Le Milieu du jour

Yvon Rivard

Publié par Boréal

327 pages

Résumé

Dans cette suite aux Silences du corbeau, écrit il y a 10 ans, Yvon Rivard exprime sa vision singulière de la littérature à travers un personnage d'écrivain qui est aussi son alter ego. Déchiré entre les deux femmes qu'il aime – son épouse Françoise et sa maîtresse Clara –, le narrateur l'est aussi entre l'écriture et la vie. Homme de doutes, il se sent écartelé entre les impératifs du corps et ceux de l'esprit, entre le désir de rester enfant et l'infaillible sensation de vieillir. Il tente de fuir en Italie, dans le Maine, en Floride, se réfugie dans la lecture ou se perd en divagations sur le temps qui passe, ce milieu du jour déjà complice du crépuscule. Il s'absente de sa propre vie. Invité à Turin pour disserter sur la littérature québécoise, il s'interroge sur une étudiante sceptique : Pourquoi suivait-elle des cours de littérature ? Que lisait-elle ? Probablement des romans qui racontent de vraies histoires avec un début et une fin, et des personnages qui ne se demandent pas à chaque page s'il y a une vie avant la mort mais plutôt quels vêtements ils devraient porter, quelle quantité d'ail mettre dans la vinaigrette, à quelle heure commence le film, l'amour, la jalousie, la haine. Dans ce roman qui a reçu le grand prix du Livre de Montréal, l'humour affleure, mais le ton reste grave. Le narrateur doit faire face à ses responsabilités, rester cloué au réel, comme dit Clara, témoin impitoyable. Transformant l'ironie en autodérision, Yvon Rivard tente de modifier un archétype de la littérature québécoise : l'écrivain impuissant devant la page blanche, fuyant à l'étranger mais prisonnier de lui-même et obsédé par la mort. Son héros rêve d'une écriture transparente et voudrait que [son] cahier soit comme une fenêtre, qu'il n'y ait plus d'obstacle entre [lui] et les choses, les êtres. Yvon Rivard a reçu le prix du Gouverneur général pour Les Silences du corbeau et a remporté le prix Gabrielle-Roy pour son recueil d'essais Le Bout cassé de tous les chemins. --Raymond Bertin