Dolce Vita: A music club

Collectif

240 pages

Résumé

Je n'ai jamais mis les pieds à la Dolce Vita.Je suis arrivé trop tard, vers la fin du siècle, quand elle fermait. Mais j'ai pas mal fréquenté les gens qui en étaient l'âme, des artistes qui s'y sont produits, et si je n'entendais pas ce nom prononcé plusieurs fois par jour — avec respect, amour et nostalgie —, je veux bien être damné.Pour la plupart, ils sont devenus mes amis, ce qui signifie que je n'ai pas tout perdu. Alain Bashung m'en parlait comme d'une vieille maîtresse à laquelle on restait éternellement fidèle et Stephan Eicher comme d'une ancienne petite amie à laquelle on restait fidèle éternellement.Nous faisions aussi du vélo en salle, Marc Ridet et moi, au moment où la Dolce s'effondrait et souvent le ciel demeurait bas et gris sur le lac. Nous gémissions sous l'effort — et lui davantage que moi —, mais pour d'autres raisons.Je me sens comme un fantôme errant au milieu de toutes ces photographies. Je vois ce que je n'ai pas vu et que l'on ne verra plus jamais. Les peintures d'une grotte enfin mise à jour, bouleversantes. Si vous les découvrez aujourd'hui et que vos cheveux ne sont pas encore blancs, je vous laisse écraser une larme à la joyeuse mémoire de vos pères.Ça ne vous tuera pas.— janvier 2015Philippe Djian