Dans la "France galante" du XVIIe siècle, écrire est un exercice social, et les oeuvres de plumitifs abondent. Mais comme le montrent les neuf contributions du présent numéro, les pratiques sont bien plus diverses, et elles sont loin de se limiter aux cercles de sociabilité mondaine. Tantôt manuscrites et réservées à des lecteurs choisis, tantôt imprimées et vendues avec plus ou moins de succès, les productions se caractérisent par une grande diversité, à l'instar de leurs auteurs et des visées qu'ils poursuivent. Le présent volume se propose d'explorer ce vaste champ des Pratiques d'amateurs au XVIIe siècle et d'offrir ainsi un éclairage sur des usages souvent encore mal- voire méconnus aujourd'hui

ELSENEUR n.38/2023 : Pratiques d'amateurs au XVIIe siècle

Parmi les formes d'intertextualité dont Gérard Genette fait la typologie à l'ouverture de Palimpsestes (1982), c'est-à-dire parmi les formes de "présence effective d'un texte dans l'autre" , nous nous sommes intéressés au plagiat, "emprunt non déclaré mais encore littéral" , dont l'avatar moderne est le copier-coller. C'est dans la même optique que Genette que les auteurs des articles ici rassemblés envisagent la pratique du réemploi : sans a priori négatif, comme un procédé de composition et d'écriture. Les articles que l'on trouvera dans ce volume montrent qu'au lieu d'être le signe d'une absence de créativité, l'extraction et le réemploi sont, à l'époque envisagée, des activités non seulement habituelles, mais bien les vecteurs de la création, tant pour les écrivains que pour les acteurs du marché du livre. Le plagiat engage alors à considérer dans toute leur complexité les notions d'oeuvre et d'auteur.

Usages du copier-coller aux XVIe et XVIIe siècles : extraire, réemployer, recomposer

Entre la fin des guerres de religion et le procès de Théophie de Viau (1623), le genre de la satire s'épanouit en France. C'est en Normandie que sont nés la plupart des poètes satiriques du début du XVIIe siècle: Sigogne, Berthelot, Sonnet de Courval, Du Lorrens, Angot de l'Esperonnière, Auvray, sans oublier Vauquelin de la Fresnaye. Á part ce dernier, tous ces auteurs sont tombés dans l'oubli et les travaux critiques les concernant sont encore rares : cet ouvrage figure désormais au nombre de ces travaux. Il contribue à la redécouverte et à la réhabilitation d'un corpus poétique peu connu, mais, à bien des égards, stupéfiant.

Les poètes satiriques normands du XVIIe siècle - Actes du colloque tenu à l'université de Caen Basse-Normandie (13-14 octobre 2011)

Cette étude de tous les longs romans réputés exemplaires dès le xviie siècle aborde ces oeuvres du point de vue des genres insérés (histoire, lettre, poésie, harangue, digression, etc.) et de l'hybridation générique, les auteurs de longs romans étant par ailleurs des poètes et des dramaturges.

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