Dix-sept tableaux d'enfant

L'injustice en armes

Pierre Vadeboncoeur et Pierre Elliott Trudeau ont été d'inséparables copains de l'école primaire jusqu'à l'université, pour ensuite devenir collaborateurs à la revue Cité libre et camarades de luttes contre le duplessisme. Cette bonne entente a duré jusqu'à ce qu'ils s'affrontent dans les années 1960 sur l'avenir de la nation québécoise. L'un étant souverainiste et socialiste, l'autre, le fédéraliste que l'on connaît. Pourtant, l'affection qui les liait ne s'est jamais démentie, la véritable amitié s'éprouvant bien plus dans la possibilité d'un désaccord que dans le confort des affinités faciles.

La correspondance rassemblée dans ce livre, dont plusieurs lettres couvrent la période des années 1940 et 1950, donne à voir une grande amitié tout en documentant un pan entier de notre histoire.

J'attends de toi une oeuvre de bataille - Correspondance 1942-1996

« La culture, c’est de gagner en liberté et de perdre en arbitraire. L’inculture, c’est de gagner en licence et en arbitraire. » Non seulement ces deux courtes phrases résument l’objet de ces essais sur l’insignifiance, mais elles expriment aussi une préoccupation constante dans l’oeuvre de Pierre Vadeboncoeur. Méditant sur l’état de la culture en s’appuyant ici sur des œuvres d’art et de littérature emblématiques, l’essayiste voit dans le culte de l’immédiateté une manifestation éclatante de l’inculture. En rupture avec l’héritage européen, le « nouvel homme » américain est collé au réel, obsédé par son bien-être, impatient de convertir la moindre angoisse ou injustice en cause militante. Le Québec n’est pas à l’abri du décervelage de la culture de masse, comme en témoigne la Lettre à la France. Parus au début des années 1980, ces essais sont une contribution importante aux diagnostics de crise de la culture qui se multiplient à l’époque. Ils préfigurent également l’oeuvre tardive de Pierre Vadeboncoeur, où affleure une inquiétude pour « l’humanité improvisée ».

Trois essais sur l'insignifiance suivis de Lettre à la France

Les Deux Royaumes

Choix de textes et présentations par Yvan Lamonde et Jonathan Livernois

Il y a un Pierre Vadeboncour avant La Ligne du risque (1963), un essayiste dont l'itinéraire intellectuel mène de la crise de 1929 et de la Seconde Guerre mondiale à ce qu'on appelle la Révolution tranquille, en passant par le Refus global et la grève de l'amiante ; un cheminement qui passe par La Nouvelle Relève, Cité libre et Parti pris. Les textes regroupés ici et précédés d'une introduction intellectuellement provocante

sont autant d'essais de compréhension des changements profonds et accélérés qui ont marqué les deux décennies. Pierre Vadeboncour y prospecte les formes d'une « tradition d'emportement pour l'action » qui, à travers des lignes du risque, posent les pierres d'une histoire de la liberté.

Dix-sept tableaux d'enfant

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