Los espectros
S.O.S.
Publié par Interférences
77 pages
Résumé
Léonid Andreïev (1871-1919) est un écrivain et un dramaturge qui connut un grand succès au début du XXe siècle. Ses récits, 5 volumes parus aux éditions José Corti, brossent une fresque extrêmement vivante de la vie en Russie avant 1917.Le recueil S.O.S. rassemble quatre articles ou essais écrits durant les deux dernières années de sa vie. Retranché dans la maison qu'il possédait en Finlande, Andreïev observait de loin les bouleversements qui secouaient son pays. Qu'il analyse les effets de la censure sur les écrivains, l'ascendant pris par Lénine sur le peuple russe, la façon dont la révolte sauvage prend le pas sur la révolution, ou le déchaînement de la barbarie sous couvert de grandes et nobles idées, il donne libre cours ici au lyrisme et à la passion qui le caractérisent : il considère les chose en poète plus qu'en analyste politique.Ces textes sont un exemple de plus du fait qu'il a existé dès le début des esprits lucides qui ont parfaitement décelé tout ce que le coup d'État bolchevique portait en germe.La Révolte et la Révolution Les origines communes de la Révolution et de la Révolte, la ressemblance frappante qu'elles présentent pendant leur enfance et qui ne permet pas de distinguer à temps l'assassin de la victime, c'est là le plus grand danger pour toute révolution.La Révolte est aveugle, la Révolte est sauvage, la Révolte est dépourvue de pensée, et c'est là l'éternelle horreur qu'elle représente pour l'humanité. Privée d'yeux, elle ne voit rien ni devant elle ni derrière elle, elle ne connaît ni amis ni ennemis ni alliés sûrs. D'ailleurs elle n'en a pas. Les gens qui prennent part à la Révolte peuvent être des millions, ils ne sont unis par rien, ils ne sont qu'une foule rassemblée par hasard, ils ne forment jamais des rangs bien ordonnés ; chacun de ceux qui prennent part à la Révolte est toujours seul et unique, parce qu'il ne connaît que lui-même, ne pense qu'à lui-même, ne sent que lui-même. C'est pourquoi les révoltés peuvent si facilement et si soudainement retourner leurs armes les uns contre les autres, suivant une impulsion fortuite ou une injonction impérieuse, c'est pourquoi ils se querellent toujours au moment du partage.
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C'�tait...
S.O.S.
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