En pleine Slovaquie, un camion Molotova conduit par un soldat de l'Armée rouge, et brusquement un groupe de journalistes occidentaux, au détour du chemin. Affolement général des miliciens accompagnateurs. « Êtes-vous soviétiques, en définitive, ou bien allemands ? crie un reporter, aux prisonniers qu'on déménage dans la panique. « Souche allemande, mais nationalité soviétique ! répondent-ils, hurlant. Ils sont 300, 400 à crier... Avec, derrière eux, des centaines de milliers d'autres Germaniques d'origine, certains en Russie depuis Catherine II, mais qui brusquement veulent rejoindre la R.D.A. 2 millions exactement, et le scandale éclate, géant : le K.G.B. a-t-il, oui ou non ! volontairement « écarté », dans un camp étranger à l'URSS, 400 meneurs, jugés par trop dangereux ? 400, 10 000, un million, trois millions... Aux premiers opposants, se mêlent d'autres minorités. La terreur gagne les néo-vampires de Stalinskaïa, dont le Goulag s'effondrera dans les flammes et la fumée âcre des citernes d'acide chlorhydrique crevées.

Néo-vampires à Stalinskaïa

De certaines grèves françaises télécommandées par la subversion à celle qui éclate dans la plus grande mine de cuivre du monde, près de Salt Lake City : la distance qui sépare deux opérations « d'agit-prop », dont les responsables sont les mêmes. D. S. T. et F. B. I. alliés, par le biais de la Force M., entrent en guerre : arrêter les coupables, certes, mais si possible, et mieux : les liquider sans bruit. Cependant il y aura du bruit ; beaucoup de bruit. Et un troisième larron inattendu : les nouveaux services « d'Action » créés, depuis la carence de la C. I. A. aux États-Unis, par les Major Companies, encore appelées « Multinationales ». Davantage lorsqu'elles transportent ailleurs, avec leurs investissements en milliards de dollars, leurs équipes de tueurs internationaux spécialisés.

Flammes de cuivre

Noël 1972. Managua, au Nicaragua, est complètement détruite par un terrible tremblement de terre. Cela se présente comment, 3 ans et demi plus tard, une ville détruite ? Buildings à nouveau en place, grands magasins illuminés, activité reprise ? Voire... C'est très différent : du vide, encore du vide, toujours du vide. Aucune crevasse, pas même des ruines. Sur 16 kilomètres carrés, des rats, des trottoirs et des lampadaires neufs. (Plus, peut-être, un dictateur qui a dans l'idée de reconstruire la ville. Ailleurs.) Comment l'en empêcher ? Quand, depuis les Conquistadores et les bâtisseurs de cathédrales espagnols, disaient les Castristes, une capitale, par la grâce de Dieu est à cet emplacement, nul ne peut décider d'en changer. Et ce fut la guerre. Une guerre sourde mais sans pitié. L'on voulut même utiliser des sous-marins, jadis vendus à la ferraille par la France. Une vieille connaissance de la Force M., qui avait nom Diamante, s'en mêla. Sans compter une petite fille, à peine un peu garce, dont la vie, d'une façon ou d'une autre, devait finir dans une colline de caféiers brûlée de soleil, au-dessus du lugubre et gris lac Nicaragua hanté de requins d'eau douce.

Requiem pour Managua

Un hasard tragique a voulu que Claude Rank arrivât le 16 janvier 1968 sur l'aéroport de La Aurora, au Guatemala, au moment précis où l'ami qu'il venait voir - le colonel américain Weber - était abattu sous ses yeux par des terroristes. Arrêté, interrogé, fouillé par la police guatémaltèque à la descente même du Boeing en provenance de Miami, via Cuba, il était bien près de renoncer deux heures plus tard à écrire ce récit de « politic-fiction » pour lequel pourtant il avait traversé l'Atlantique. A 14 heures, alors qu'incendies, explosions, attentats faisaient rage dans la ville, il rencontrait l'un des proches de Miss Guatemala 1959, assassinée la veille à coups de gourdin par des extrémistes. A 16 heures, il décidait d'écrire malgré tout ce roman : LE SOLDAT DE LA AURORA. C'est une femme. Diamante... Dure comme lui, résolue, implacable, pilote de chasse à vocation de kamikaze. Une femme ? Mieux. Le symbole de la guerre sans pitié que mène actuellement l'Amérique centrale contre l'arbitraire de l'injustice des trusts, mais aussi contre la monstrueuse imbécillité d'un extrémisme bien opposé, certes, au premier mais trop politisé, féroce et vain pour qu'il apporte jamais autre chose que déception, misère, corruption et anarchie.

Le soldat de la Aurora

Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

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