La chance de A à Z
A la recherche de l'homme
Publié par Nil, le 03 octobre 2002
317 pages
Résumé
Une restitution claire, vivante et critique, des théories et des recherches anthropologiques de Buffon à nos jours. Il y a maintenant plus d'un siècle, en 1857, la révolution darwinienne, deuxième grave blessure infligée à l'amour propre de l'humanité après la révolution copernicienne, a révélé l'appartenance de l'homme au monde animal. Scandale! Car elle touchait là l'a priori hérité de notre culture judéo-chrétienne et ancré jusque dans l'esprit de certains anthropologues: l'homme n'accepte de se rattacher à l'animalité que dans la mesure où il constitue le but de l'évolution qui a transformé les espèces - dans la mesure où il a une place privilégiée dans la nature. Il serait ainsi le résultat unique et définitif d'un processus d'hominisation: au singe à quatre pattes aurait succédé une longue procession d'espèces qui se seraient redressées progressivement, et ce, sans qu'aucune tête ne dépasse jamais celle du représentant de la plus récente de ces espèces, l'homme moderne. C'est ce que nous exprimons quand nous déclarons: "L'homme descend du singe." Or une telle affirmation est une erreur, explique Pascal Picq: "On ne peut pas descendre de soi-même. L'homme fait partie des singes au même titre que les chimpanzés, les babouins et autres macaques." Non qu'il faille remettre en cause la théorie de l'évolution - elle reste une théorie fructueuse pour comprendre le monde animal -, mais il faut comprendre la place de l'homme dans l'évolution. Les récentes découvertes des paléoanthropologues transforment complètement les schémas que nous avons en tête. Il n'y a pas eu une espèce humaine unique, héritière directe des hominidés, caractérisés par la bipédie, eux-mêmes héritiers des pongidés, singes arboricoles. Les hominidés recouvrent une diversité insoupçonnée d'espèces humaines, dont certaines, comme l'australopithèque et l'"Homo habilis" ont cohabité, et nous sommes simplement le seul représentant de ce groupe jadis florissant. Pour Pascal Picq, les chimpanzés forment un groupe frère, alors que les hommes se situent sur une autre branche. En termes plus familiers: les grands singes africains sont nos cousins.
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