" La poésie passe parfois à travers les pires horreurs de l'histoire, et permet d'éprouver malgré tout l'extase sur les décombres.
Lancer des passerelles entre la profondeur muette de l'homme et l'espace silencieux rend possible à la fois une écoute intérieure et un regard panoramique jeté sur le monde extérieur, qui autrement nous échappe. Les poètes ressemblent à ces chevaux de halage que j'ai vus remonter le cours du Rhin dans mon enfance : ils soufflent et ils souffrent, mais obstinément ils marchent en traînant leurs bateaux chargés de charbon ou de graviers jusqu'au terme du long voyage de la vie. La poésie, comme la musique qu'on devine dans le texte original hébreu de la Bible sont, à mes yeux, des tremplins, des relais venus du fond de notre passé pour nous aider à rebondir à notre tour dans la vie inconnue. "

Le fin murmure de la lumière - (Entretiens, essais nouveaux, 2006-2008)

"Ô visage des profondeurs, incestueuse glaise : / Lorsque la parenté du Sixième Jour / Dilate en notre solitude un coeur universel / Heureux qui se découvre identique aux étoiles / Après ce long cheminement sous la voûte du monde." L'auteur adjoint à cette oeuvre animée d'un souffle qui se renouvelle sans cesse, le récit des événements à la fois personnels et historiques qui ont engendré et nourri jadis l'oeuvre en gestation.

La lutte avec l'ange - Un chant de sombre joie dans l'agonie du temps (poèmes 1939-1949)

Claude Vigée, qui a donné le long récit de ses souvenirs - intimement liés à l'histoire de sa famille en Alsace - dans "Un panier de houblon", reprend les photos qui ont ravivé sa mémoire. Il les mêle à cette méditation sur le temps qui passe sur les êtres, les liens entre les humains, les effets de l'Histoire sur l'histoire d'une famille juive en Alsace et, plus particulièrement, autour de Bischwiller où il est né. "La maison des vivants" est le nom du cimetière, en hébreu ; il prête son titre à ce livre d'images, de poésie aiguë, et de prose serrée et lumineuse, méditation ludique sur le travail et le sens du temps.

La maison des vivants

Il existe en nous un bon et un mauvais silence. Le bon silence, c'est celui de l'écoute, celui de l'ouverture de l'âme à l'art, à la lumière et à la nuit, à, la Parole initiale dont toutes les autres ont pu sortir dans la durée d'une vie. Nous durons, nous parlons, nous survivons d'instant en instant par la grâce de ce lieu saint caché en nous-mêmes, que Claude Vigée identifie à l'Aleph, première lettre de l'alphabet hébreu, symbole de l'Un originel. "L'expérience de la guerre et de l'exil m'a appris dès ma première jeunesse à avoir soif de ce lieu, dit-il. Les circonstances m'ont contraint à creuser un tunnel souterrain jusqu'à lui". Ce cheminement intérieur, Claude Vigée nous en livre ici l'essence, à travers une méditation fondée sur son interprétation de la Révélation biblique : interprétation à la fois très personnelle et poétique, enracinée dans la plus pure tradition judaïque, en particulier dans ce joyau de la mystique juive qu'est la Kabbale.

Dans Le Silence De L'Aleph. Ecriture Et Revelation

Un poète qui a voué une partie de sa vie à commenter l'oeuvre des autres, se penche sur la sienne, interroge son intarissable énigme. Nourri aux sources de la Bible et des grands textes hébreux autant qu'à celles des traditions poétiques françaises les plus hautes, ce livre est, au bout du compte, une méditation sur le mystère de la condition humaine. Claude Vigée est essayiste, diariste, traducteur. Prix Femina de la critique (1979). Prix de l'Amitié judéo-chrétienne 2006. Bourse Goncourt de la Poésie (2008).

