Le Sacré et le Profane dans les littératures de langue française

Magnifiquement illustrée par les noms désormais prestigieux de Léopold Senghor, Aimé Césaire et Léon-Gontran Damas, l'épiphanie poétique de la Négritude a été éclatante. 

Non seulement ses hérauts ont clamé bien haut l'éminente dignité du Nègre, mais en faisant le choix de la poésie pour dire leurs souffrances et leurs espoirs, ils ont largement contribué à ranimer un genre littéraire exsangue.

Après une telle apothéose, la succession s'avérait difficile ; toutefois, la seconde génération de poétes, emmenée par des personnalités aussi fortes que Tchicaya U Tam'Si ou Jean-Marie Adiaffi, a su relever le défi.

Toujours vivante la poésie s'exprime avec une pléiade de jeunes talents : Nimrod, Babacar Sall, Léopold Congo-Mbemba... aussi attentifs aux turbulences qui traversent leur continent que soucieux d'inventer un langage différent de celui de leurs aînés.


Directeur de la collection Monde Noir, Jacques Chevrier est actuellement professeur émérite à l'Université Paris IV-Sorbonne.
Ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud et agrégé de Lettres Modernes.

Nouvelle anthologie africaine : la poésie

Dans ce panorama consacré à la nouvelle et au roman africains d'expression française, Jacques Chevrier a rassemblé, à l'intention d'un large public, quelques-uns des textes les plus significatifs d'une littérature qui nous apporte un témoignage de première main sur la mutation des sociétés africaines au cours des cinquante dernières années.

Anthologie Africaine. Volume 1, Le Roman Et La Nouvelle

Anthologie africaine II : poésie Au moment où l'Europe découvre le jazz et l'art nègre, des poètes noirs réunis à Paris autour de Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire et Léon-Gontran Damas inventent la Négritude (1934).  Le grand élan poétique qui en a été l'expression la plus forte se perpétue aujourd'hui dans les oeuvres des poètes de la nouvelle génération, soucieux d'inventer un langage différent.

Anthologie africaine ii :  la poesie

Il ne fallait pas moins de dix ans pour apprendre les gestes supports du parler français : tendre le cou en avant, écarquiller les yeux, hausser les épaules, froncer les sourcils, toussoter fréquemment, se pincer le nez...
Amadou Hampaté Bâ

(A Paris), on peut marcher sur les pieds d'un homme, mais jamais sur une pelouse. Tout le monde vous foudroierait du regard. Cela ne se fait pas.
Bernard Dadié

Dès qu'ils s'immobilisent près du long bâtiment kaki, (...) les oiseaux de fer dégorgent de petits groupes de touristes couleur de langouste bouillies...
Cheikh Charles Sow

Les Européens se reconnaissaient à leur peau blafarde et cireuse. Les canicules tropicales donnaient soif ; une soif inextinguible qu'ils s'évertuaient à faire passer à coups de pastis et de planteurs bien tassés...
Bernard Nanga

Les blancs vus par les Africains

Jacques Chevrier présente ici quelques fleurs des sociétés de parole, les littératures orales. A nous d'y trouver ce que chacun saura y lire : plus la lecture sera diverse, plus riche le texte sera...

Litterature africaine, l'arbre a palabres

Dans ce grand poème de l'aube et de la lumière, Jean Métellus retrouve le souffle qui animait déjà son premier recueil, Au pipirite chantant. Le lecteur y retrouve une parole ritualisée, traversée de bribes de contes et d'obscures histoires de veillées, qui disent les choses, les hommes, les arbres et les plantes d'Haïti. Mais la terre natale n'est pas seulement pour le poète lieu d'origine solaire, elle est aussi traversée par la mémoire d'un passé sanglant et la conscience d'un présent violent, comme si Haïti, matrice généreuse, se montrait en même temps impuissante à retenir dans son giron ses enfants prodigues emportés par le tourbillon d'une Histoire qui lui échappe encore.

Ses oeuvres

Ses derniers livres