Plus de trente ans après les Journées haut-marnaises d'Art et d'Histoire consacrées à la "Sculpture et peinture en Haute-Marne du XVIe siècle à nos jours" (1982), Les Cahiers haut-marnais, créés en 1946, ont organisé du 17 au 19 octobre 2014 un colloque pour remettre à l'ordre du jour l'étude des Beaux-Arts dans l'espace haut-marnais. Ces trois journées, mémorables à plus d'un titre, ont réuni plus d'une vingtaine de chercheurs, venant d'horizons très différents, et furent riches, tant des communications que des échanges. La qualité des interventions a immédiatement imposé le projet de publication des actes. Deux ans plus tard, le volume est constitué. Réunis par Patrick Corbet, professeur d'histoire médiévale à l'Université de Lorraine, Alain Morgat, directeur des Archives départementales de la Haute-Marne, et Samuel Mourin, responsable du pôle conservation-valorisation au sein de la même structure, les articles abordent toutes les disciplines de l'histoire de l'art, de la statuaire du Moyen Age finissant aux peintures de paysagistes du XIXe siècle, en passant par l'art du vitrail de la Renaissance, la peinture du Grand Siècle ou encore l'architecture du Siècle des Lumières. Si le volume comporte la rigueur scientifique inhérente à la nature des contributions - il s'agit bien d'un ouvrage d'histoire de l'art -, il n'en revendique pas moins le statut de "beau livre", conféré par les oeuvres d'art elles-mêmes. Les joyaux tant artistiques que patrimoniaux de la Haute-Marne sont ainsi magnifiés dans un livre à la mise en page léchée et aérée, aux reproductions photographiques de grande qualité et aux dimensions offrant un réel confort de lecture. Ouvrage de référence et richement illustré, Art et artistes en Haute-Marne renouvelle donc l'approche de l'histoire de l'art dans notre département. Il nous décrit une Haute-Marne terre des Beaux-Arts et met en lumière ses chefs-d'oeuvre, qu'ils soient connus ou, au contraire, totalement méconnus.

Art et artistes en Haute-Marne - XVe-XIXe siècle

La lune est sous ses pieds... - La vierge au croissant (Blaise, Haute-Marne) Une sculpture originale de l'art troyen 19 juin-30 septembre 2012

Ex animo - Mélanges d'histoire médiévale offerts à Michel Bur

Les églises à pans de bois constituent une des curiosités du patrimoine architectural champenois. Au nombre d'une quinzaine, sans compter quelques autres partiellement en bois, elles sont pour l'essentiel concentrées dans la région du Der, où la ressource en bois d'oeuvre est abondante. Si les raisons du choix de ces matériaux restent conjecturales - sans doute avant tout par souci d'économie - il est depuis peu prouvé qu'elles ont pour la plupart été édifiées en un temps relativement court, dans la première partie de la Renaissance, ce qui est une preuve de plus du dynamisme de la Champagne à cette époque. Longtemps ignorées du fait de leur modestie, elles ont été progressivement redécouvertes, restaurées et mises en valeur dans la seconde moitié du XXe siècle. Leur silhouette pittoresque en fait désormais, à proximité des sites touristiques des lacs du Der et de la forêt d'Orient, un élément majeur du patrimoine, renforcé par la variété et la saveur rustique de leur décor intérieur.

Les églises à pans de bois de Champagne-Ardenne

Corpus de la statuaire médiévale et Renaissance de Champagne méridionale - Volume 4, Cantons de Poissons et Doulaincourt (Haute-Marne)

Corpus de la statuaire médiévale et Renaissance de Champagne méridionale - Volume 2, Canton de Doulevant-le-Château (Haute-Marne)

L'abbaye de Montier-en-Der fut l'un des plus importants établissements monastiques de Champagne. Il en subsiste un patrimoine exceptionnel : sa nef, construite par l'abbé Adson, est un rare exemple d'art préroman, tandis que son chœur témoigne de l'équilibre du premier gothique. Le monastère du Der bénéficie surtout d'un riche ensemble de sources. L'analyse de son passé peut s'appuyer sur une vie du fondateur Berchaire et une chronique du XIe siècle, ainsi que sur une vaste série de diplômes, de bulles et de chartes réunis dans un très ancien cartulaire. Il a aussi le privilège de conserver, avec son polyptyque, un précieux document de l'Europe carolingienne. Malgré tout, l'établissement n'a pas reçu toute l'attention qu'il mérite. C'est pour remédier à cette situation qu'un colloque international a été organisé à l'initiative d'universitaires nancéiens et rémois avec le soutien de la municipalité dervoise. Le millénaire de la dédicace de l'abbatiale préromane par l'évêque de Châlons Gibuin, le 24 novembre 998, a fourni l'occasion de cette manifestation qui s'est déroulée du 1er au 4 octobre 1998 et a rencontré un très vif succès scientifique et public. Les actes de ce congrès rassemblent 33 communications dues à des savants venus de différents horizons et aux spécialités complémentaires. Ces contributions permettent une vision renouvelée du développement de l'établissement et de celui de sa région. Le volume, pour lequel a été repris, en hommage à un précurseur, le titre de l'ouvrage ancien (1845) de l'abbé Bouillevaux, est appelé à devenir un classique de l'histoire médiévale et moderne de la France du nord.

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