"J'avais dû atteindre la périphérie quand, au détour d'une avenue en pente tout au long de laquelle je n'avais compté qu'un vieillard et deux chats, une vaste église asymétrique dressée de guingois, le portail ouvert, exhala sur moi une haleine d'encens qu'on eût dit soufflée par le grand orgue.
Je m'y réfugiai incontinent. Accaparé par les ors du choeur où ruisselait la lumière des vitraux, je n'aperçus pas d'emblée le catafalque au pied du maître-autel."

La vie ordinaire d'un amateur de tombeaux

Quelque part dans le Pacifique, un homme est rejeté par la mer. Victime d'une forme particulière d'amnésie, il tente de recomposer les événements de son passé. Il élabore ainsi le dictionnaire d'une vie. Alors qu'il retrouve l'emplacement des étoiles, nébuleuses et galaxies, sa vie peu à peu se redessine : une enfance en Bavière, le suicide d'une mère rescapée des camps, son initiation à l'astronomie par un vieux prêtre aveugle, ses errances d'officier de marine, sa passion pour l'astrophysique et son séjour enfin dans un archipel où se dresse le prodigieux observatoire d'Aigremore.
Cette plongée dans un cosmos riche d'informations et d'hypothèses, ces aventures énigmatiques d'un héros habité d'un amour proprement inhumain donnent de l'univers, véritable sujet de ce roman-dictionnaire, une approche aussi bien scientifique que féerique, dans le plus pur imaginaire de la littérature.

L'univers - Occasion

La collection "Paysages écrits", en coédition avec la Fondation Facim, convie chaque année un auteur à composer un texte inédit, en s’inspirant de ses paysages familiers qu’ils soient intimes ou géographiques. En 2016, Hubert Haddad dessine trois nouvelles qui sont elles-mêmes des territoires de fiction.

Géographie des nuages

« La marche à pied mène au paradis. » Ainsi s’ouvre Mā, roman japonais, à la croisée de deux destins et autour d’une même quête, la voie du détachement. Shōichi porte en lui le souvenir de Saori, la seule femme qu’il ait aimée, une universitaire qui a consacré sa vie à Santōka, le dernier grand haïkiste.Leur aventure aussi incandescente que brève initie le départ de Shōichi sur les pas de Santōka, de l’immense Bashō et de son maître Saigyō. Marcher, pour cette procession héroïque d’ascètes aventureux, c’est échapper au ressassement, aux amours perdues, c’est vivre pleinement l’instant ! « Le saké pour le corps, le haïku pour le cœur. »Dans la lignée de l’inoubliable Peintre d’éventail, Hubert Haddad nous emmène sur les sentiers du Bout-du-Monde. Son écriture est comme la palpitation miraculeuse de la vie, au milieu des montagnes et des forêts, à travers le chant des saisons, comme un chemin sur le chemin.

Dans Le Cimetière des poètes, Hubert Haddad accomplit une traversée critique de la poésie française à travers son histoire éruptive, toujours à reconsidérer depuis Rutebeuf et Villon, et sur la brèche de l'avenir. Il s'agit pour lui de rendre sa plénitude énigmatique au mot poésie, de remettre sans relâche en question les consensus frileux qui priment et de rappeler chacun au devoir de révolte : tout est à réinventer dans la réalité. À une époque de massification par la technique, ce livre laisse espérer qu'il y aura toujours des aventuriers inutiles, sinon pour changer le monde, du moins pour donner un air de jeunesse aux grands cimetières de l'esprit.

Le cimetière des poètes

Une singulière légende a cours sur les rives de la Méditerranée : saint Louis ne serait pas mort de la peste dans la plaine de Carthage à l'issue de la VIIIe croisade... Venu convertir l'émir de Tunis Al-Mostancir, avant de reprendre la route de Jérusalem, Louis le neuvième se serait éclipsé. Guéri du pouvoir comme de la dysenterie, il se serait installé sur la colline enchanteresse qui surplombe Carthage et qu'on appelle désormais Sidi Bou Saïd. D'autres versions de la légende prétendent que saint Louis, initié au Coran et à la philosophie des maîtres du soufisme, converti par une belle musulmane et devenu lui-même un grand mystique soufi, ne serait autre que Sidi Abou Saïd.La Double conversion d'Al-Mostancir nous plonge dans la conscience même du roi saint à l'agonie. Avec ce conte lourd de sens, Hubert Haddad réinvente ici le roman de l'Ifriqiya.

