John Coltrane

Jazz

Raymond Queneau ? Auteur des Exercices de style et de Zazie dans le métro, bien sûr. Ou encore fondateur de l'OuLiPo (Ouvroir de la Littérature Potentielle)... Mais c'est aussi un grand poète. Et «si tu t'imagines» que la poésie de Queneau est moins acrobatique que le reste, «ce que tu te goures» Lecteur, ce que tu te goures...Sans peur de jongler avec pinceaux, pastels et crayons, Louis Joos donne une interprétation forte et personnelle d'une sélection de près 70 poèmes où l'humour, les parodies et les jeux de mots côtoient la mort, l'histoire, la philosophie et l'art poétique. Tout ce joyeux monde dialogue en mots et en images dans un univers où tout est potentiellement possible.Le plus savant des mystificateurs, le plus gai des érudits nous étonne, nous charme et nous surprend, toujours. Louis Joos nous emporte à travers la puissance évocatrice de son dessin. Le bonheur est double.

Raymond Queneau: poèmes

Paul Verlaine, à la mort de Leconte de Lisle, fut élu par 77 de ses pairs au titre vacant de "prince des poètes". C'est dire si l'homme tourmenté qui mourut presque abandonné de tous, sans le sou et accablé d'une longue maladie, avait produit une œuvre renommée et marquante ! De Verlaine, on ne retient souvent que sa liaison tumultueuse avec Rimbaud, la conséquence qu'elle eut en le menant en prison et quelques emblématiques poèmes gorgés de langueur comme les Romances sans paroles, la Chanson d'automne et ses célèbres "sanglots longs des violons" ou encore Mon rêve familier (extrait de Mélancholia). Mais Verlaine mérite mieux ! Il faut s'y replonger pour en redécouvrir toute la force, l'écho novateur, le mysticisme autant que le sens de la musicalité, du tableau de genre (comme son démarquage de Watteau dans Les Fêtes galantes)... A travers une sélection d'environ 70 textes, c'est toute l'œuvre de l'éternel malheureux qui est revisitée dans toutes ses facettes, toutes ses richesses, méconnues ou par trop reconnues ! Forte, vive, nerveuse, propulsant le noir autant que le rouge avec vigueur, l'illustration de Louis Joos habille les vers de cet "art poétique" verlainien. Une complicité particulièrement "émotionnelle" est née de cette association entre les mots et leur répondant pictural pour le plus grand plaisir de tous nos sens que ces deux artistes mettent en éveil de manière puissante.

Verlaine - Poèmes illustrés par Louis Joos

Monsieur Henry est pianiste sur un paquebot reliant l'Europe aux Etats-Unis. Il lui arrive de jouer à New-York ou Philadelphie , mais malheureusement la Première Guerre Mondiale l'empêchera d'y mener une carrière. Des années plus tard, on le retrouve professeur de piano à Bruxelles. Il enseigne cette discipline à son fils, Louis qui vient le voir chaque mercredi. Après la leçon, Henry emmène son fils dans un bar où il retrouve quelques connaissances. L'ambiance est à la nostalgie, aux souvenirs un peu rances d'un âge d'or disparu. A sa mort, Louis hérite de son piano. Etudiant aux Beaux-Arts de Bruxelles, Louis rencontre Bud Powell, le célèbre jazzman. Il découvre combien l'artiste peut être différent de sa musique. Des années plus tard, Louis se rend à New-York à la recherche de ses racines familiales. Par courts chapitres, Louis tisse la toile de deux vies, celles de son père et de la sienne.

Un piano

Une vie silencieuse

Né en 1896, Antonin Artaud était un créateur protéiforme : il fut poète, acteur, metteur en scène, scénariste, dramaturge et dessinateur. Surréaliste très engagé dans les années 1920, il se voua également intensément à la réflexion sur le théâtre, comme le révèlent entre autres les textes publiés dans Le Théâtre et son double et son travail avec Dullin, Vitrac, etc. Le grand voyageur (Mexique, Irlande,...) qu'il était fut arrêté dans sa course par un internement en hôpital psychiatrique qui lui coûta dix ans d'une vie pourtant courte. Il décéda en 1948, à 52 ans. Il laisse une œuvre très vaste, en grande partie composée des lettres écrites de l'asile mais aussi des célèbres Van Gogh ou le Suicidé de la société et Pour en finir avec le jugement de Dieu.
Génie dans tout ce que le terme contient dans son acception de folie, d'imagination, de recherches qui fusèrent en tous sens, il créa un langage ainsi qu'une forme de pensée hermétique autant qu'archiréaliste, surréaliste autant que scatologique, etc.
Contrecarrant tous les tabous, il a ouvert le champ des possibles vers un infini qui ne cesse d'interpeller, de bouleverser à chaque nouvelle plongée dans son univers littéraire. Relire Artaud, c'est tout redécouvrir, tout remettre en question,
c'est accepter d'être emporté dans un tourbillon. Cet ouragan de folie, Louis Joos, qui illustre les textes de ce florilège avec force et abstraction, nous y accompagne, nous y promène avec une délectation étincelante, qu'Artaud n'aurait pas récusée ! Un livre fort en poésie et en fougue ; haut en couleurs et en mots qui ne se voilent pas mais éclaboussent la
page autant que nos esprits !

John Coltrane

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