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Amusements de mécanique | Suzanne Doppelt
Amusements de mécanique | Suzanne Doppelt

Amusements de mécanique

Publié par P.O.L.

80 pages

Résumé

À peine arrivés dans une pension de famille villageoise, le narrateur Witold et son compagnon Fuchs tombent sur un oiseau mort qui pend au bout d'un fil. Ce n'est que le début d'une série « d'indices » que les deux compagnons vont chercher à décrypter. Cosmos, ce magnifique pseudo-roman policier, de Witold Gombrowicz, qui se décrit là comme un « déchiffreur de nature morte », sert de prétexte à ce livre, Amusements de mécanique, qui tourne autour, et plus précisément autour de ce tableau qui se peint, se compose et se décompose au fur et à mesure du récit, non pas un tableau de chasse, mais plutôt une fresque ou un théâtre traversé et saturé de signes qui se combinent indéfiniment entre eux, discontinus et paradoxaux, la même tâche sans fin à laquelle les deux détectives en herbe se confrontent, un réseau mouvant aux multiples connexions qu'ils parcourent en tous sens, furieusement et de façon obsessionnelle. Il s'agit bel et bien d'une enquête paranoïaque, une tentative vaine de débrouiller ce soi-disant monde extérieur, un véritable rébus, et « d'organiser le chaos ». C'est l'impossible récit de ce qui fait et défait la « réalité », l'impossible récit d'un secret qui le restera, l'intrigue n'étant qu'un prétexte. Mais c'est avant tout une enquête pour l'oeil, avec toutes les questions que cela pose : que voit-on et comment ? D'où voit-on et de quel point de vue ? Ne voit-on que ce que l'on regarde, etc. ? Aucun regard ni interprétation définitifs, pas de monde hors de l'observateur, le paysage et tout ce qu'il contient est contingent, soumis à de multiples métamorphoses. De livre en livre, c'est sans doute la même préoccupation pour Suzanne Doppelt, la même idée fixe qui revient sous des angles variés. Une fois de plus, il faut tirer les leçons des anamorphoses, selon le lieu où je me tiens et regarde, je ne verrai pas la même chose, une astuce technique peut changer la donne de fond en comble. Ce livre est un peu le 3e volet d'un triptyque : dans Lazy Suzie, P.O.L, 2009, il était question des tableaux à secret que sont ces anamorphoses, dans La plus grande aberration, P.O.L, 2012, d'un tableau pour une part impénétrable. Même si elle est parfois fatigante, la mécanique du corps et de l'oeil qui le contient et inversement peut être un sacré amusement.

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