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Au bout du monde (759) ; oeuvre poetique III | du Fu • du Fu
Au bout du monde (759) ; oeuvre poetique III | du Fu • du Fu

Au bout du monde (759) ; oeuvre poetique III

Publié par Belles Lettres, le 11 juin 2021

600 pages

Résumé

Dans ce troisième volume de l'oeuvre poétique de Du Fu (712-770), celui que les Chinois considèrent depuis le XIe siècle comme le plus grand et le plus sage des poètes, figurent 95 poèmes composés entre le printemps et l'hiver 759. Cette année est charnière dans la vie du poète : elle le vit renoncer à sa carrière gouvernementale et prendre la route de l'exil vers la province occidentale du Gansu. Tout au long de cette pérégrination, marquée par des conditions de vie extrêmement précaires et des sentiments lancinants d'errance, Du Fu chante l'abandon, l'indignation, la souffrance, l'ironie, la tristesse et parfois la consolation. Déterminé à préserver son intégrité morale face aux turpitudes des temps, il recherche aux confins de l'Empire un sanctuaire où se mettre à l'abri et, du moins l'espère-t-il avant de réaliser l'inanité de son entreprise, une situation lui permettant de faire vivre sa famille. Mais, dans ce "bout du monde" qu'il découvre à Qinzhou, la dernière métropole chinoise à l'ouest au croisement des espaces ouighours et tibétains, non seulement nul ne vient à son aide, mais de plus le poète est le témoin de l'incapacité du pouvoir impérial à contenir la pression croissante des " barbares " sur cette frontière dont la défense a été affaiblie par la guerre civile. Ses poèmes manifestent une dimension personnelle jamais atteinte jusqu'ici : le lettré confucéen, qui avait tant espéré éclairer le règne de son souverain, trouve dans les ressorts les plus intimes de ses émotions l'expression du désenchantement et de la solitude. Nombre de ces vers continuent d'inspirer aujourd'hui les intellectuels chinois, en raison de la puissance avec laquelle ils incarnent un humanisme forgé dans l'adversité. Abandonné de tous, il conduit femme et enfants affamés sur des corniches vertigineuses au fin fond du pays, à la recherche d'un logis qui se dérobe à chaque étape, et qui ne survit au bord des précipices que par la magie de ses chants : "la littérature honnit un destin accompli", dit Du Fu, "les démons se régalent des gens qui s'égarent... Jette-donc un poème ! "

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