Au Pakistan, c'est la nuit noire. Après des années de traque, Oussama ben Laden est tué peu avant l’aube du 2 mai 2011. L’opération, baptisée « Geronimo » par les services de renseignement américains, s’achève avec succès. Dès le matin, d’innombrables images furtives remplissent les médias du monde entier. Ce sont les images finales d’une histoire qui a commencé plus d’une décennie auparavant, et dont l’épisode principal a eu lieu le 11 septembre 2001 à Manhattan.Ce sont ces images qui firent boule de neige, ainsi que celles qui les précédèrent et que nous connaissons tous, qu’Enis Batur inventorie, explore et ordonne pour retracer un scenario composite, celui de notre difficulté à comprendre la douleur de l’autre.

La Mort de Geronimo

Ouvrage composé de quatre essais sur la création, les tentations de la folie et les allers-retours entre conscience et volonté dans le processus créatif.

Route serpentine

Enis Batur est de ces esprits encyclopédiques chez qui les cultures d’Europe et d’Orient convergent avec force et beauté. Suivant un chemin singulier, serpentant parmi les œuvres, évoquant tour à tour un maître de l’art brut (Adolf Wölfli), la naissance de la psychiatrie en Turquie, le Palais du Facteur Cheval, Le Chef-d’œuvre inconnu de Balzac, les figures de Joyce et de Robert Walser, ou encore le parcours de l’historien d’art Aby Warburg, ce livre arpente les territoires de l’imaginaire, traverse les époques et explore les connivences entre folie, littérature et accomplissement artistique. Sous la bannière d’une langue exceptionnelle, les réflexions d’Enis Batur mêlent la poésie à la pensée dans une passionnante élucidation du processus créatif.

Cet ouvrage se compose de trente-six romans.Comme tirés d’un carnet de bord, ils sont dus à un veilleur nomade qui s’y confronte à ses obsessions : la prédestination, la création, le songe, l’archéologie du savoir, le livre dans tous ses états, la folie… On croise le facteur d’un quartier d’Istanbul, l’ombre de Le Corbusier à Ronchamp, Thomas Bernhard à Graz, Le Petit Prince au Paraguay. On entre dans la géographie sans frontières d’Enis Batur pour un voyage semé d’intrigues, d’abîmes et d’éclats de rire.

Le Facteur d'Üsküdar

D’une rubrique à l’autre, cette encyclopédie singulière explore les sinuosités, les aspirations et les lubies d’un écrivain et poète. Tel un laboratoire photographique, ce jeu littéraire permet à l’auteur de révéler, d’une lettre à l’autre, les nuances de son être sensible ; par touches successives il compose son autoportrait.Cette encyclopédie très privée s’affirme ainsi comme un cabinet de curiosités moderne où, non content d’évoquer ses goûts particuliers de grand lecteur, Enis Batur traite largement des villes qui l’enchantent, des figures marginales pour lesquelles il se passionne, mais aussi d’objets, de lieux, de sonorités, d’aspects du corps, de chats, de tableaux inoubliables, de souvenirs d’enfance et d’êtres tant aimés, lointains ou si proches.Abécédaire fantaisiste, mosaïque d’impressions, mais aussi dictionnaire amoureux d’un intellectuel protéiforme, poète et érudit à la fois, ce livre est également une véritable passerelle entre un Orient souvent fantasmé et un Occident avide de connaissance de l’Autre.

Encyclopédie privée

Pour Alberto Manguel, voici « un merveilleux petit livre qui pourrait prêter son titre à une possible autobiographie », celle d’un amoureux des livres, son « alter ego », l’écrivain turc Enis Batur. De Ptolémée à Borges et à Manguel, d’une bibliothèque à l’autre, celle qu’il a perdue, celle qu’il recrée, celles de Londres, de Parme, de Sarajevo et d’ailleurs, celles aussi d’un petit hôtel ou d’une maison d’emprunt, Enis Batur nous entraîne à sa suite dans un dédale de réflexions :« la maison des livres », c’est toute une histoire…

D'une bibliothèque l'autre

Le premier procédé industriel de photographie
en couleur est présenté sous le nom d'Autochrome
Lumière en juin 1907. Aussitôt, l'explorateur photographe Jules Gervais-Courtellemont s'en empare. Ses premières plaques autochromes seront ottomanes. Projetées à Paris au cours de conférences qu'il émaillait de citations de son ami
Pierre Loti, elles révélèrent de " magiques "
Visions d'Orient, de cet Orient qu'il chérissait et sillonna à maintes reprises. Si beaucoup de ces autochromes sont fortement imprégnées d'orientalisme, certaines, souligne Emmanuelle Devos, témoignent aussi du constant intérêt porté par Gervais-Courtellemont aux évolutions politiques et sociales du Moyen-Orient. Face à ces images, Enis Batur, pour sa part, perçoit les sons et les odeurs d'Istanbul au début du siècle dernier, ville " épuisée par ce qui lui est arrivé, inquiète déjà de ce qui la guette ", tandis que Timour Muhidine imagine une errance dans l'empire finissant, de Constantinople à Jérusalem, via Konya et Damas.

Ottomanes - Autochromes de Jules Gervais-Courtellemont

Livre de voyage à travers la france, du côté de lisbonne ou sur les rives du bosphore, ce récit est aussi celui de l'immobilité, celui de l'écrivain qui sans cesse s'interroge sur la posture même de l'artiste, qui toujours dérive au gré de ses obsessions, pour développer - peut-être - une certaine philosophie de l'écriture du voyage, une autre dimension géographique et littéraire dans laquelle le lecteur se perd, entre réalité et fiction.

Ses oeuvres

Ses derniers livres