L'extase et l'errance

" Ce sont des textes de haute inspiration que nous offre en ces pages Claude Vigée, ce fils d'Israël, ce poète, ce grand écrivain qui trouve dans la Bible sa référence et sa source. Dans ce qui est un recueil au sens fort du mot, Claude Vigée a réuni poèmes, essais, entretiens, témoignages. Ce qui fait, en un mot, la vie d'un homme qui est lui-même un vrai témoin.
" Ce qu'il y évoque nous renvoie souvent à des jours de malédiction où c'était un malheur d'être juif. Mais il y a une constante qui fait d'Israël un témoin irréductible. Parmi d'autres, une anecdote comme en rapporte Claude Vigée. André Néher, une des figures amies de Claude Vigée, se rendait tous les matins à la synagogue de Jérusalem. Sur son parcours, il y avait un balayeur de rue qui le bénissait au passage : "Toi, lui disait-il, tu es un faiseur de livres. Moi, je nettoie et j'embellis la ville sainte, je la purifie de mes propres mains afin qu'elle reste à toute heure du jour le vase d'élection de la grâce qui vient du ciel".
" En ces pages, il y a quelque chose aussi de cette grâce-là. "
Robert Masson.

Le Passage Du Vivant. Essais, Poesie, Temoignages (1989-2000)

Né en Alsace en 1921, Claude Vigée a été professeur de littérature aux Etats-Unis et en Israël. Poète, traducteur et essayiste, il écrit depuis cinquante ans. Son oeuvre a été récompensée par de nombreux prix, notamment le Grand Prix de poésie de l'Académie française en 1996 et le prix Goncourt de la poésie en 2008.

L'homme naît grâce au cri : Poèmes choisis (1950-2012)

Dans ce numéro spécial de la revue Peut-être, l'association des Amis de l'oeuvre de Claude Vigée publie ses Poésies complètes (1950-2015), à l'exception des deux poèmes alsaciens, qui feront l'objet d'une édition bilingue dans le Cahier de Peut-être n° 5 (septembre 2018) et des poèmes de jeunesse, que l'on trouvera dans le numéro 10 de la revue (janvier 2019).

Jusqu'à l'aube future, Poèsies complètes (1950-2015).

Un panier de houblon : La verte enfance du monde

Dans cette ample fresque, qui est aussi un itinéraire spirituel, nous est restituée la vie de la communauté juive en Alsace, pendant l'entre-
deux-guerre. Alors resurgissant dans un présent éternel les fêtes foraines, cirques et théatres ambulants, la bonhomie de la vie religieuse
juive, les drames de l'amour fou, les conflits cocasses des langues frontalières à "l'école des mutiques", le travail obscur des artisans,
la découverte du cinéma muet, les aventures des collégiens à l'approche de l'adolescence, et même les boulversements du Front populaire.
Après la cueillette du dernier houblon en septembre 1937, cette saga, qui s'ouvre par l'évocation de l'agonie des parents et se clôt par les
obsèques du grand-père Léopold, un des héros principaux du récit, annonce l'arrachement au lieu natal, l'errance sans fin et la perte du 
royaume de l'enfance.
A travers la diversité des scènes individuelles, la singularité tragique des situations et des personnages hauts en couleur, c'est l'univer-
salité de l'humaine condition qui est évoquée dans ce livre.
Ecrivain, poète, universitaire, Claude Vigée vit aujourd'hui entre Paris et Jérusalem. Originaire d'Alsace, il a ensuite émigré aux 
Etats-Unis et en Israël. Son oeuvre considérable l'a établi comme l'un des plus grand écrivains de l'après-guerre.

Un Panier de houblon : Tome 2

Il publie ses premiers vers dans la revue « Poésie 42 ». Réfugié aux États-Unis, il y enseigne la littérature française et comparée jusqu'en 1959. Depuis 1960, il est titulaire d'une chaire à l'Université Hébraïque de Jérusalem. Claude Vigée est l'auteur de plusieurs essais et de journaux intimes (dont « L'Été indien », « Moisson de Canaan », « La Lune d'Hiver »), de recueils critiques (« Les Artistes de la Faim », « Révolte et Louanges »), de traductions de poésie allemande, anglaise et hébraïque. Il travaille actuellement à un volume d'essais (« L'Art et le Démonique »), et à un récit autobiographique (« Un Panier de Houblon »). L'ensemble de son ouvre poétique (Le Soleil sous la Mer) a été publié chez Flammarion. En 1977, Claude Vigée a obtenu le Prix International Jacob Burckhardt pour l'ensemble de son ouvre. La même année il a fait paraître « Délivrance du Souffle », également chez Flammarion.

Du bec à l'oreille

Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

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