La trilogie originale de Star Wars opère une véritable refondation du genre où elle s´inscrit, le « Space Opera ». Elle recombine en une synthèse originale les motifs et les thèmes mais aussi l´iconographie et les enjeux narratifs et idéologiques. Pour comprendre cette somme qui a défini une nouvelle époque de la culture populaire, il faut retracer la longue route qui mène des "pulps" et des "serials" à Tatooine et l´Étoile Noire, celle-là même qu´entreprit le jeune George Lucas, né, ironiquement l´année même où le terme « space opera » reçoit son intronisation dans la "Fancyclopedia de Jack Speer (1944)". Ce terme allait présider à son Grand oeuvre...

Star Wars : la refondation du space opéra

" Veillé-je ? Rêvé-je ? " Cette question hante maints héros et héroïnes, du roi Mou au Néo de la trilogie Matrix, en passant par le Beddredin Hassan des Mille et une Nuits, les amoureux égarés du Songe d'une nuit d'été et le Ségismond de La vie est un songe. Elle infiltre aussi la métaphysique de Tchouang-tseu à Descartes, des Upanishad à Pascal. Issue d'apologues hindous et taoïstes, la comparaison entre la veille et le songe accompagne de façon étonnante l'évolution de l'histoire culturelle occidentale, des doutes sceptiques jusqu'au triomphe du christianisme, du Moyen Age à la Renaissance, des vertiges baroques à la " révolution scientifique " et jusqu'au désenchantement du monde contemporain. Traquant cette étrange " tentation de l'Occident ", le lecteur est amené à se plonger dans le labyrinthe de croyances religieuses, idées philosophiques et récits littéraires qui vont de l'orthodoxie à la marginalité la plus excentrique. Il découvre ainsi des œuvres étonnantes, des exempla médiévaux aux pièces du " théâtre de la vie rêvée ", mais aussi relit, dans une lumière nouvelle, plusieurs textes canoniques, du Quichotte aux Méditations Métaphysiques. Au terme de ce voyage on mesure, enfin, la part d'ombre que recouvre l'affirmation - toujours ambiguë - de la catégorie du Réel dans la modernité occidentale.

La vie comme songe ? Une tentation de l'Occident

Amours, rèves, révoltes, sexes, drogues, suicides, alcools, rencontres, sommeils, bagarres, bordels, bars, mythes, guerres, manifestes, articles, poèmes, communisme, romans... Ainsi commence l'invitation d'Antonio Dominguez Leiva à le suivre pour un voyage dans les vies surréalistes. Loin de vouloir faire une étude de ce mouvement riche en productions et en éclats de toutes sortes, l'auteur veut avant tout nous rendre spectateur intime et privilégié de ces rencontres et de cette période. Ce voyage dans le temps, cet hronologiquement, nous emmène de lieux en lieux, de villes en pays, de dancings en bars, d'hâvre de paix en champ de bataille ; riche d'anecdotes, il est très documenté mais se veut accessible même au néophite, au simple curieux ! Évadez vous et retrouvez l'essence première de ces humeurs insolites!

Sexe, opium et charleston. Les vies surréalistes (de 1920 a 1925)

Rire d’un film à cause de ses défauts techniques, de ses acteurs médiocres ou de l’incohérence de son scénario est une activité ludique que les initiés qualifient de nanarophilie. Le présent essai dresse le portrait de ce phénomène contre-culturel et de la relation particulière qu’il maintient avec le cinéma. Tout en se référant à ses propres souvenirs de visionnements psychotroniques, l’auteur y raconte également l’histoire de cette cinéphilie déviante qui fétichise le médiocre et vénère l’excentrique.Une invitation à plonger dans un univers peuplé de grosses bestioles, de robots en plastique et de soucoupes volantes !

Eloge de la nanarophilie

Malgré l’éclat légendaire de son nom, Messaline reste une grande inconnue que tous croient connaître. C’est pourtant à un voyage véritablement extraordinaire que les discrètes, mais fascinantes, traces de l’impératrice nous invitent. Personnification d’un vice, la luxure, et du genre féminin, Messaline est peu à peu devenue un des principaux mythes érotiques de l’Occident jusqu’à incarner la plus sulfureuse des femmes fatales. Fusion vivante de féminité et sexualité mais aussi d’Éros et Thanatos, Messaline occupe une place de choix, même si bien souvent occultée et souterraine, dans l’imaginaire occidental qui en est à la fois rebuté et envoûté. Elle-même marginale, elle aura hanté la lisière des « mauvais genres », alimentant une poétique du mauvais goût (du kitsch à l’obscène, en passant par la comédie vulgaire), mais aussi des œuvres fortes en marge du canon, obsédées par sa présence enchanteresse (Sade, Jarry, Casanova, Graves, etc.). Elle règne ainsi sur de vastes pans de notre imaginaire culturel, des opéras baroques aux romans archéologiques de la fin-de-siècle, des manuels sexologiques aux nympho-romans les plus pulp, de l’historiographie aux pornopéplums de la révolution sexuelle. Traçant par sa scandaleuse présence une traînée de stupre s’étendant de l’Antiquité jusqu’à notre paradoxale hypermodernité, elle relie dans une perspective souvent étonnante les dessous de la tradition classique qui ne nous a jamais réellement quittés, et, plus important sans doute, elle dessine en creux l’histoire de la répression du désir féminin et, partant, de la féminité elle-même.De là son triomphe inattendu dans nos sociétés post-disciplinaires, qui croient en avoir fini avec elle mais sont toutes entières fascinées par la splendeur dévergondée de ses lointaines héritières, les néo-nymphos qui, de la musique pop au porno hard sillonnent la culture de masses du Village Global. Dans cette disparition paradoxale qui se lit comme un triomphe sans égal, affranchie de la damnatio memoriae qui pendant deux mille ans avait couvert son image d’opprobre, Messaline aura-t-elle enfin trouvé le bonheur ?

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