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Le tombeau d'une amitié: André Gide et Pierre Louÿs | Luc Dellisse
Le tombeau d'une amitié: André Gide et Pierre Louÿs | Luc Dellisse

Le tombeau d'une amitié: André Gide et Pierre Louÿs

Publié par Les Impressions Nouvelles Editions, le 03 octobre 2013

95 pages

Résumé

ExtraitL'ENJEUToute mon existence se rattache à une seule passion : la littérature. Je n'ai pas eu d'autre aventure que celle-là. Je n'ai jamais agi, aimé, vécu que dans la poursuite d'une phrase sans fin. Sans elle, le temps me semble arrêté.La littérature n'est pas une musique qui accompagne ma vie, mais ma vie en chair et en os. Souvent j'ai cherché à comprendre pourquoi. Il m'a semblé que je ne saurais pas le fin mot du mystère si je ne faisais pas l'effort de sortir de mon cercle intérieur et d'entrer dans la vie de quelqu'un, de quelqu'un d'autre, pour qui la littérature aura été, exactement, tout.Il n'était pas nécessaire que ce soit le plus grand écrivain du monde, ni celui dont je me sentais le plus proche ; ni même que son oeuvre ait réussi à s'accomplir. Il fallait simplement qu'il ait joué la partie tout entière - sa vie - dans l'espace imaginaire de l'écriture. Écartant les auteurs de premier ordre, les monstres cent fois visités, j'ai trouvé un homme qui réunissait les conditions de singularité, de radicalité, de talent et d'échec et pouvait constituer, à lui seul, le laboratoire dont j'avais besoin. J'ai trouvé Pierre Louÿs (1870-1925).Comme toutes les rencontres importantes, celle-ci s'est avancée masquée. Pendant longtemps, Pierre Louÿs n'a été qu'un nom comme un autre, dans la foule des inconnus célèbres. Je connaissais, comme tout le monde, de loin, l'ami de Paul Valéry et de Claude Debussy, l'auteur à succès de 1896, avec Aphrodite, «tableau de moeurs antiques», l'érotomane organisé et son fichier de huit cents femmes, l'érudit paradoxal de l'affaire Corneille/Molière, et surtout l'amant légendaire de Marie de Heredia. Autre chose était de découvrir qu'il était un moine-soldat de l'écriture, un poète épris d'absolu. Ses publications de valeur inégale faussent son image. Son oeuvre d'imagination ne révèle qu'une partie superficielle de sa personnalité.Il a fallu que je plonge dans sa poésie lyrique, puis dans sa vaste et admirable correspondance, pour que la révélation me soit donnée qu'il était le sujet idéal, si l'on veut comprendre «ce que c'est qu'écrire». A partir de ce moment, les points les plus obscurs de sa vie, ou les textes les plus divers sortis de sa plume, commencèrent à m'importer autant que les faits éclatants, parce qu'ils étaient les jalons d'une enquête dont les résultaient me ravissaient.Me plurent aussi quelques détails anecdotiques que je partageais avec lui, comme d'être né par hasard en Belgique, d'aimer l'antiquité latine, de juger que le sexe est un sujet littéraire, et d'avoir un éloignement marqué pour le calvinisme. A l'exception notable de son absurde antisémitisme 1900 et de son amour pour les climats chauds, les points de rencontre étaient innombrables.Dans la chaîne d'or de la littérature française, Louÿs est un maillon essentiel. Il est le seul grand poète lyrique entre Hugo et Apollinaire. Et sa prose sensuelle, aérienne, érudite, rapide et désinvolte est d'une solidité parfaite. Il nous laisse, outre ses romans, outre les merveilleuses Chansons de Bilitis, outre Trois Filles de leur mère, peut-être le meilleur livre érotique jamais écrit, une correspondance d'une richesse et d'une ampleur exceptionnelles, qui est son plus grand titre de gloire.Un mot de l'auteur«Le Tombeau d'une amitié» est une étude littéraire, mais c'est aussi un roman sur la vie. Je parle de l'écriture, mais je parle du bonheur et du malheur. Je parle du destin, mais je parle de la liberté. Je parle d'écrivains morts, mais le jeu que je décris est toujours actuel. Je dédie ce livre à tous les passionnés.Luc Dellisse

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