Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

H moins cinq...

Soixante et quelques émigrés turcs travaillant en Allemagne fédérale, en goguette sur le lac de Constance, soudain des cris d'horreur, la catastrophe, et la certitude qui naît, à la sécurité militaire - ne croyez pas les journaux, elle existe toujours - que le drame est destiné à effacer de terribles traces... Il y a des survivants. Pourchassés, poursuivis implacablement en Bavière, dans l'Allgäu, filles étranglées, mutilées, et même un pauvre artisan poissonnier y passe. Comment imaginer que ces meurtres sauvages ont un rapport direct avec la défense de la vieille Europe ?

La vieille forteresse

Que feriez-vous si, petit professeur en chaire à Oxford, vous laissiez s'enfuir des rats auxquels vous auriez inoculé une très mortelle maladie tropicale ? Peut-être vous dépêcheriez-vous d'incendier votre laboratoire pour avoir la paix ? Mais si, hormis les rats fuyards, vous êtes affligé d'un chenapan de fils de dix-huit ans et d'une sour déjà mûre à l'exigeante sensualité... Le Dr Arnold, « Doc » piégé par le War Office avec l'aide d'une très incendiaire Suédoise, son fils dès le lendemain mystérieusement en route pour Oslo à bord d'un ferry, la poursuite s'annonce mouvementée ! De Stockholm à Istanbul, en passant par Prague et les mosquées roumaines, les... espions d'Europe accepteront-ils de se donner la main ? « Doc » et sa blonde compagne Ava vont de toute façon vivre un fichu été.

Le grand rush

- J'y étais, donc j'en parle en connaissance de cause, je vous prie de le croire ! » Cuisiné par l'immigration à Port-au-Prince, bloqué par la douane à Porto Rico, obligé de séjourner - au bon moment ! - à Saint Domingue par suite de la grève de pilotes de « Jets », bousculé par des émeutiers à Caracas, secoué par les tremblements de terre à Santiago, trimbalé de Curacao à Lima et à Rio par des congressistes déchaînés, j'ai poussé en touchant Orly un énorme soupir. Quatre heures plus tard, j'étais devant ma machine pour tenter de vous distraire avec tout cela. Quel métier ! »

La Libertad saute à Maracaïbo

Dans les centrales nucléaires françaises, une étrange agitation fait tache d'huile, travaux s'arrêtant, usines tout à coup en « panne », et grèves à répétition, souvent télécommandées à distance. Comment répondre à un plan de subversion, lorsque les choses sont difficiles à contrer en France, du fait de certains impératifs politiques, sinon par un autre plan de subversion ? Et c'est une nouvelle « Bataille d'Alger » qui débute, étrange et insidieuse, sans bombes ni O.A.S. comme 17 ans auparavant, pourtant pleine de mystères, semant morts et règlements de compte. Les petites hôtesses de l'air éventrées et d'anciens SS Nord-Africains de la sinistre Phalange n'y sont pas plus épargnés que les chefs du mouvement, de ce côté - ci ou de l'autre de la Méditerranée. Un combat à la « loyale » ponctué d'un coup bas inattendu.

Coup bas pour une grève

Six heures G.M.T.

Dans le sordide fascinant de Brooklyn, le rabbin lance un ultime adieu à l'ami Chaïm qui les a - si mystérieusement - quittés. Son oil ne quitte pas la belle Barbara, son corps est plein d'elle. Il psalmodie une dernière fois "Shalom, lé-hitraol, ô Chaïm !", et Boo-Boo prend la fuite, la peur au ventre. Son amant, Gé - vétérinaire breton raté - l'attend, c'est l'envol immédiat du couple traqué pour la France. Comment la si belle, sculpturale Juive américaine pourra-t-elle vivre au domaine, au sein de cette famille folle, qui l'acceptera dans cette Bretagne du soupçon, des brumes et de l'équivoque, où le père de Gé a été chef milicien ? Un jour, les mitrailleuses crachent, les soldats sont partout. Insolite, abominable guerre qui éclate, ponctuée des meuglements de milliers de bovins qu'on doit abattre : fièvre aphteuse, presque la peste médiévale dans les campagnes d'élevage. Mais est-ce la chance de Gé, un levier pour faire tourner le destin ? Boo-Boo, elle, croyait avoir touché le fond de l'enfer et de la misère à Brooklyn ; l'horreur cependant fond sur elle, la rattrape dans le domaine brusquement en proie à un paroxysme de démence.

