La Rue Parisienne boutiques, enseignes, petits métiers, au XIXe siècle

Patrice de Moncan

143 pages

Résumé

L'animation de la rue parisienne est avant tout celle de la rue commerçante. Or celle-ci n'est apparue dans nos villes qu'au cours du XVIIIe siècle, et n'a cessé depuis de se développer et de se multiplier. La rue commerçante n'existe pas sans la ville. Or le concept urbain n'apparaît en France qu'au XVIIIe, alors que seules sept villes comptent plus de soixante mille habitants, et que les villes de plus de quinze mille âmes représentent à peine 10 % de la population nationale. Paris, avec cinq cent mille habitants, semble démesurée.C'est encore au cours du XVIIIe siècle que les villes prendront la direction du royaume, en en concentrant les richesses et les talents, la puissance et la culture. La minorité urbaine dominera désormais le pays. Si la consommation campagnarde reste concentrée autour du marché, celle des villes, abandonnant les cours privées où s'activent les ateliers de la petite industrie, s'implante peu à peu dans les rues et sur les places où se regroupent boutiquiers et artisans, qui se différencient encore peu. L'économie parisienne de la fin du XVIIIe siècle laissait à la capitale une balance commerciale excédentaire de quarante millions pour un chiffre d'affaire global de trois cent millions. La ville était riche et ses boutiquiers se faisaient chaque jour un peu plus nombreux. Mais la Révolution mit momentanément fin à l'expansion urbaine, et la ruine générale qu'elle engendra se répercuta sur de très nombreux artisans. Mais dès que l'économie et les affaires se firent meilleures, s'ouvrirent à nouveau, et en grand nombre, des boutiques. Et en 1806 L.-M. Prudhomme écrivait dans Miroir de l'Ancien et du Nouveau Paris, «...le commerce de Paris paraît avoir augmenté immensément. Paris ressemble à une foire perpétuelle ; jamais on n'avait vu de magasins aussi brillants ; nous citerons à cet égard les rues Vivienne, Saint-Honoré, du Roule et Saint-Denis.»Patrice de Moncan, à travers un choix de textes et d'illustrations du XIXe siècle, décrit dans ce livre la vie insolite et souvent disparue des rues de Paris. L'ouvrage s'organise autour des thèmes suivants :° Sur les murs : plaques, enseignes, affiches° Les petits métiers : les cris, métier ambulants° Les boutiques et les commis° Le shopping et la flânerie : trottoirs encombrés, rues sales, la rue qui chante, la rue la nuit. Les textes de Balzac, Zola, Mercier, Trollope, Girardin, Du Camp, Fournel, parmi d'autres sont illustrés par de nombreuses photos de Charles Marville, Eugène Atget, ainsi que par des gravures de Gavarni.