de représentation d'une ville, d'un paysage, d'un voyage. « Copyright Electre »

Ruptures

« À quelle épreuve étais-je soumis ? À celle de la réalité ou à celle du récit ? » s'interroge l'auteur de ce livre, un écrivain qui ose un pari impossible, celui de mettre son talent au service de l'autre, de la femme. Les écrivains ont depuis toujours parlé des femmes mais c'est à travers leur seule sensibilité. Flaubert n'avoue-t-il pas « Madame Bovary, c'est moi » ? Qu'aurait écrit Madame Bovary si on lui avait donné la parole ? « La jeune fille de Prague » tente de sortir de l'emprise de ce regard posé sur elle. Elle se débat, agresse, utilisant la ruse et même la cruauté. Pendant ce temps, l'auteur enregistre, rédige la chronique des mystères de l'amour, nous livre la beauté et la dérision de l'éternelle jeunesse où se mêlent les différentes faces d'une réalité. S'il y a séduction, c'est sur le lecteur qu'elle s'opère, séduit qu'il est par les subtiles manigances de l'écriture et par les flamboiements d'un style riche où se mêlent classique et moderne, baroque et gothique. Entre l'éblouissement des paysages de Provence et la grisaille insinuante de Prague, le lecteur accompagne le narrateur jusqu'au terme du voyage des illusions et de l'amour.

La jeune fille de Prague

Il croyait trouver la sérénité, là-haut, quelque part, dans l'arrière pays méditerranéen. Il ne rencontre que violence, amour et haine, déchaînement des passions. Comme le dit Fabienne, l'institutrice : " Des ennemis prêts à tout sont en bas, et il s'agit de résister ". Mais ce qui se passe en bas, dans la canicule et la colère, ne le concerne pas vraiment, à la recherche qu'il est de son " point sublime ". Et il se laissera lancer à travers le ciel, caillou qui se fissurera en tombant.
Michel Flayeux nous envoûte par la magie des mots, le foisonnement des images, la fulgurance des sensations. Car il est romancier et poète et il nous entraîne avec lui jusqu'au " point sublime " d'où l'on a du mal à redescendre une fois le livre fermé.

Le point sublime

Lorsque mon ami le photographe m'a fait part de son intention de se rendre à Prague, " comme ça, dit-il, sans préparation, sans objectif précis, tout au plus afin d'affiner quelques travaux autour de thèmes aussi divers que le voyage, les trains, les gares, les villes... ", j'ai éprouvé une sorte de gêne, peut-être un sentiment de frustration, comme quand on vous emprunte un objet auquel vous tenez particulièrement. Une sorte de malaise. Je l'imaginais nue, elle, la ville, entre les bras d'un inconnu. Prague, une jeune femme rencontrée par hasard un matin, dans un parc embué de rosée, marchant pieds nus, ses sandales à la main, dans la brume qui colle aux feuilles, à la peau, une femme que l'on voudrait pour soi. Maîtresse ou amie, accroupie dans l'angle le plus humide de la mémoire, assise sur le sol, prisonnière en quelque sorte de l'instant, elle attend le prince charmant qui viendra la délivrer. Prague. Praha pour les intimes.

Praha

Au travers des portraits éclairés de nombreuses femmes rencontrées au cours de sa vie, le narrateur nous apporte une connaissance subtile de la Femme dans notre société ; il la dévoile " corps et âme " dans toute la réalité de sa chair. Un parcours initiatique, une œuvre de vie, et toujours cette interrogation permanente sur " le délit d'exister ".
Virtuose des mots et des images et des images poétiques, Michel signe un roman poignant sublimé par la précision des mots et des sentiments. " Peut-être	l'amour. Peut-être la	dérision. La	forme la plus accomplie de l'amour. La plus définitive ".

Femmes de Toulon

Un soir, un homme quitte sa voiture pour faire quelques pas dans une clairière. Une nuit, une jeune fille danse sous un réverbère. Un jour, une actrice adulée s'exhile à la campagne. Tout semble bien en place dans la réalité quotidienne. Pourtant dans chacune de ces huit nouvelles, on dérape lentement vers le merveilleux, un imaginaire où l'on perd ses repères. Des récits qui pourraient illustrer quelques uns des thèmes proposés par des penseurs contemporains : Kierkegaard, Heidegger, Spinoza....

Le marchand de sable est passé

Algérie, comme une adolescente, naïve, scintillante, on ferme les yeux devant ta lumière intense, si intense, ta pureté. Tout est noir. Tout est blanc. Taillé à la serpe. Quadrillage de l'absolu. On ne fait plus la part des choses. On prend. On laisse. Sans réfléchir. Pas la place pour les à peu près. Ce petit livre pour dire deux ou trois choses que je sais d'elle. En toute simplicité. En toute humilité. Un regard qui se disperse et ne retient que de maigres détails.

Ruptures

Résumé

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