Don Quixote
Les Travaux de Persille et Sigismonde : histoire septentrionale
Publié par José Corti
549 pages
Résumé
S’il est inutile de présenter Don Quichotte, peu de lecteurs savent que Cervantès acheva, juste avant de mourir, en avril 1616, ce qu’il considérait comme son chef-d’œuvre, le roman de l’ennemi des romans, Les Travaux de Persille et Sigismonde, Histoire septentrionale, roman itinérant en même temps que testament poétique d’un rêveur impénitent – méditant sur le passé qui aurait pu être et achevant de "tracer le fantasque filigrane de sa vie irréelle"–, livre inexplicablement absent des catalogues de l’édition française.Par une étrange coïncidence, la dédicace s’avérera prémonitoire : "Le pied sur l’étrier, dans l’affre de la mort, grand Seigneur, je t’écris." Ce grand roman est en effet l’adieu à la vie et à la gloire, pérégrination fantastique et merveilleuse pour les deux premiers livres, qui se déroulent dans les brumes nordiques, sur une terre que l’on considérait, à l’époque, comme l’ultima Thulé. Dans ce décor fabuleux, Cervantès va construire le modèle du genre épique, celui d’amants soumis par le sort aux péripéties et aux malheurs les plus inattendus. Aux lumières du monde méditerranéen s’oppose la ténébreuse atmosphère septentrionale. Persille, prince de Thulé, et Sigismonde, fille du roi de Frise, prendront les pseudonymes de Périandre et Auristèle et voyageront à travers le Portugal, la France et l’Italie pour obtenir du Pape la légitimation de leur amour confronté aux pires épreuves et aux plus terribles aventures, sous la mystérieuse influence du destin (naufrages, enlèvements, séparations, prodiges, récits emboîtés les uns dans les autres). Octavio Paz, dans son dialogue avec Julián Ríos, lui confie : “C’est un roman qui me ravit. La langue de Cervantès y atteint une sorte de plénitude extraordinaire. De plus, c’est un roman (je l’ai lu il y a très longtemps, mais il m’a tellement impressionné...) où il y a deux lumières linguistiques distinctes, deux espagnols.” Julián Ríos notait, de son côté que, dans le Persille, Cervantès laisse coexister les multiples écrivains qu’il y a en lui. Maurice Molho, célèbre pour sa participation à la Pléiade des Picaresques espagnols, ses travaux, sa version du Colloque des chiens de Cervantès chez Aubier, nous offre ici une traduction exceptionnelle dans laquelle il serre au plus près la langue cervantine, plutôt que de la moderniser en nous éloignant inévitablement de ce qui fait sa saveur.
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