À quoi tu penses ?

Paris, été 1957. Nestor Burma enquête pour le compte d'un client dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. Une manière pour le détective de nouer quelques connaissances parmi les cercles artistiques et intellectuels qui semblent avoir élu domicile dans ce secteur de Paris : écrivains, critiques, musiciens. C'est sur les traces de l'un deux, justement, que Burma est lancé : Charlie Mac Gee, batteur de jazz talentueux, et sans doute aux prises, aussi, avec les milieux de la drogue et de la délinquance qui gravitent autour de ce genre d'artiste. Avec le concours de Marcelle, compagne de circonstance, Burma parvient finalement à loger son client, dans un hôtel de la rive gauche. Il n'y a qu'un seul ennui : il est mort...

Nestor Burma Tome 5

Une décennie après le triomphe mondial de Suite française, roman miraculeusement réchappé de l'oubli, prix Renaudot 2004, Emmanuel Moynot s'empare du premier volet du diptyque, Tempête en juin. Sous sa plume acérée, le classique d'Irène Némirovsky trouve sa dimension visuelle. Comme dans un film de Renoir ou d'Altman, les personnages, les trajectoires, les destinées se heurtent et s'emmêlent sur les routes de l'Exode de juin 1940, traçant le portrait de ces heures noires où il a semblé que la donne sociale, morale, nationale se rebattait intégralement. Les figures inoubliables qui peuplent les pages de Némirovsky prennent corps. On retrouve comme si on les avait toujours connus le banquier Corbin, le gentil couple Michaud, la tribu des Péricand, l'infortuné abbé Philippe, la frivole Arlette Corail, le sinistre Corte et sa maîtresse écervelée, tous les autres, les perdants, les affreux, les purs et les morts de cette débâcle française. Et l'on découvre au passage que l'auteur de David Golder - dont on connait la passion pour la narration cinématographique - aurait fait une grande scénariste.

Suite française. Tempête en juin

Qu'Elle Creve La Charogne !

Le 20 septembre 1979, à Paris, Pierre Goldman est tué. Peu après, un commando, sous le nom « Honneur de la police », revendique l'assassinat. Dans Le monde du lendemain, on peut lire : « Un Juif polonais est mort en France. Mort de ses trois assassins, chacun d'eux paraissant avoir eu en charge de tuer l'une des trois vies de Pierre Goldman, juif, militant de gauche, délinquant qui en avait appelé à la loi. ». Le même jour, Libération écrit : « Pierre a été abattu alors que sa femme s'apprêtait à mettre au monde leur enfant. ». Le 26 septembre, une foule énorme de quelque 15 000 personnes entreprend une marche silencieuse vers le Père-Lachaise où Pierre Goldman sera inhumé. Dans cette foule, parmi de nombreux intellectuels et militants, on reconnaît Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, Régis Debray, Simone Signoret et Yves Montand ou encore un tout jeune homme, Jean-Jacques, le demi-frère de Pierre.

Pierre Goldman ; la vie d'un autre

« Comme tous les artistes, Oscar Plume serait un homme bien ordinaire s'il n'était que lui-même. Il le sait bien... A titre personnel, il n'a aucun talent... Juste une saine obstination. Et une confiance illimitée en Monsieur O. Monsieur O, lui, est fuyant, instable, imprévisible, capricieux, soupe-au-lait, ultra-susceptible, caractériel... Mais surtout Monsieur O est fichtrement doué. C'en est même dégoutant comme tout lui est facile... Bref, Monsieur O est « l'Artiste » et Oscar l'éxécutant. Et ce n'est pas toujours drôle pour Oscar...
Vous l'avez sûrement remarqué, Oscar Plume n'est pas très doué pour la vie... Mais que faire quand la meilleure partie de soi-même refuse de s'impliquer dans les actes élémentaires de l'existence ? »

Le double d'Oscar est la partie de génie qui est en lui et qui le pousse à créer, à dessiner... Mais malheureusement pour lui, ce Monsieur O ne l'aide pas du tout lorsque il s'agit de demander une augmentation à son éditeur ou de séduire la belle Gladys dont il est éperdument amoureux. Dans ce cas-là, le pauvre Oscar doit se débrouiller tout seul. 
Dans un esprit et dans un style graphique proches de ceux de Monsieur Khol, Emmanuel Moynot nous offre ici un nouveau chef-d'oeuvre, une comédie sentimentale douce amère sur un petit artiste humble et sans prétention, mais ô combien attachant...

Oscar & Monsieur O

1942. Nestor Burma vient à peine de rouvrir l'agence Fiat Lux qu'il tombe sur une affaire "en or" : retrouver trois lingots disparus lors de l'attaque d'un train postal avant guerre. Quelques mois après 120 rue de la gare, la deuxième enquête du détective de choc dans le Paris occupé.

Nestor Burma Tome 10

Il s'en est fallu de peu pour que Javier Burgos, l'ancien combattant anti-franquiste reconverti dans le kidnapping, finisse ses jours dans un téléphérique, sur un matelas de billets extorqués à un mafieux notoire (voir Vieux Fou, premier volume de la série)... Mais une vieille racaille comme lui a la peau dure, c'est bien, connu ! Le "viejo" est donc bien vivant, et il dépense sous le soleil de Biarritz l'argent que lui a rapporté l'enlèvement du jeune Joaquim.
Mais de là à prendre vraiment sa retraite, il y a un pas que Javier n'est pas décidé à franchir, surtout quand le casino de la ville lui tend les bras ! Avec ses deux compagnons de route, le vieil homme, plus vif que jamais, ne tarde pas à échafauder un plan audacieux... sans savoir que pendant ce temps, le père de Joaquim le cherche activement pour lui régler son compte ! Entre les préparatifs d'un hold-up et la menace d'une vengeance impitoyable, la vie du Vieux Fou tient plus que jamais à un fil.

Vieux Fou ! Tome 2

Dans le second volume de cette trilogie consacrée aux démons qui hantent l'homme, on retrouve le jeune biologiste Charles Ha spécialisé dans les plantes carnivores. Un peu naïf, il a bien du ma à se libérer de Aimé Varangéant, un démon qui représente les amours passés. Le voici sous tente dans les Alpes, accompagné de protagonistes utiles au chassé-croisé imaginé par Cornette. L'amour et la jalousie sont donc au centre de ce récit drôle et malicieux. 
Cornette confirme son talent dans le domaine de l'imaginaire. Le jury de Darnetal ne s'y est pas trompé en lui remettant le prix du meilleur scénario en 2004 pour Jean-Polpol (Carrément 20 x 20).
Moynot, épaulé par Laurence Busca pour la couleur, illustre le tout avec un trait incisif livrant les fantasmes du héros avec tact.

À quoi tu penses ?

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