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Le Rebelle | Régis de Trobriand
Le Rebelle | Régis de Trobriand

Le Rebelle

Publié par Createspace, le 11 juillet 2016

54 pages

Résumé

Ce livre comporte une table des matières dynamique, a été relu et corrigé.Extrait: ILe 23 octobre 1837, le village de Saint-Charles, habituellement si paisible, offrait un aspect tumultueux et solennel que nul, de mémoire d’homme, ne lui avait vu. De tous côtés se présentait un encombrement de voitures dételées, de chevaux parqués autour des granges, au milieu d’une affluence prodigieuse de gens du pays. Toutes les maisons du village étaient ornées de branches d’érable et pavoisées d’emblèmes aux couleurs variées. On allait, on venait avec peine ; on s’abordait dans les rues d’un air d’empressement inusité. Les femmes se montraient parées comme dans les grandes occasions, et les enfants couraient bruyamment, comme toujours, au milieu des groupes causeurs et des bandes de promeneurs dont la foule accrue arrêtait fréquemment la marche. De moments en moments, des hurrah lointains, des musiques qu’on s’efforçait de rendre guerrières, annonçaient les survenants, et bientôt en effet, dans cette mer mouvante, venait affluer quelque nouvelle association dont le drapeau seul flottait encore au-dessus du niveau des têtes humaines, comme ces grandes idées, phares brillants qui dominent les âges quand les générations s’éteignent et se succèdent. Ce n’était partout qu’agitation bruyante où se confondaient étrangement les chants et les rires, les hennissements et les imprécations.– Maître Jean, vous ferez fortune aujourd’hui, car les gosiers sont secs à force de crier, et il se boira plus de bière et de whisky que dans tout le reste de l’année.– Dieu vous entende, monsieur de Hautegarde ! et ma bourse se gonflera comme l’orgueil d’un marchand devenu lord.– Pierre, n’as-tu pas honte de porter encore de l’étoffe anglaise ? Si l’argent te manque pour acheter du drap patriote, je t’en fournirai, moi, à crédit et de meilleure qualité que le mandement de monseigneur l’évêque. – L’avez-vous entendu lire ?– Jamais ! répondait celui qu’on interrogeait. Nous sommes sortis de l’église plutôt que d’écouter une telle antienne.– Et nous, ajouta un autre, nous sommes restés ; c’est le coadjuteur qui est sorti avec le curé ; les cris de « Vive Papineau ! » leur troublaient l’esprit.– Et ceux de : À bas l’évêque ! reprit quelqu’un.– Où cela ? demanda-t-on.– À Chambly.– De quoi se mêle le clergé ? interrompit avec hauteur le jeune homme que nous avons déjà entendu nommer. Les choses temporelles ne le regardent point ; qu’a-t-il à faire avec le gouvernement ? Et par quelle audacieuse confusion de pouvoirs, nos prêtres, soutenant la cause d’une religion qui n’est point la nôtre osent-ils prêcher l’obéissance passive à des mesures tyranniques, et lancer l’anathème contre quiconque résistera aux lois iniques dont nous sommes victimes ?– On sait pourquoi, dit quelqu’un dans la foule. Le clergé de Montréal est riche, et les propriétaires du Fort des Prêtres redoutent de tomber dans la disgrâce des gouvernants.

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