" Champs linguistiques " crée un nouvel espace de réflexion sur tous les aspects du langage en éclairant la recherche contemporaine en linguistique française, sans a priori théorique et en ne négligeant aucune discipline. Pour les linguistes professionnels : une occasion de donner libre champ à leurs recherches. Pour les amoureux de la langue : une manière d'élargir le champ de leurs connaissances. Pour les étudiants : un outil de travail et de réflexion. Ferdinand de Saussure soulignait la multiplicité des disciplines qui prennent le langage pour objet, cherchant le point de vue organisateur qui ferait sens et cohérence. Question de la fin du XIXe siècle, cette interrogation n'est pas datée. Il s'agit au contraire d'en construire l'historicité, celle de la lecture des œuvres réputées fondatrices dans la linguistique moderne, des avatars de la représentation disciplinaire où le caractère opératoire des discussions intrascientifiques le dispute à toutes les déterminations institutionnelles et sociales qui fondent le contexte de chaque recherche. Examinant quelques champs essentiels de la pensée contemporaine du langage (la sémiologie, l'interaction), scrutant certains problèmes emblématiques des difficultés à tracer des frontières disciplinaires (relations entre le langage et le corps ; théorisation de l'écriture et du style ; émergence d'un domaine spécifique consacré à l'enseignement/apprentissage des langues), cet ouvrage se veut porteur d'une information la plus exigeante possible sur des débats dans les théories du langage qui ne cessent heureusement de se réactiver. Ce livre apporte une contribution à une possible histoire intellectuelle de la discipline " linguistique " depuis la charnière de la fin du XIXe siècle. Il s'adresse aux linguistes, aux historiens et aux spécialistes des autres sciences humaines tout en traçant les voies d'une approche didactique et réflexive pour les étudiants qui se destinent à la recherche.

Le langage et ses disciplines, XIXe-XXe siècles

Les débats concernant l'enseignement du français en France sont innombrables et multiformes. Ils
dépassent de très loin les limites d'une question technique et sont devenus « débats de société » où,
chacun ayant son mot à dire, les perspectives d'une avancée quelconque reculent sans cesse au profit d'alternatives très (trop) tranchées (modernité vs tradition ; laxisme vs exigence, démocratisation vs « massification », valeurs vs utilitarisme…) entre lesquelles on serait contraint de choisir. Or, ces « tenailles » permettent surtout de « prendre parti » sans avoir à définir vraiment ce dont on parle. La question des enjeux de l'enseignement du « français » ne parvient jamais à être posée au niveau d'ensemble où elle le devrait : les points de vue catégoriels l'emportent souvent dans les débats sur la prise en compte des médiations et des « formations de compromis ». Sont abordées ici les éléments d'histoire de la discipline et ses relations aux disciplines de référence, ainsi que le « terrain » comme cause, argument et alibi.

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