Les services marchands et non marchands sont probablement les secteurs les plus prometteurs en tant que gisements d'emplois nouveaux. Le premier accueille déjà plus d'un actif - salarié ou non - sur cinq. Le second a retrouvé un " second souffle " avec la création du dispositif des emplois-jeunes. Enfin, à la frontière des deux, et difficiles à cerner précisément, les emplois de proximité sont souvent considérés comme un potentiel encore peu exploité. Au sein des services marchands, secteur vaste et hétérogène, les services aux particuliers se caractérisent par le poids du travail peu qualifié et de l'apprentissage, tandis que les activités récréatives, culturelles ou sportives se distinguent surtout par une structure d'emploi plus qualifiée. En revanche, la création des " emplois-jeunes " vise à favoriser l'émergence d'activités nouvelles dont l'utilité sociale est reconnue, mais dont le développement semble entravé par la faiblesse d'une demande solvable que ni le libre jeu du marché, ni l'action publique ne parviennent à faire progresser. Quant aux emplois de proximité, le fort potentiel dont ils sont crédités n'est pas forcément synonyme d'emplois. Certes, la mise en place depuis 1991 d'un dispositif de dégrèvement fiscal et d'une simplification des déclarations administratives a contribué à solvabiliser la demande. Mais la multiplicité des types de relation entre les salariés et les familles employeuses s'avère difficilement compatible avec la professionnalisation de ces emplois. Un regard sur le traitement de ces problématiques dans d'autres pays de l'Union européenne montre qu'en dépit de la diversité des situations rencontrées et la complexité des dispositifs institutionnels et financiers mis en œuvre, les services émergents, marchands ou non marchands, ont un trait commun : celui de susciter beaucoup d'intérêt.

Les services émergents et l'emploi

Le mode de financement de la protection sociale est régulièrement dénoncé comme étant défavorable à l'emploi. Pourtant les projets de réforme n'ont jamais fait défaut au cours des vingt dernières années. Hormis certains aménagements sur les bas salaires et l'introduction de la CSG, la réforme n'a jamais eu lieu. Au regard de ses principaux partenaires, et notamment des pays de la zone euro, la structure des prélèvements obligatoires en France reste donc atypique. La part des cotisations sociales y est exceptionnellement forte et, à niveau de salaire égal, leur poids y est plus élevé qu'ailleurs. L'ampleur des déséquilibres des comptes sociaux trouve du reste une partie de son explication dans l'évolution, peu dynamique, de l'assiette des cotisations. Depuis 1993, et surtout à la fin de 1995 et de 1996, divers allégements des cotisations sociales patronales sur les bas salaires ont été introduits. Compte tenu de leur caractère récent, il est difficile d'apprécier leur impact sur l'emploi. Pour beaucoup cette réduction des charges va néanmoins dans un sens favorable à l'insertion des travailleurs à faible qualification écartés du marché du travail. Selon la théorie économique standard, la rigidité du coût du travail non qualifié serait principalement responsable du chômage des travailleurs les moins formés, observé en France depuis de nombreuses années. Toutefois, le débat sur l'impact des allégements de cotisations patronales sur l'emploi et les comptes sociaux reste ouvert.

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