La Condition Humaine, Roman De L'Anti-Destin

André Malraux entretient avec le roman une relation complexe. D'abord hostile, puis méfiant, il finit par s'abandonner presque malgré lui à un genre dont il n'aura de cesse d'explorer les limites. Paradoxalement, pour l'auteur de La Condition humaine et de L'Espoir, l'expérience romanesque ne sera jamais qu'une parenthèse dans une existence tournée vers l'aventure et l'action politique, dans un itinéraire intellectuel qui a pour seule destination la profonde réflexion sur l'Art qu'on lui connaît.

Premières leçons sur les romans d'André Malraux

On a eu tort d'oublier ce que fut, à la charnière du XIXe et du XXe siècle, le rayonnement de Remy de Gourmont. Aujourd'hui encore on n'a pas encore pris toute la mesure de son influence sur la vie des idées et des formes tout au long du XXe siècle. Gourmont fut l'un des premiers à comprendre tout ce qu'allait entraîner le déclin de la rhétorique et de la poétique traditionnelles ; avant les Surréalistes il découvrit l'importance de Lautréamont. Il mesura aussi les conséquences de la révolution darwinienne, notamment sur les conceptions du désir et du bonheur, délivrées des hédonismes antiques. Il fut un des passeurs de la philosophie schopenhauerienne contre l'illusoire optimisme des philosophies de l'histoire. II fut aussi, à travers toutes les revues où il écrivit, le prototype des essayistes contemporains, librement engagé dans la bataille des idées. C'est cette étonnante modernité qu'ont fait ressortir les communications du colloque accueilli en novembre 2008 à Caen, où il fut étudiant, et organisé conjointement par l'université de Caen et l'université Paris-IV Sorbonne. Elles sont réunies ici sous quatre rubriques : " La littérature contre la rhétorique "; " Le bonheur et les paradoxes du désir "; " Science, mythe et philosophie "; " Le combat des idées ".

Modernité de Remy de Gourmont

Cet ouvrage étudie la part active qu'André Malraux a prise aux idées de son siècle : bergsonisme, nietzschéisme, populisme socialiste avant 1945 ; puis à l'effervescence des sciences humaines : "psychologie des profondeurs", ethnologie, poétique, rhétorique, etc.

Sans oublier Malraux

À la fin des années folles, un jeune aventurier sans ancêtres, sans enfance, sans diplômes - mais non sans culture - venait parler de la condition humaine... Dans son roman, c'étaient le monde même, et la sauvagerie des hommes, qui se trouvaient nerveusement sténographiés. Les articles réunis ici témoignent des réactions à la fois passionnées et lucides provoquées alors. Ils montrent aussi que l'oeuvre de Malraux mérite d'être lue pour elle-même et non parce qu'elle renverrait à la biographie mythique de son auteur. Il y a un univers romanesque, une écriture romanesque de Malraux, une voix de romancier étonnamment accordée avec la sensibilité moderne.

La Condition Humaine, Roman De L'Anti-Destin

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