L'Envers de l'esprit
Lumières Du Corps
188 pages
Résumé
Nourri des récentes expériences d’écriture et de mise en scène de Valère Novarina (L’Origine rouge, La Scène) ce texte poursuit un travail de réflexion sur l’espace, l’acteur, l’écriture, la force de la parole, les pouvoirs du langage… Il prolonge, peut-être même achève, le chantier ouvert par Le Théâtre des paroles, Pendant la matière, et Devant la parole.Devant la parole auquel il fait suite se divisait en quatre parties (« pour bien tenir sur le sol, comme une table sur quatre pied »), Lumières du corps en comprend huit.1. Panique dans la matière.Cette première partie décrit très concrètement le travail des acteurs de « La Scène », de L’Origine rouge et la façon dont apparaissent les grands principes qui régiront la mise en scène et la scénographie. Le texte revient à plusieurs reprises sur les mécanismes de mémoire et de divination du spectateur et décrit le théâtre comme « l’enclos logoscopique », le lieu où nous sommes assemblés pour voir le langage.2. Quadrature du langage.En amont du travail théâtral qui a lieu avec tous, ce texte décrit l’isolement dans le langage, les quatre phases d’écriture, les quatre manières de peindre et les différents lieux du chantier mental dans lequel l’écrivain, écrivant à l’aveugle, s’enfonce et creuse.3. La parole opère l’espace.À la lumière d’une phrase fulgurante de saint Augustin dans le De Trinitate : « Le langage s’entend mais la pensée se voit… », cette troisième partie de Lumières du corps s’interroge sur les différents moments et les différents lieux où la parole se croise à l’espace : en celui qui écrit, en celui qui joue, en celui qui voit.4. L’homme hors de luiPartant du travail souvent iconoclaste de l’acteur novarinien – que l’on peut comparer au travail de certains peintres sur la figure humaine, ce texte cherche à cerner quelque chose qui se passe tout autour de nous et que l’on pourrait désigner du nom d’« Anthropolâtrie ».5. L’esprit respire« L’esprit respire » met en parallèle le travail respiratoire du lecteur et celui de l’acteur. Sont critiqués au passage les leçons d’anatomie données sur un cadavre de lettres que pratiquent les manuels d’enseignement de la littérature.6. L’acteur sacrifiantCes quelques pages développent une réplique prononcée au cours du dernier acte (« L’Acte inconnu ») de La Scène par le personnage de Fregoli : « Sur la table de la scène, le premier sacrifié c’est le personnage, le deuxième c’est l’acteur, et le troisième c’est toi, spectateur. »7. AjourCherche à décrire l’action du verbe dans le langage – et son envers qui est l’action du vide. Cherche à nous prouver que le langage agit comme une architecture de vides. Et que s’il agit, c’est à force de creuser et d’être pleins d’ajours.8. LogodynamiqueAchève le livre sur de l’ouvert et des pensées éparses contradictoires et non résolues. Cherche un passage intérieur entre les forces du langage et celles la nature. Pressent l’apparition d’une linguistique écrite par les physiciens. Compare les acteurs aux amants qui ne possèdent rien ni jamais personne mais offrent leur corps ajourés.Lumières du corps c’est huit mouvements plus que huit parties. Le livre ne fonctionne pas du tout comme un recueil mais comme une fugue, un jeu de contrepoints où des thèmes simples font retour, reviennent autrement, sont repris avec variations, inversés, décomposés comme en optique. Dans Lumières du corps les mots sont des personnages et la pensée un drame respiratoire sur la page.Et, on l’a compris, si Lumières du corps est bien un essai qui développe des thèses et argumente, c’est aussi un essai lyrique, bien à la manière de Valère Novarina, emporté, poétique, enthousiaste et enthousiasmant.Cette parution accompagne l’entrée de Valère Novarina au répertoire de la Comédie Française avec L’Espace furieux joué à partir de janvier dans la salle Richelieu.
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