Michèle Laforest, grande admiratrice d'Amos Tutuola, nous a déjà donné de magnifiques traductions de My Life in the Bush of Ghosts (Ma vie dans la Brousse des Fantômes, 1988) et Feather Woman of the jungle (La Femme Plume, 2000). Avec Tutuola, mon bon maître, elle va au bout de sa fascination : Tutuola lui-même devient personnage au milieu de ses fantômes. Enlevé par la terrible Femme Plume, qui se déplace en chevauchant des autruches, il disparaît un beau matin de son domicile d'Ibadan. Nestor, son biographe et serviteur, va se lancer à sa recherche ; avec l'aide de Sueur Mary, Mère Secourable, qui prépare des grigris pour défier Femme Plume, et à l'issue d'un parcours initiatique semé d'embûches, il va retrouver son maître et le ramener (est-ce bien sûr ?) à la réalité. Nourri d'une connaissance intime de l'univers de Tutuola, ce récit plein d'humour est aussi la meilleure introduction qui soit à l'œuvre de l'écrivain nigérian. La légèreté et la subtilité de Michèle Laforest nous rendent complices de ce jeu entre réel et fiction qui ne cesse de déplacer et brouiller les frontières du roman.

Tutuola, mon bon maître - Précédé de Tutuola, Laforest, Lenoir... et suivi de la Vallée de la Perte et du Gain ou Comment traduire Amos Tutuola

Ouvrage regroupant une dizaine de textes consacrés à J. -K. Huysmans, sur des thématiques très variées, et en hommage à Pierre Lambert, grand spécialiste de l'auteur d'A Rebours

Mélanges Pierre Lambert consacrés à Huysmans

En juin 1848, dans la Creuse, les paysans des communes d'Ajain, Pionnat et Ladapeyre marchent sur Guéret. Ils veulent délivrer leurs camarades jetés en prison pour s'être élevés contre l`impôt que la toute nouvelle République vient de voter. L'affrontement avec la Garde nationale aux portes de la ville tourne à la tragédie.    A partir de cet évènement historique, Michèle Laforest brosse une grande fresque qui se nourrit des vérités du terroir. En redonnant vie à tous ces anonymes et à des mouvements populaires qui n'ont en rien perdu de leur actualité et de leur symbolique, c'est l'universel de la révolte paysanne, le mécontentement des campagnes, l'injustice fiscale, l'incompréhension entre ruraux et citadins, que l'auteur dépeint avec un souffle et une passion qui confèrent aux  Révoltés d'Ajain une portée si prenante.

Les revoltes d'ajain

Au Ve siècle, le fils de Childéric, roitelet franc du nord des Gaules, hérite du trône. Il a quinze ans. Son nom : Clovis. Astucieux, intelligent et plein de fougue, ce prince va sans cesse agrandir son royaume. Après la bataille de Tolbiac, converti au christianisme, la religion de sa femme Clotilde, et baptisé par saint Rémi, il bouleversera l'échiquier politique du temps. Lorsqu'il meurt en 511, il a recueilli l'héritage de Rome, réunifiant la Gaule démembrée par les Grandes Invasions et restaurant un Etat sur les ruines de l'empire d'Occident. Si notre histoire de France ne retient de Clovis que batailles et conquêtes, la mémoire populaire cultive le mythe, la fable et l'épopée, y mêle le merveilleux et le miracle. C'est à un véritable retour aux sources qui reflètent les mentalités des populations barbares et gallo-romaines que s'est attachée Michèle Laforest, agrégée de l'Université, enseignante à la Sorbonne et auteur de Geneviève et Attila, chez Albin Michel. Son récit clair et alerte, oeuvre à la fois d'historien et d'écrivain, fait revivre un roi légendaire dans une époque de tumultes et de bouleversements qu'elle rend accessible à tous.

Clovis - Un roi de légende

Cherchant à surmonter une double crise, affective et morale, une jeune femme, Flora, décide de faire retraite dans un monastère. Elle n'a pas la foi, elle ne cherche que le repos. Très vite, pourtant, elle croit trouver la paix. Tout, ici, la fascine : la règle, l'ascèse, les offices. Entre elle et une religieuse, des liens se tissent, très forts, très purs. Mais quel sens donner, dans un tel cadre, dans un tel contexte, à un attachement humain ? La sérénité ne serait-elle qu'une façade ? L'île du silence peint la rencontre de deux univers qui s'épient, s'attirent et, finalement, s'excluent.

L'île du silence

La rue des Pommes, à Guéret, où naquit et vécut Marcel Jouhandeau, est le théâtre de ces nouvelles courtes et savoureuses. Non loin de là, les tantes de Michèle Laforest tenaient un magasin où l'on vendait de tout, où les mille et une rumeurs de la vie de province étaient longuement évoquées, commentées... Modiste, marchand des quatre-saisons, demoiselle du téléphone, boucher, chasseur de loups, jeune engagé ou déserteur, fille à marier : l'auteur des Révoltés d'Ajain recrée, d'une plume incisive mais tendre, une société provinciale d'avant-guerre, avec ses drames et ses bonheurs. Récits cocasses ou émouvants, destins de rien qui sont en quelque sorte notre mémoire collective, comme ces vieilles photos sépia sur lesquelles on se penche avec curiosité, amusement et nostalgie, images d'un quotidien disparu mais toujours vivace, où chacun reconnaît ses racines.

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