La parole en chantant

On nous ment. On nous ment sur tout et depuis toujours. Quand nous commençons à suspecter quelque chose, à entrevoir une omission, un mensonge ou une vérité camouflée dans un discours officiel, on nous traite de fou. D'hurluberlu, de doux dingue. Voire d'extrémiste ou de nazi. Car il faut être tout cela à la fois, n'est-ce pas, pour prétendre que les extraterrestres dirigent le monde ? Ou que l'ancien président des Etats-Unis était un batracien ? Que les rosicruciens souhaitent l'anéantissement de l'humanité? Les Juifs, son asservissement ? Qu'une pandémie a été créée de toutes pièces dans un laboratoire ? Quand Stéphane Limbres s'enferme dans sa salle de classe avec ses vingt-cinq élèves et menace de les abattre si on ne l'écoute pas enfin, la vérité se fera-t-elle ? Voyage dans la tête d'un complotiste. Thierry Maricourt choisit la forme d'un roman pour traiter d'un sujet d'actualité. Il laisse à peine le lecteur reprendre sa respiration, et le résultat est étonnant.

Hautes conspirations - Les théories du complot

Il y a dans Miel de neige le regard émerveillé de l'enfant, mais aussi son regard suspicieux, le désir de chanter et la rage de se taire, la révolte et la candeur, le besoin d'amour et l'inassouvissement, la quête de l'être et le refus de l'avoir. Et la musicalité sourde des "chants désespérés" qui, nous a-t-on appris, hélas, seraient les plus beaux. Il y a surtout, à chaque instant, le murmure de source de l'insoumission qui fait pièce au désespoir...(extrait de la préface de Jean-Claude Pirotte).

Miel de neige

« La littérature anarchiste mériterait toute une étude », écrivait Michel Ragon. Cette étude, la voici, qui, de Jules Vallès à Henry Poulaille, de Louise Michel à Augustin Gomez-Arcos, rend compte de la richesse et de la vitalité du courant libertaire dans la littérature française. Se défiant des « étiquettes », refusant toute subordination à une idéologie, les écrivains libertaires sont convaincus de la fonction sociale et politique de l'art. La mission de l'écrivain est de troubler le lecteur, d'induire le doute à l'encontre de l'ordre établi. Par le biais des genres littéraires les plus divers, le roman bien sûr, mais aussi le théâtre, la poésie, le pamphlet, ils s'attachent à « réveiller les énergies », selon le mot d'Henry Poulaille. Qu'ils soient reconnus, comme Octave Mirbeau ou Albert Camus, méconnus comme Eugène Bizeau ou Maurice Joyeux, ces auteurs sont unis par leur commune répulsion de l'autorité et de l'injustice. A travers des thèmes récurrents et cruciaux : la guerre, le travail, l'utopie, l'enfance, ils veulent s'adresser d'abord aux défavorisés. « Avec les pauvres toujours », écrivait Séverine.« Une belle synthèse d'un mouvement littéraire dont l'inspiration antiautoritaire garantit la vivacité. » Le Magazine Littéraire

Histoire de la littérature libertaire en France

1905. 9 janvier, Marseille. Dans une chambre de l'Hôtel Oasis s'éteint Louise Michel, pédagogue passionnée, icône de la Commune de Paris, exilée involontaire en Nouvelle-Calédonie, polygraphe impénitente, militante infatigable... 2005. Douze auteurs d'aujourd'hui rendent hommage à celle qui proclamait : " J'appartiens tout entière à la Révolution sociale ". Louis Michel, notre contemporaine.

Hôtel oasis

Stina, petite fille à l'allure aussi timide qu'espiègle débarque un beau jour dans une classe, au fin fond de notre pays, et le narrateur, d'abord âgé d'une dizaine d'années, ne voit plus le monde que par elle. Contrairement à ce que pensent certains de ses camarades, qu'elle soit noire n'est absolument pas un souci. Elle va l'entraîner dans son sillage, quelque peu malgré elle, et même lorsque tous deux vivront leur vie chacun de leur côté, elle comme illustratrice pour des livres destinés à la jeunesse et lui comme "écoterroriste" les sentiments qu'ils se portent depuis leur première rencontre perdureront. Jusqu'à ce qu'à ce que les policiers s'interrogent sur sa part de responsabilité dans la tragédie qui va emporter Stina.

Stina - Occasion

Du bout de la langue, elle goûte un flocon de neige. Le froid, ce froid-là, devient la couleur blanche. Un froid vif, sévère, un froid sec peut-être. Elle dit depuis, quand elle frisonne, que le paysage est blanc : ses deux frères comprennent. Ils vont chercher un pull, le lui enfilent. Ils ont des gestes doux. Voilà comment débute ce voyage au pays des couleurs retrouvées. Au fil des pages, une fillette aveugle partage son interprétation des couleurs et son monde intérieur. Un monde nourrit de senteurs, de sons, d'impressions et de sensations très riches. L'auteur, Thierry Maricourt anime de nombreux ateliers d'écritures avec des publics différents et dans des lieux divers. Il rencontre ainsi de nombreuses personnes et les aide à mettre sur le papier leurs histoires, leurs émotions, leur ressentis. Ayant travaillé avec de jeunes enfants mal voyants et aveugles, c'est de là qu'est née son envie d'écrire l'histoire des couleurs retrouvées. Il ne restait plus qu'à lui accorder des images aussi légères et subtiles que le texte, c'est chose faite avec les illustrations de Tajtanan Mai-Wyss, jeune illustratrice d'origine suisse dont c'est le deuxième livre à paraître en France après Les moutons écossais paru à l'Atelier du poisson soluble.

La parole en chantant

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