Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

Loire

Onze plus une

Lorsque naît le XXe siècle, la région de Saint-Etienne a acquis ses principales caractéristiques. C'est une région urbaine, où la route nationale 88 fait office de Grand'Rue sur 32 kilomètres, d'est en ouest, entre Rive-de-Gier et Firminy, Saint-Etienne est, alors, la septième ville de France avec ses 160 000 habitants employés principalement dans l'industrie.
Jean Tibi s'est porté rétrospectivement aux côtés des opérateurs de cartes postales et autres photographes de revues illustrées des décennies 1900-1920. Ils rencontraient plus de sorties d'usines que de foires à bestiaux. A l'affut du pittoresque, ils assistaient surtout à l'établissement de modes de vie résolument citadine jusque dans les loisirs, les attaches avec la ruralité originelle se diluaient progressivement, même si les mentalités restaient imprégnées du terroir. Le Stéphanois de 1910 parlait patois au quotidien, mais il se déplaçait avec aisance en tramway électrique. Il s'habillait le dimanche pour aller manger la friture au Pertuiset, jouer aux courses à l'hippodrome de Villars ou respirer à son aise à la Jasserie du Pilat. Un livre pour savoir d'où l'on vient, pour comprendre ce que l'on est quand on se dit Stéphanois, Appelou, Couramiaud ou Ripagérien.

Le Pays Stephanois 1900-1920

Le Pays Stéphanois, 1900-1920

Jean Tibi, après le succès du Pays stéphanois, 1900-1920, Mémoire d'hier, s'est attaché à réhabiliter les charmes du Forez du début du XXe siècle, trop mis à l'écart à son goût, dans l'ombre de l'industrielle et industrieuse Saint-Étienne. Les Forésiens des années 1900 étaient réticents à l'idée d'abandonner leurs traditions pour adopter le mode de vie frénétique des grandes cités. Mais, ainsi que les 326 cartes rassemblées ici le montrent, cette tradition était le terreau du progrès. Les foires mélangeaient fête et commerce et apportaient dans chaque village la nouveauté, les paysans se rassemblaient chaque été autour des premières batteuses dans d'épuisants mais réjouissants travaux en commun, les sources thermales connaissaient un succès grandissant, le feutre et la soie recouvraient les Montagnes du Matin. Jean Tibi, patient archiviste du temps passé, retrace une époque qui prenait le temps de vivre.

Le Pays Forezien, 1890-1930. Memoire D'Hier

ONZE PLUS UNE: Une curieuse façon de suivre les femmes dans la rue, le pouvoir désintégrant de certains mots, des oiseaux témoins d'un meurtre passionnel, l'Atlantide retrouvée, des rochers ruiniformes rendant la justice, un sosie plus vrai que son modèle, un ermite fanatique de la ceinture de sécurité, l'effet-retour d'un empoisonnement, le martyre des maigres dans le monde futur, le retour télévisé de Moïse, les hallucinations d'une aveugle : Jean Tibi propose ici onze nouvelles que l'Ange du bizarre cher à Edgar Poe effleure de son aile, où le polar détourne la science-fiction, et réciproquement. Des histoires étranges, écrites avec un incertain sourire qui met en doute jusqu'au caractère inéluctable de leur chute. De sorte qu'une nouvelle supplémentaire s'imposait. PLUS UNE, et la douzaine est atteinte ! Mais celle-là surprendra autant que les onze autres réunies et pour cause : elle les transforme.

Onze Plus Une. Nouvelles D'Un Incertain Sourire

Jean TIBI, journaliste honoraire après une carrière consacrée, pour l'essentiel, à la presse quotidienne stéphanoise, est issu d'une lignée de mineurs de fond. Son trisaïeul, venu du Piémont, trois arrière-grands-oncles, son grand-père, le furent, ainsi que plusieurs oncles et cousins. Avec, pour faire bonne mesure, une ou deux trieuses de charbon - des clapeuses au cœur d'or dans une main noire.
Car, nous dit-il, la véritable richesse de la Mine, dans la Loire comme partout ailleurs, ce sont les hommes - et les femmes. " Ils ont été des milliers à entrer en lice, les obscurs, déjà entrés dans la légende, ces galibots de treize ans au visage émacié, exténués par une longue journée de travail ; ces clapeuses aux lèvres bleuies par la bise hivernale, aux mains rongées par le contact des schistes tranchants ; ces mineurs de puits, hâlés en équilibre instable dans un cuffat brinquebalant ; ces boweteurs enfarinés par la poussière de grès, qui n'avaient que la pointerolle pour attaquer le rocher : tous ces personnages un peu fantomatiques... "
C'est ainsi que Maurice Roux évoquait avec émotion cette " armée des ombres ", dont Jean Tibi nous fait découvrir la vie quotidienne, à travers des documents exceptionnels, réalisés le plus souvent en situation et qui prennent aujourd'hui valeur de témoignages irremplaçables de cette aventure humaine exceptionnelle.

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Résumé

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