Un c ur aride

Mara est frivole, désinvolte, insoumise. A l'orée de l'âge adulte, elle veut tout, tout de suite : fuir la pauvreté de son village de Toscane, susciter la passion, porter des chaussures à talons, jouer les dames au restaurant. Aussi, lorsqu'en 1945, Arturo, camarade de guerre de son défunt frère, sonne à sa porte pour lui remettre le cadeau qu'il lui destinait, elle cherche d'emblée à le séduire. Mais sa beauté et son rire, majestueusement portés à l'écran par Claudia Cardinale dans le film de Luigi Comencini, se heurtent aux traumatismes et à l'obsession d'Arturo : se venger des fascistes, revolver au poing. Porté par la prose nette et limpide de Carlo Cassola, ce roman frappe par la profonde exploration des personnages, sans aucun filtre d'interprétation. En toile de fond, l'époque post-fasciste, marquée par la mémoire de la Résistance et de ses héros, questionne avec subtilité le poids de l'idéologie politique sur les milieux les plus populaires.

La ragazza

La coupe de bois

«Et puis, aucune vie n'était pauvre : même pas celle d'Ada. Le soleil ! Le soleil ! Il se levait chaque matin, chaque matin il réchauffait les âmes de sa lumière. Chaque matin, il revenait dévoiler la beauté du monde, cette beauté que l'âme peut comprendre, mais que l'existence quotidienne ne peut contenir. L'existence quotidienne se tisse de mille choses, petites et grandes : ménage, repas, fiançailles, mariage... Mais la vie vraie est, comme la lumière et la chaleur du soleil, secrète, insaisissable.»

Un coeur aride

Bûcheron d’une trentaine d’années, Guglielmo vient de perdre sa jeune épouse, mère de ses deux petites filles. Après avoir confié ses enfants à sa sœur, il achète à bon prix le droit de faire une coupe dans la forêt d’une lointaine vallée de montagne. Lui et l’équipe qu’il a recrutée ont devant eux plusieurs mois de labeur, qui les tiendront éloignés de leur foyer durant l’automne et l’hiver.Pendant ces saisons que lui et ses hommes passeront isolés du reste du monde, Guglielmo va peu à peu découvrir, avec une gravité muette, l’étendue du courage et de la résignation qui lui seront nécessaires pour faire face au deuil qu’il doit porter.Superbement traduit par Philippe Jaccottet, La Coupe de bois est sans doute l’un des textes les plus marquants de Carlo Cassola (1917-1987).

La Coupe de bois

Il gigante cieco uscì nel 1976, al tempo dell'incubo atomico e dell'equilibrio del terrore. L'anno dopo, coerentemente alle proprie idee, Cassola fondò la Lega per il disarmo unilaterale. A rileggerlo adesso, questo breve trattato politico, storico e filosofico ci appare ancora esplosivo e spaventosamente attuale: solleva questioni di fondo, che non hanno avuto soluzione, e la posta in gioco è ormai la sopravvivenza della specie.« Io non so se certe persone influenti si siano accorte che stiamo andando verso l'abisso », scrive qui l'autore. Con il suo stile logico e lineare, ripercorre la storia degli uomini come un cumulo di assurdità e ne denuncia la probabile, e forse imminente, estinzione per una catastrofe ambientale o lo scoppio di una guerra nucleare. La sola alternativa è riprendere la proposta di Platone e di Voltaire e affidare il potere all'intelligenza. Servono un nuovo illuminismo e la creazione di un ordine mondiale, combinare l'esame attento della realtà con la spinta dell'utopia, capire con chiarezza dove e perché le rivoluzioni del passato sono fallite o sono state tradite, e schierarsi apertamente contro il nazionalismo armato e la morale del branco, l'arte decadente, lo storicismo e il riformismo. Quello di Cassola è un discorso accorato sulla necessità e improrogabilità di una rivoluzione culturale. L'arte non è un oggetto di consumo ed esiste per consolarci con la bellezza, ma tocca agli artisti dire come il mondo deve cambiare e avviare la rivoluzione più grande di tutte: la nascita dell'internazionale. Altrimenti il sonno della ragione partorirà i suoi ultimi mostri.

Un c ur aride

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