A l'occasion du départ en retraite de Corinne Beck, Professeure d'histoire et archéologie médiévales à l'Université de Valenciennes, spécialiste reconnue d'histoire rurale et environnementale de la fin du Moyen Age (XIVe-XVe siècles), de nombreux collègues, compagnons de route, amis, disciples et étudiants, toute génération confondue, ont souhaité apporter leur contribution à ces mélanges en témoignage de leur reconnaissance, de leur estime et de leur amitié. Durant la dernière décennie de sa carrière passée au sein de cette université, Corinne Beck a contribué à en marquer singulièrement le paysage et à en renforcer les structures par les grains patiemment semés et les pierres méthodiquement amoncelées. Forte de sa double formation d'historienne et d'archéologue, elle a transmis ses deux passions à ses étudiants, les obligeant à bousculer les schémas de pensée conventionnels, les habituant à confronter les données des sources écrites avec les traces de la culture matérielle livrées par le travail de terrain. Rédigées par des spécialistes d'histoire, histoire de l'art, archéologie, géographie, écologie, littérature française, les contributions à cet ouvrage réunissant des études interdisciplinaires correspondent aux grands thèmes de recherche développés par Corinne Beck au cours de sa carrière universitaire, et plus particulièrement la géohistoire de l'environnement, des forêts, des zones humides, et des animaux au travers d'une approche interdisciplinaire de zoohistoire et d'archéozoologie. Attentive à l'émergence de préoccupations scientifiques nouvelles et entrainant ses étudiants dans cette voie stimulante, Corinne Beck a toujours accordé une grande importance à l'interdisciplinarité dans sa posture d'enseignement et de recherche mêlée à la fois de sensibilité, de créativité et de convivialité au filtre rigoureux de son métier d'universitaire.

Environnement, territoires et sociétés - Etudes interdisciplinaires offertes à Corinne Beck

La présence animale et ses habitats dans l'espace humain sont replacés ici dans leur épaisseur historique. De l'Antiquité à la fin du XIXe siècle, les spécialistes réunis pour l'occasion cherchent à mieux comprendre les relations qu'entretiennent tous "les vivants" sur le terroir, dans le dédale des rues et le confinement des maisons. A travers les modes d'habiter des uns et des autres, les bêtes et les humains, il s'agit d'éclairer la manière dont l'animal est pensé, classé, et au-delà comment sont ordonnés les rapports entre société et nature à travers le temps.

Les animaux sont dans la place - La longue histoire d'une cohabitation

Les champs d'intérêts et de réflexion du médiéviste Robert Fossier ont été multiples. Aussi pour mesurer la part occupée par l'oeuvre de cet historien dans le développement et le prestige des travaux d'histoire rurale, les contributions de ce volume mettent l'accent sur certains questionnements : - l'usage des sources : parce que R. Fossier fut l'un des pionniers de l'histoire sans texte, considérant l'ouverture vers l'archéologie et le recours aux outils de la géographie comme absolument fondamentaux. - la question de la "naissance du village" et de l'encellulement : car les années70-80 ont vu se développer de vifs débats conceptuels et historiographiques suscités par ses prises de position sur la notion de "village" . Où en est-on au XXIème siècle ? - Les paysages médiévaux : aussi, parce que R. Fossier considérait que "dans le paysage, tout est médiéval" . Aujourd'hui les découvertes de l'archéologie et les approches paléoenvironnementales ont largement renouvelé la question de l'organisation du peuplement et de la transformation des paysages. - Les gens du Moyen Age : enfin, car Robert Fossier garda tout au long de sa carrière un profond attachement à l'histoire des gens ordinaires.

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