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Journal de Victor de Balabine, secrétaire de l'ambassade de Russie : Paris de 1842 à 1852 | Victor de Balabine
Journal de Victor de Balabine, secrétaire de l'ambassade de Russie : Paris de 1842 à 1852 | Victor de Balabine

Journal de Victor de Balabine, secrétaire de l'ambassade de Russie : Paris de 1842 à 1852

Publié par Emile-Paul Frères

312 pages

Résumé

Texte de Paul Huetz: Mai 1842. Lorsque Victor de Balabine prend son poste de secrétaire d’ambassade à Paris, les relations franco-russes sont des plus médiocres. Le champion de l’autocratie qu’est Nicolas Ier goûte fort peu la politique libérale du Roi des Français. De son côté, la France ne pardonne pas à la Russie la répression du soulèvement de Pologne. De part et d’autre, les ambassadeurs ont été rappelés, et les deux puissances ne sont plus représentées que par des chargés d’affaires. Pour autant, ces relations orageuses entre les gouvernements n’empêchent pas certains Russes, aristocrates fortunés pour la plupart, de voyager et de séjourner en France. Les lettres de Balabine à sa famille, écrites en français, sont un témoignage passionnant sur cette petite communauté.Les Russes à Paris… À ces mots, un Français d’aujourd’hui imagine volontiers l’irruption d’invités bruyants et incontrôlables, capables de bouleverser en un instant le bel ordonnancement de la vie parisienne, mais aussi, en dépensant des fortunes sur un coup de tête, de faire le bonheur des commerçants locaux… Ces représentations ne sont pas nouvelles, et Balabine s’amuse ainsi en septembre 1842 de l’effarement que suscite l’arrivée de ses compatriotes : « Il pleut, dépleut, et repleut sans discontinuer ; gris, froid, humide, crotté : voilà actuellement Paris ; rhume, toux, catarrhe, voilà ses habitudes. Et quelle est la cause de cette bise précoce, sinon l’invasion des Russes ! A tout moment, clac, clac, et l’on voit s’arrêter devant l’hôtel deux ou trois berlines pyramidales, écrasées sous le poids des vaches et des malles, noires ou jaunes, et dans ces arches patriarcales, des familles entières, enfants, nourrices, bonnes et le diable et son train… »Pour la plupart, ces arrivants sont des familles de la haute aristocratie venues passer l’hiver à Paris. Ils trouvent généralement à se loger sur la rive droite, vers la rue de la Paix, la rue de Rivoli ou le boulevard des Italiens. Quoique depuis 1834 le séjour à l’Etranger des sujets du Tsar soit limité à cinq années, il semble que certains aient été autorisés à rester plus longtemps, comme ce vieux viveur de Toufiakine, qui meurt en 1845, « et que le peuple même connaissait à cause de sa petite tête penchée et de ses jockeys rouges à Longchamp ». […]

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