La double conversion d'Al Montacir

« El amor no llora jamás como llora la sangre ». En esta certidumbre se basa la novela de Hubert Haddad, un relato trágico, realista y contundente a la vez En el corazón de un Afganistán desgarrado, un muchacho de 12 años, Alam, es descubierto inconsciente tras una ráfaga de disparos. Comienza un descenso obsesivo a los infiernos. Alam lo ha perdido todo durante la guerra, hasta el nombre de pila que ha tomado prestado de su hermano, e inicia una huida hacia un mundo que le roba poco a poco la infancia. Sintiéndose acorralado como un animal, sin familia y sin lugar en ninguna parte, llega a los suburbios de una gran metrópoli europea, junto a los drogadictos y los locos. De esta forma, debido a un contacto demasiado precoz con la guerra y con adultos sin escrúpulos, Alam pierde su inocencia y se convierte así en un arma terrible. Se trata de una novela que sacude al lector, apoyada en una escritura a la vez poética y violenta, en la precisión de las atrocidades cometidas. Hubert Haddad no ahorra ningún detalle y presenta un catálogo de todos los horrores engendrados por el fanatismo. Magnífica y aterradora, Opium Poppy nos hace reflexionar sobre la suerte de los niños en la guerra; sobre la acogida o, más bien, la falta de acogida que les reserva Europa; sobre nuestro mundo cruel e injusto. Una novela que golpea en el lugar adecuado. EXTRACTODe nuevo la misma pregunta. La primera vez que trataron de averiguar su nombre, unas personas sentadas le salmodiaron todos los que empezaban por la letra A. Sin motivo aparente, se habían detenido en Alam; tal vez por la expresión de espanto en su mirada. Si hubieran empezado por el final, si hubieran pronunciado el nombre de Zia, sus ojos habrían reaccionado del mismo modo. Pero por darles el gusto, repitió las dos sílabas de Alam después de ellos. Aquello sucedió al principio. Acababan de pillarlo, en el andén de la estación, nada más apearse del tren. La mujer que se planta frente a él tiene el cabello encrespado y una sonrisa de porcelana. Su bolígrafo, que sujeta con dos dedos, planea por encima de un expediente de color gris azulado lleno de casillas en blanco.-¿Es así como te llamas? ¿Alam?SOBRE EL AUTOR(Túnez, 1947) Escritor, poeta, novelista, historiador de arte y ensayista francés. Sus orígenes son árabes y judíos. De padre tunecino y madre argelina, pasó su niñez en París. Después de estudiar literatura publica, a los veinte años, su primera selección de poemas. Funda luego la revista literaria Le Point d'être. Vendrán a continuación una veintena de novelas y ensayos. Ha formado parte del Grupo Quando y de la Nouvelle Fiction. Con la impactante novela Palestina, publicada en Demipage, Hubert Haddad consigue el reputado Premio Renaudot 2009 y el Premio de los Cinco Continentes de la Francofonía 2008, en reconocimiento a su labor de tantos años por haber sabido cómo involucrarnos, de un modo sublime, en su compromiso intelectual, humano y literario.

Opium Poppy - Una novela sobre el infierno de los niños soldados

Quand un jeune original, héritier d'une fortune immense, se met en tête d'acquérir le génie, on peut s'attendre à tout.
A ce qu'il devienne ventriloque, se retrouve interné chez le bon docteur Merz avant d'être exilé au bout du monde, et d'échouer avec d'autres fous sur une île déserte... bientôt peuplée de fous. Au fil d'un récit drolatique, Hubert Haddad nous offre quelques réflexions insolites sur la folie, agrémentées de nombreux dessins. Un univers poétique et loufoque.

Le ventriloque amoureux

"Mister Splitfoot, si tu y es, frappe deux fois !" Qui se souvient de l'incroyable destin des sœurs Fox, ces deux fillettes de l'Amérique puritaine qui, par une nuit de mars 1848, en réponse aux bruits répétés qui secouent leur vieille ferme, inventent le spiritisme comme on joue à cache-cache ? Kate, d'abord, sorte d'elfe à la fois espiègle et grave, pleine de fantaisie et de mystère, Margaret, fascinée par la médiumnité de sa petite sœur, et enfin Leah, de vingt ans leur aînée, qui, avec l'aide de financiers de Wall Street, rêve de fonder un empire à partir de ce nouveau jeu de société un rien macabre... Avec Théorie de la vilaine petite fille, Hubert Haddad revisite, dans un style ample et endiablé, un demi-siècle de la folle Amérique, celle du libéralisme naissant, des sectarismes et de toutes les utopies. Il nous offre un roman facétieux, jubilatoire, émouvant, dont on ressort étourdi et joyeux, avec en tête la ritournelle d'un negro spiritual ou d'un vieux folksong.

La vie ordinaire d'un amateur de tombeaux

Résumé

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