L'abattage

Le monde africain des mines de cuivre vit des journées d'émeute. Une grève, la plus violente depuis l'accession du pays à l'indépendance, vient d'éclater. Mais le leader syndicaliste qui tenait tête au patronat local meurt : tout bonnement, tout naturellement : crise cardiaque. Il faut immédiatement le remplacer. La « Centrale » locale délègue un « spécialiste ». Qui va arriver ? se demandent les meneurs. Un anarchiste véhément, un révolutionnaire nihiliste, un tacticien de l'Action ? Las ! C'est une petite bonne femme bien faite, bien maquillée, parfumée, tirée à quatre épingles qui s'amène, lance aussitôt ses atouts : La grève ? Elle s'en moque. Cette fois, il faut aller plus loin, beaucoup plus loin... C'est à coups de bombes qu'on va agir. Dex et Prince, parachutés dans le Centre-Afrique, vont y vivre des jours redoutables ; ce « dynamitero », habillé par Courrèges, lorsqu'il ne porte pas la veste au col fermé « Mao », est le plus... explosif des adversaires qu'ils aient jamais rencontré !

Jolie dynamite

Au siècle des liaisons par radio V. H. F., n'importe qui intercepte n'importe quoi, et, étonnamment reste, pour la sauvegarde du secret, le bon vieux câble téléphonique. Surtout s'il est intercontinental et permet d'acheminer en même temps 117 conversations d'Alaska à Buenos Aires, de Washington à Santiago, et de Montréal à Bogota. Un câble ça se doit en ce cas de passer quelque part ; ça passe même n'importe où... Et quand il s'agit du grand câble intercontinental américain, il transite, bien entendu, par l'Amérique centrale. Restait à établir une « boîte ouverte ». Quatre Français « s'y collèrent », qui furent presque aussitôt massacrés. Quatre autres arrivèrent, et la guerre alors commença au Costa Rica.

Câble central interamerica

Au COTAM, Commandement du transport aérien militaire, une extraordinaire unité, la « 04 B/060», crypto limpide utilisé par l'auteur pour des motifs faciles à comprendre, véhicule tour à tour aussi bien le président de la République française que des « packs » renfermant des blocs nucléaires, têtes stratégiques réelles ou appareillage aux essais à destination de la Polynésie. Tout va bien jusqu'au jour où un réacteur saboté neutralise pour plusieurs jours à Singapour un chargement « COSMIC » que l'on attend d'urgence à Hao-Mururoa. Sarabande frénétique des services, inévitable KGB dans la course, et tout finira à bord du célèbre navire Port de Lumière au fond de la rade, dans la démence, une masse de carrier assenée à répétition par un exécutant fou, un médecin déchu, des convoyeuses de l'Air frôlant de près l'asile et la camisole de force.

Quatre packs dans les nuages

Les anges noirs

Qui se souvient encore des peuples de la Baltique et de leurs capitales occupées depuis un tiers de siècle, Riga, Memel, Tallinn ? « L'Europe nous a trahis, oubliés », s'indignent les Baltes. Pourtant, ce qui était impensable en U.R.S.S. comme ailleurs il y a encore cinq ans devient possible. Un baril de poudre qui n'attend que l'étincelle, disent certains... Pour l'Estonie, ce nouveau soleil qui se lève à l'Est aura la couleur du sang et du pétrole. La colossale poche de gaz naturel découverte par l'ingénieur Värdi peut conditionner l'économie balte pour le siècle à venir. Trois hommes et une femme pris dans les mâchoires d'un piège à l'échelle d'un continent vont se déchirer, se détruire, la haine croissant à mesure que les analyses démontrent la présence du gaz toute proche. Au fond d'un petit baraquement perdu au bord des marécages, le drame trouvera son apothéose ; une apothéose digne du temps de l'Atome qui nivellera les collines, creusera le lac, mêlant dans un même bain de sang hommes, femmes et enfants, traîtres et héros de la Résistance estonienne.

Le comité de Tallinn

Guerre à la paix !

La Nouvelle-Calédonie ? se plaint, véhément, Jo le Canaque. Pour vous, Hexagonais, c'est comme une gousse de petit pois perdue entre l'océan Indien et les Galapagos ! D'un bout de chez nous à l'autre pourtant, 500 Km, autant que de Marseille à Dijon ! Jo n'est pas tout à fait un Canaque-d'imagerie-de-missionnaire : il roule sport, drague et joue au tennis ou au squash aussi bien que de son 357 Magnum, au service de la Sécurité publique de Nouméa. Un service en révolution, quand nous débarquons aux antipodes : retranché dans un îlot désertique de la baie, un commando menace. Il semble disposer d'un terrible arsenal d'armes fraîchement volées. Dont, dit-on, des tourelles sextuples de 375 mm, orgues de Staline françaises, « conventionnel » de l'époque nucléaire. En face de l'île investie : la ville, l'aéroport local et surtout l'une des plus fantastiques et modernes raffineries de nickel du globe. Derrière le géant chantage, se silhouettent deux femmes, et parmi elles une féerique Germano-Mélanésienne dont le propre père représenta jadis, raconte-t-on, le Kaiser Guillaume, des Salomons en Nouvelle-Guinée. La première réaction qui nous vient alors est de dire : impossible.

Livres