Melven, roc des chevaux

Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

Jean-Louis Gerbaud - Sculpture

Imprimer - " cette petite chose immense " assurait Verlaine - est le commode moyen lexical d'expurger l'éditeur ! On imprime, on fait imprimer, on sort des presses de l'imprimeur, etc. Aussi l'opuscule en main a-t-il l'ambitieux projet d'illustrer le bel art d'éditer, en éclairant quelques recoins de la fonction à l'heure où l'on ne parle que de concentrations pachydermiques, de flux tendus, d'incendie, d'incidents de parcours, de mort du livre (de sa renaissance), et j'en passe. A l'heure où certains dénoncent publiquement, et comme neuves, les turpitudes du " milieu ". A croire que la littérature est menacée d'implosion - que le désir même d'écrire est en voie de disparition ! On verra justement dans les pages subséquentes l'éditeur ruser avec le trop-plein de manuscrits (mais le trop-vide des ventes rêvées), s'étourdir devant l'abondance des lectures publiques, foires, salons et festivals : ne plus savoir quelles monstrances honorer. L'éditeur - stratège humaniste et téméraire de temps modernes où le fait littéraire vibrionne toujours ! Et sous l'ironie, c'est un éloge...

Au bordel des muses - Scène de la vie éditoriale

Bataille (mes satires cyclothymiques) - francois boddaert

On rencontre, dans ce roman cocasse et parfois grinçant, un 
médecin excentrique, une conservatrice de musée, une 
bibliothécaire, un jeune homme devenu étranger à l'univers qui 
l'a vu naître, ainsi qu'un bon nombre de personnages 
secondaires assez pathétiques. Par eux on suit, autour d'un 
curieux livre ancien et d'un poème non moins curieux, une 
manière d'enquête, qui fouille la lointaine chronique de la cité 
en expliquant certains comportements récents dans cette 
"vieille ville où traînent de vieilles histoires secrètes". Car la 
figure principale de cette comédie humaine, c'est la ville elle-
même, Icaune, qui a connu durant plusieurs siècles une réelle 
grandeur et que la moderne décentralisation veut réveiller de 
sa léthargie en l'attaquant par la culture, bien après que, "pour 
occuper les chômeurs, la municipalité inventa de détruire 
l'histoire même de la ville". L'auteur de cette fable sans pitié 
mobilise des trésors d'érudition et d'écriture pour montrer les 
incertitudes de l'Histoire et démystifier l'orgueil dérisoire 
d'une "cité mirobolante" qui piège fatalement ses enfants les 
plus fidèles, à l'image de la toile d'araignée de son plan.

Dans la ville ceinte

Le preneur de rebut - Brève enquête sur un malentendu littéraire...

Sait-on vraiment ce que provoquer veut dire ? Si on en réfère à l'étymologie, il s'agit d'inciter à l'action ; oui, mais dans quel sens ? Nul doute que le XIXe siècle, plus que tout autre, le permit par la conjonction des multiples régimes politiques et l'extravagance, l'excès des convictions et des postures des auteurs. Ces auteurs-là qui se risquaient à penser, à publier et même à vivre à contre-courant, au mépris de l'ennemi commun - le Bourgeois - et pour l'enchantement de la postérité ! Ainsi le casanier Sainte-Beuve, provoqué en duel pour quelque légère insolence, choisit-il de se battre le parapluie à la main, déclarant qu'il voulait bien "mourir tué mais pas mouillé"... Ce dictionnaire choisi, commodément portatif, illustre son objet à travers les thèmes essentiels du temps (d'Absinthe à Attique), flanqué du glossaire insolent de quelques cas particuliers (de Barbey d'Aurevilly à Vidocq) !

Eloge de la provocation dans les Lettres & au Dix-Neuvième siècle

La Réforme, puis la Contre-Réforme furent agitées par les émois de la Conscience ;
Le temps des Lumières par la Tolérance. Les convulsions de 1830 et 1848 avaient Le Peuple pour inspirateur du lyrisme démocratique, et L'Affaire Dreyfus exigeait qu'on fît droit à La Vérité. Quant à la période de la Révolution de 1789, elle espérait le règne de La Vertu, et l'invoquait sans cesse à ses tribunes. Mais déjà Platon, Aristote, Montesquieu, Rousseau ou Kant espéraient fonder tout gouvernement sur son principe...
Si la Conscience, la Tolérance (zéro, par exemple), Le Peuple et la Vérité sont encore sur la table (mais si malmenés !), la Vertu a disparu de l'horizon, peut-être emportée par couperet de Thermidor, et les ahans du comte de Sade qui l'adorait en la violant. Et l'on constate régulièrement son évanouissement jusque dans les plus hautes instances du pouvoir...Insaisissable dans son essence même, La Vertu révolutionnaire s'est incarnée dans quelques hommes éminents et rudes - dont Jacques Billaud- Varenne (1756-1819), « le Patriote rectiligne », l'une des têtes pensantes de la Révolution, aussi peu en cours depuis sa chute que la vertu dont il se réclamait. Et pourtant il fut l'un des représentants du peuple les plus actifs et les plus probes d'alors.
On lui doit notamment l'établissement de la République et il oeuvra à la chute de Robespierre - dont il fut récompensé par l'exil pour avoir voulu poursuivre la lutte contre les fripons... Le destin de Billaud-Varenne est donc plus que jamais à méditer !
En annexe, passés un choix de textes difficilement trouvables du Patriote rectiligne et un bref spicilège de citations vertueuses trouvées dans la littérature, nous publions la longue étude que L'Encyclopédie des Lumières consacra à la vertu ...

De la vertu, disparue des tribunes ; éloge de Jacques Billaud-Varenne

Une suite de six poèmes où le corps est la matière textuelle à partir de quoi monte le chant du malheur. L'incarnation n'est cependant pas sujet (ou objet) d'un regret. Non. Ce que l'on déplore ici, c'est la mésaventure du corps (maladie, suicide, guerre, accident...). Une tradition aussi ancienne que la poésie française elle-même - depuis le XIIe siècle. Une danse des corps mourants. Dévotion.

Melven, roc des chevaux

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