70 critiques de "Voyage au bout de la nuit" - 1932-1935

cet ouvrage présente soixante-dix articles parus entre 1932 et 1935 et consacrés tout ou partie au premier roman de louis-ferdinand céline.
 parmi les signatures: georges altman, andré maurois, ramon fernandez, armand guibert, andré chamson, paul nizan, edmond jaloux, eugène montfort, georges bernanos, lucien descaves, françois mauriac, marcel arland, maxime gorki, eugène dabit, léon daudet, georges bataille, claude lévi-strauss andré billy, henry de régnier, elie faure, léon trotsky.  cet ensemble, exceptionnel par la qualité des critiques et par les rebondissements sensationnels de l'affaire du prix goncourt 1932, présente également la particularité de faire éclater les clivages esthétiques et idéologiques de la presse littéraire de l'époque - au point que plusieurs publications accueillirent successivement dan: leurs colonnes des analyses antagonistes sur ce texte, considéré désormais comme l'un des romans majeurs du siècle.

Voyage au bout de la nuit - critiques 1932-1935

« Mais c'est un gamin !... On n'écrit pas un essai sur un sujet aussi grave à vingt ans. Vous auriez dû vous en tenir à la poésie... Ragon, c'est votre nom ou un pseudonyme ? Vous devriez changer de nom, sinon il vous manquera toujours un A. » 
La vingtaine à peine, n'en déplaise à Aragon qui le rabroue ainsi avec suffisance, Michel Ragon entend bien se faire un nom dans le monde des lettres. Cet habitué des milieux artistiques, auprès desquels il aiguise sa plume et son esprit critique, comptera bientôt, parmi ses confrères et amis, des poètes et des historiens, mais aussi des peintres, architectes, sculpteurs, écrivains de renom, tels que Blaise Cendrars, Robert Sabatier, Le Corbusier, Soulages, Appel, Atlan, et bien d'autres.
Autodidacte issu d'un milieu rural et modeste, attaché à ses racines vendéennes, mais aussi grand voyageur, Michel Ragon sera tour à tour romancier, critique d'art, historien de l'architecture moderne, poète, ou encore bouquiniste, chroniqueur de revues, pigiste à la radio et professeur à l'École nationale des arts décoratifs. Il laisse une oeuvre à l'image de sa vie, foisonnante, plurielle et engagée. 
André Derval nous entraîne sur les pas de cet artiste complet et avant-gardiste, éclaireur de l'art abstrait, véritable fer de lance de la littérature prolétarienne et libertaire, et ardent défenseur d'un urbanisme respectueux de l'écologie et du monde paysan.

Michel Ragon, singulier et pluriel

Censuré depuis 1945 par son auteur et jamais republié depuis, Bagatelles pour un massacre sort le 28 décembre 1937 chez Denoël, en même temps que L'Espoir de Malraux. Ce n'est certes pas le premier pamphlet antisémite, mais c'est le plus violent, le plus grossier et -circonstance aggravante- le plus talentueux jamais paru en France. Récompensé par d'excellentes ventes, il est aussitôt traduit en Allemagne. L'espace d'un pamphlet truffé d'épisodes narratifs, Céline abandonnait le roman pour s'égarer en politique et sceller son destin.L'ambivalence de Bagatelles - essai polémique ou oeuvre littéraire ? - est au coeur de la réception critique du livre. André Gide, dans la NRF, préfère croire à une énorme rodomontade (sans quoi Céline serait « complètement maboul ») ; tandis que Lucien Rebatet, dans Je suis partout, le félicite d'avoir « allumé le bûcher ». À gauche mais aussi à droite, on souligne souvent l'obscénité et la malhonnêteté du raisonnement, inspiré voire bassement recopié des prospectus de propagande, certains reprochant même à Céline de discréditer l'antisémitisme. Mais tous ou presque soulignent la truculence rabelaisienne de Bagatelles, dont l'extrême nocivité est rarement dénoncée, si ce n'est par la presse juive.Ce dossier critique, souvent déroutant pour le lecteur moderne, regroupe soixante articles parus de janvier à décembre 1938, sous la plume de Marcel Arland, André Billy, Robert Brasillach, Léon Daudet, André Gide, Emmanuel Mounier, Lucien Rebatet, Jean Renoir, Victor Serge... On y voit avec effarement, explique André Derval en avant-propos, « la réalité virer au cauchemar, et des voix que l'on entendait sensées et mesurées verser dans les pires partis pris et dans l'outrance - épousant en cela le mouvement plus général de l'intelligentsia française au sujet des réfugiés juifs dans les années 1930».

L'accueil critique de Bagatelles pour un massacre

Créé en 1988 à l'initiative de chercheurs et de professionnels de l'édition, l'Institut Mémoires de l'édition contemporaine (IMEC) préserve et met en valeur fonds d'archives et d'études consacrés aux principales maisons d'édition, aux revues et aux différents acteurs la vie du livre et de la création artistique et littéraire: auteurs, écrivains, artistes, chercheurs, critiques, agents littéraires, graphistes, libraires, imprimeurs, revuistes, journalistes, directeurs littéraires... Ce patrimoine, jusqu'à présent inaccessible et largement inédit, contribue au développement des recherches scientifiques sur la vie intellectuelle, artistique et littéraire contemporaines, sur ses créateurs et ses médiateurs, sur ses réseaux et ses institutions, sur son économie et ses productions. Avec plus de 350 fonds, l'IMEC rassemble aujourd'hui, en France, la toute première collection privée d'archives littéraires et éditoriales temporaires.

Répertoire des collections

Censuré depuis 1945 par son auteur et jamais republié depuis, Bagatelles pour un massacre sort le 28 décembre 1937 chez Denoël, en même temps que L'Espoir de Malraux. Ce n'est certes pas le premier pamphlet antisémite, mais c'est le plus violent, le plus grossier et -circonstance aggravante- le plus talentueux jamais paru en France. Récompensé par d'excellentes ventes, il est aussitôt traduit en Allemagne. L'espace d'un pamphlet truffé d'épisodes narratifs, Céline abandonnait le roman pour s'égarer en politique et sceller son destin. L'ambivalence de Bagatelles - essai polémique ou oeuvre littéraire ? - est au coeur de la réception critique du livre. André Gide, dans la NRF, préfère croire à une énorme rodomontade (sans quoi Céline serait « complètement maboul ») ; tandis que Lucien Rebatet, dans Je suis partout, le félicite d'avoir « allumé le bûcher ». À gauche mais aussi à droite, on souligne souvent l'obscénité et la malhonnêteté du raisonnement, inspiré voire bassement recopié des prospectus de propagande, certains reprochant même à Céline de discréditer l'antisémitisme. Mais tous ou presque soulignent la truculence rabelaisienne de Bagatelles, dont l'extrême nocivité est rarement dénoncée, si ce n'est par la presse juive. Ce dossier critique, souvent déroutant pour le lecteur moderne, regroupe soixante articles parus de janvier à décembre 1938, sous la plume de Marcel Arland, André Billy, Robert Brasillach, Léon Daudet, André Gide, Emmanuel Mounier, Lucien Rebatet, Jean Renoir, Victor Serge... On y voit avec effarement, explique André Derval en avant-propos, « la réalité virer au cauchemar, et des voix que l'on entendait sensées et mesurées verser dans les pires partis pris et dans l'outrance - épousant en cela le mouvement plus général de l'intelligentsia française au sujet des réfugiés juifs dans les années 1930 ».

70 critiques de "Voyage au bout de la nuit" - 1932-1935

Plus de livres de André Derval

Critiques

Ce livre n'a pas encore de critiques