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Les drogues, une passion maudite | Emmanuelle Retaillaud-Bajac
Les drogues, une passion maudite | Emmanuelle Retaillaud-Bajac

Les drogues, une passion maudite

Publié par Découvertes Gallimard

128 pages

Résumé

Haschisch ou marijuana, cocaïne, héroïne, LSD, ecstasy, crack, amphétamines ...Il n'y a pas de société sans drogue, il n'y en a jamais eu. Depuis la plus haute Antiquité, les hommes ont utilisé des plantes " magiques " cannabis, opium, coca pour leurs vertus sédatives, hypnotiques, stimulantes, thérapeutiques mais aussi pour communiquer avec les esprits. Ces usages traditionnels, rattachés à une puissante symbolique religieuse et sociale, restaient très encadrés et maîtrisés.Ce rapport à la drogue est brutalement modifié à partir de la fin du XVIIIe siècle. Se développe alors un marché international de la drogue qui se transforme en marchandise particulièrement rentable et une consommation hédoniste de masse apparaît. En Asie du Sud-Est, l'opium est au coeur de l'économie coloniale et de la guerre commerciale que livrent les compagnies britanniques en Chine. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la drogue envahit le marché chinois et le nombre de fumeurs réguliers y est estimé à 20 millions. Au cours du XIXe siècle, l'industrie chimique isole les principes actifs (alcaloïdes) de l'opium (morphine, héroïne), et de la coca, cette feuille mâchée depuis des temps immémoriaux par les Indiens du Pérou (cocaïne). La morphine, le plus puissant antalgique jamais maîtrisé, s'affirme comme le plus sûr auxiliaire d'une médecine conquérante. Ces propriétés thérapeutiques font exploser la demande de drogues médicales. Le laudanum, teinture d'opium à base de vin et d'épices ou le vin Mariani, à base de coca, deviennent les remèdes à tout faire des pharmacies domestiques.Artistes et écrivains expérimentent les paradis artificiels. Dans ses Caressions d'un mangeur d'opium anglais publiées en 1821 l'écrivain Thomas de Quincey valorise l'opium comme un puissant modificateur de conscience qui libère l'imagination créatrice. S'ouvrent des décennies de consommation littéraire et mondaine : opium, morphine, cocaïne ou héroïne séduisent Théophile Gautier, Robert Desnos, Freud, Artaud, Michaux et bien d'autres. Mais la médecine met en évidence les ravages physiques et l'enfer de la dépendance induite par une consommation régulière de certaines drogues. La "toxicomanie " devient un problème de santé publique qui requiert l'attention du législateur. La prohibition se met en place. Ainsi, en France, la loi de 1916 détermine la liste des substances illicites ou " stupéfiants " : cannabis, coca, opiacés et tous leurs dérivés synthétiques. Les premières mesures prohibitionnistes vont de pair avec l'explosion du trafic international et de la consommation.Les années 1960 et 1970 marquent une nouvelle étape dans l'histoire des drogues qui remportent auprès de la jeunesse un succès sans précédent. Le LSD, redoutable hallucinogène, devient la drogue emblématique de la contre-culture incarnée par la Béat génération et ses fondateurs : Thomas Huxley, Timothy Leary et Allan Ginsberg puis de la vague hippie et du rock psychédélique. Les vedettes de la pop music paient un lourd tribut : Janis Joplin, Jimi Hendrix, Jim Morrison et bien d'autres meurent prématurément. Les raves parties, où l'ecstasy a remplacé le LSD, renoueront dans les années 1990 avec ces grands rassemblements.Outre la consommation de drogues " dures ", la palette des drogues de synthèse s'enrichit de façon effrayante et le cannabis est la drogue douce à la mode. Face à ce phénomène de masse, rares sont les pays qui évitent le " tout répressif " et s'engagent dans la vole dune légalisation partielle.Depuis les années 1930, le crime organisé règne sur le marché de la drogue : mafia italo-américaine de Lucky Luciano, cartels sud-américains... L'économie de la drogue est aujourd'hui mondiale et intégrée à l'activité de puissantes organisations criminelles qui font prospérer leur commerce en corrompant les politiques... quand elles ne financent pas les guerres de 1a planète, comme celle du Kosovo en 1999.Jamais la communauté internationale n'a déployé autant de moyens pour lutter contre la drogue. Pourtant force est de constater la faible efficacité de son action. Les drogues, toujours plus diverses, toujours moins chères, ne disparaîtront pas. Reste un problème de société à traiter à l'échelle mondiale.

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