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Lyautey le Marocain

C'est en juin 1940 que commença véritablement le drame de l'Indochine. C'est en mai 1954, avec la bataille de Dien Bien Phu, qu'il devait trouver son douloureux épilogue. Le général Catroux est sans doute un des hommes les mieux placés pour analyser ces deux actes historiques décisifs : il était en effet Gouverneur général de l'Indochine en 1940 ; quatorze ans plus tard, il assumait la présidence de la Commission d'enquête chargée de dégager les causes et les responsabilités de la défaite de Dien Bien Phu. On trouvera d'abord retracée ici la situation politique et militaire critique dans laquelle la renonciation de la France au combat devait placer en juin 1940 l'Indochine isolée dans les mers de Chine. L'auteur relate les responsabilités qu'il assuma alors : ce furent son rejet de l'armistice, sa déclaration de fidélité à l'alliance britannique, ses appels à l'assistance de Washington et de Londres et, finalement, son acceptation forcée de l'ultimatum japonais, afin d'éviter une invasion qui eût consommé la perte de l'Indochine. Le général Catroux étudie ensuite la tragédie de Dien Bien Phu, sur laquelle il apporte un jugement objectif et impartial. Il ne s'est décidé à le faire qu'à la suite de la controverse ouverte par la publication des ouvrages du général Navarre et du président Laniel. Il a pensé qu'il était désormais possible, et même utile, de faire apparaître en pleine lumière tous les facteurs de la défaite : les erreurs stratégiques et tactiques des chefs militaires, l'absence au sein du Gouvernement d'un véritable organe de direction de la guerre, l'imprécision des directives politiques reçues par le Commandant en chef, les insuffisances des moyens mis à sa disposition, l'isolement moral du corps expéditionnaire engendré par l'impopularité de la campagne d'Indochine et enfin la crise psychologique française suscitée par la chute de Dien Bien Phu et qui devait élargir les effets d'un revers militaire grave, mais non décisif, aux dimensions excessives d'un désastre national.

Deux actes du drame indochinois - Hanoï : juin 1940 - Dien Bien Phu : mars-mai 1954

Un homme seul, démuni de tout, n'ayant pour arme qu'une foi têtue et inébranlable dans sa patrie, tel se dresse un jour de juin 1940, contre un ciel de catastrophe, ce personnage unique dans notre histoire, Charles de Gaulle, l'homme qui trouva en lui seul assez d'énergie intellectuelle et morale pour renverser le destin de la France, pour transformer en nation victorieuse un pays écrasé par la défaite. Félix Garas s'est efforcé de dégager le sens profond d'une destinée peu commune, de montrer qu'on ne saurait dissocier le héros adulé de la Libération et le chef politique. De Gaulle n'est pas l'homme d'un système, ni d'un parti. « Antique » de formation et de goût, il place au-dessus de tout la volonté, le sens de l'honneur et l'amour de la France : son seul tort fut d'exiger des Français, après 1945, un héroïsme bien plus difficile et bien moins glorieux que celui des champs de bataille, l'héroïsme du temps de paix.

Charles de Gaulle - Seul contre les pouvoirs

Benjamin Constant et Napoléon

La postérité s'est fait de Cambacérès une image un peu sommaire : celle d'un personnage assez neutre qui, dans l'ombre d'un homme de génie, exerça les fonctions vides de substance de second consul, puis d'archichancelier d'Empire. Il faut lire l'ouvrage de François Papillard pour replacer Cambacérès au rang qui lui revient : « Je ne crois pas qu'un souverain se soit jamais mieux entouré que j'avais fini par l'être », a dit Napoléon à Sainte-Hélène. Législateur de la Convention et, après Thermidor, président du Comité de salut public, son expérience de juriste et de légiste faisait de lui le seul homme capable de mettre au point dans un délai d'une brièveté exceptionnelle le système politique instauré par le 18 Brumaire et de mener à bien la rédaction du Code civil. Ayant tremblé dix ans de sa vie sous les fanatiques de toute espèce, Cambacérès s'attacha au maître qui lui procurait la faculté de respirer à l'aise. S'il fut à l'origine du 18 Brumaire, plus sûrement encore il a « fait l'Empereur ». Devenu archichancelier d'Empire, pratiquement même « vice-empereur », il restera jusqu'à la fin le véritable chef des administrations judiciaires et civiles, présidera le Conseil d'État et le Sénat, servira d'intermédiaire entre l'Empereur et les membres de sa famille. Obséquieux pour le fait accompli, le 7 avril 1814, il se rallia aux Bourbons et se résolut à abandonner la vie publique. Mais ce n'est qu'après les Cent-Jours que prendra fin la longue carrière de celui qui fut véritablement le créateur du pouvoir napoléonien. ? La prudence d'une audace : le vote de Cambacérès au procès de Louis XVI. ? La claivoyance de l'homme d'État : « Il y a trop de fonctionnaires dans notre République, tandis que, dans une démocratie pure, il faut beaucoup de citoyens et peu de magistrats. » ? Napoléon vu par Cambacérès : « Il avait l'imagination républicaine et l'instinct monarchique. » ? Cambacérès à Napoléon : « La justice est la première dette du gouvernement. »

Lyautey le Marocain

Résumé

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